samedi 10 février 2007

Mystères d'Eleusis dans le Val de la Natagne

Dans les mystère d’Eleusis, l’aigle est lié au face à face avec Dieu :

La cérémonie d’initiation, qui correspondait à la contemplation du dieu « face à face » donnait au roi le droit de pénétrer dans le sanctuaire. Or, en Egypte, nous retrouvons la même coutume qu’à Eleusis. Le dieu vivait caché dans une petite chapelle. Seul, le pharaon pouvait y entrer, comme « fils de Dieu ». En pratique, le grand prêtre le remplaçait. L’empereur romain Marc-Aurèle usa de ce droit : « Après avoir arrangé les affaires d’Orient, il fut à Athènes et, parmi d’autres cérémonies de Cérès, il alla au temple pour prouver son innocence et, seul, entra dans le sanctuaire. »
Après ce rite, le futur roi recevait à Eleusis des enseignements solennels. On lui apprenait qu’il devait assurer à l’Etat l’abondance des biens et « se délivrer de son frère ». Synésius dit, à ce sujet : « Ils lui expliquaient la double nature des âmes et l’opposition nécessaire qu’ont ceux qui viennent de la terre et ceux qui viennet d’en haut... »
Le « frère » de roi désigne la partie inférieure de l’être humain, sa nature animale, mortelle et corruptible. C’est ici un symbole qui répond à l’ascension rituelle royale. En effet, selon le mythe sumérien, « la royauté descend des cieux ». Dans ces conditions, l’initiation éleusienne répondait à un processus fondamental qui consistait à « dévétir » le futur roi de ses enveloppes humaines terrestres avant de le « revêtir » des insignes de sa dignité céleste. Ainsi pouvait-il, à son tour, « faire descendre » ce qui vient du ciel et « faire monter » ce qui s’élève de la terre. Ces deux puissances répondaient aux symboles animaux du feu et de l’air : le lion, roi des animaux terrestres, et l’aigle, roi des oiseaux. Enfin, le troisième symbole animal de la royauté antique était, en Grèce, le dauphin, roi des poissons. Intermédiaire entre la puissance de la flamme et celle du vent, celle des eaux, miroir naturel de la lumière, pouvait être considérée comme la source des images formées par celle-ci. Dans ces conditions, le roi était lui-même chargé du pouvoir bienfaisant des eaux. Il devait, comme elles, faire régner l’abondance sur la terre. De plus, le cours des eaux répondant, par une image héraclitéenne, à celui des temps, il appartenait au roi de veiller au calandrier des travaux agricoles.
De même, en Egypte, le roi traditionnel défriche, laboure, sème, moissonne ; en Chine, le suzerain inaugure en personne le travail de labourage ; dans la capitale, il trace lui-même trois sillons ; les ministres lui succèdent pour en tracer cinq ; puis les feudataires présents en tracent neuf. Enfin, il entrait dans les attributs de l’empereur chinois de créer par une promenade rituelle dans le « M’ing-tang », la « maison du calendrier », au commencement de chaque année, des temps nouveaux.
A Eleusis, une inscription nous apprend qu’il y avait un labourage sacré : le hiérophante inaugurait solennellement les « proerosia », la fête qui précédait les labours.
Tous ces faits suffisent, croyons-nous, à montrer la profonde unité traditionnelle qui régnait dans le monde des civilisations de l’antiquité occidentale et orientale. Loin d’être séparées comme elles le sont devenues dans les temps modernes, la religion, la philosophie, la science trouvaient dans les cérémonies des mystères le principe vivant et permanent de leur harmonie véritable. Cette oecuménie répondait à l’existence d’une « maison commune », d’un même temple et d’une même communion dans un haut idéal physique, moral et intellectuel qu’incarnait dans la matière terrestre la perfection des métiers et des arts. Toute la structure des sociétés antiques était ainsi fondée sur un seul principe que nous avons méconnu et trahi : Le corps est l’oeuvre du coeur.

Ce principe du corps oeuvre du coeur nous ramène à la Rose dont nous n’avons toujours pas parlé. Avec Saint Goerges et Saint Michel, nous sommes à nouveau en plein mystère d’Eleusis, comme pour le vanneau mais aussi en pleine mythologie Apollonienne ! Nous allons voir qu’avec le symbole de la rose, nous retombons à nouveau sur Marie. Pratiquement tous les lieuxdits qui entourent le Val de la Natagne se rapportent à la Vierge. Dans l’Encyclopédie des Symboles, on trouve une peinture de l’école allemande du XV e s qui est une Madone avec espalier de roses : la rose est ici associée à Marie. L’Antiquité faisait remonter l’origine de la rose à la mort d’Adonis, l’amant d’Aphrodite (Vénus), dont le sang avait fait naître les premières roses rouges. La rose devint alors le symbole de l’amour qui parfois vainc la mort, et celui de la renaissance. Elle prit souvent la suite de l’image du Lys, comme on peut le voir par exemple avec les mystères d’Isis, où la rose s’était définitivement imposée dès la période hellénistique. La rose est la marque de la renaissance spirituelle sous les auspices de l’amour divin. Le christianisme a repris ce thème de la rose pour le dédier à la Vierge Marie - de même qu’il a doté celle-ci de certains attributs d’Isis (Regina Coeli, Stella maris, etc.), réinterprétés suivant ses doctrines. En Inde, la rose est aussi dédiée à la Mère divine sous l’aspect de la Triparasundari, la rose cosmique qui personnifie la grande Devi et en exalte la beauté. - Avant de renaître, il fallait bien mourir, et c’est pourquoi la rose a aussi été associée aux pratiques funéraires. Ainsi, l’expérience de la fête des Roses, les Rosalia, participant du culte des morts dans la Rome antique, est attestée depuis le Ier siècle ; selon les régions, cette fête avait lieu entre le 11 mai et le 15 juillet. La Saint Georges du 24 Juin est bien comprise dans cette période. La coutume de cette fête à maintenant lieu en Italie le dimanche de Pâques (domenica rosata). L’expression sub rosa, littéralement « sous la rose » signifiait en fait « sous le sceau du silence ». Le rose devint ainsi un symbole de discrétion. La rose blanche est un symbole de mort tandis que la rose rouge est un symbole amoureux. L’iconographie chrétienne fit de la rose, la « reine des fleurs », car elle symbolise la virginité et Marie, la Mère céleste. De ce fait il n’y avait que les vierges qui pouvaient, au Moyen Age, porter des couronnes de roses, et on représentait la Madone dans un « bosquet de roses ».

Un bosquet est un petit groupe d’arbres. La rose est bien ainsi liée aux arbres et se trouve représentée dans le Câd Goddeu par les Ronces et un groupe de plantes que sont les Rosacées.

- Rosacèes : Prunier, Néflier, Framboisier sauvage, Cerisier, Merisier, Ronce, Poirier et le Pommier en fait partie aussi ! La pomme et tout ce qu’elle représente symboliquement est ainsi lié à la rose ! En effet, car coupée en deux dans l’axe du pédoncule, nous y trouvons un pentagramme, symbole du savoir, dessiné par la disposition des pépins... Pas étonnant que chez les Celtes, le pommier ait été un arbre sacré au même titre que le chêne. La pomme est un avertissement divin à l’homme qui a à choisir entre la voie des désirs terrestres et celle de la spiritualité.

Les rosacées sont un groupe de végétaux dicotylédone formé d’un nombre considérable d’espèces réparties sur toute la surface du globe. Les plantes de cette famille sont des herbes, des arbrissaux ou des arbres dont les feuilles sont le plus souvent alternes et généralement composées ; de plus, elles sont accompagnées de stipules. La fleur, régulière dans le plus grand nombre des cas, est portée sur un réceptacle en forme de coupe ; celle-ci se creuse tellement dans quelques genres, qu’elle ressemble à un bouteille. Dans d’autres genres ce réceptacle se relève au centre en une sorte de bosse. Elle est composée d’un calice persistant à 5 sépales libres ou soudés en tubes dans une étendue variable. Ces sépales sont quelques fois accompagnés de stipules se soudant deux à deux et constituant un calicule dont les divisions alternent avec celles du calice. La corolle est composée de 5 pétales, plus rarement 4, et insérés sur un disque plus ou moins épais. A l’encontre, les pièces de la corolle sont caduques.

Je ne donnerai pas la définition complète des rosacées, mais nous retiendrons surtout le fait que le réceptacle qui porte le fleur soit en forme de coupe que la corolle soit composée de 5 pétales et que le calice soit également de 5 sépales. Nous retrouvons dans cette définition trois symboles extrêmement importants dans le Christianisme car il s’agit de la coupe, du calice et du chiffre 5, symbole de la quintessence ! On sait que le nombre cinq, succédant au quatre, nombre d’accomplissement, marque le départ d’un nouveau cycle. Se pourrait-il que le fameux Graal de Chrétien de Troyes dans son Perceval et la quête qui s’en suivit, soit en fait celle du calice d’une rose ? Le Saint Graal de la littérature médiévale européenne est l'héritier sinon le continuateur de deux talismans de la religion celtique préchrétienne: le chaudron du Dagda et la coupe de souveraineté. Ce qui explique que cet objet merveilleux soit souvent un simple plat creux porté par une pucelle : Isis ! Le symbolisme très étendu de la coupe se présente sous celui du vase d'abondance. Elle est souvent comparée au sein maternel produisant le lait. Boire à la même coupe est un rite de mariage. Le symbolisme le plus général de la coupe s'applique au Graal médiéval, vase qui recueillit le sang du Christ et qui contient à la fois - mais les deux choses s'identifient au fond - la tradition momentanément perdue et le breuvage d'immortalité. La coupe contient le sang - principe de vie - ; elle est donc l'homologue du coeur et, en conséquence, du centre. Or le l'hiéroglyphe égyptien du coeur est un vase. Les coupes eucharistiques, contenant le Corps et le Sang du Christ, expriment un symbolisme analogue à celui du Graal. Car si vous ne mangez ma chair et si vous ne buvez mon sang, vous n'aurez pas la vie éternelle, dit Jésus.

La rose est dans l’iconographie chrétienne, soit la coupe qui recueille le sang du christ (en l’occurrence l’eau dans le réceptacle de la fleur), soit la transfiguration des gouttes de ce sang, soit le symbole des plaies du Christ. Les Rose Croix placent la rose au centre de la Croix, c’est-à-dire à l’emplacement du coeur du Christ, du Sacré-Coeur. La rose d’or, autrefois bénie par le Pape le quatrième dimanche de Carême, était un symbole de puissance et d’instruction spirituelle mais aussi sans doute un symbole de résurrection et d’immortalité. Dans le Cantique des Cantiques il est question de la rose de Saron qui sous-entends que le parfum enivrant de cette rose soit un symbole de contemplation... La rose et la couleur rose étaient les symboles du premier degré de régénération et d’initiation aux mystères...L’âne d’Apulée recouvre la forme humaine, en mangeant une couronne de roses vermeilles que lui présente le grand prêtre d’Isis.

Virgo, la Vierge : cette vaste constellation peu lumineuse possède une étoile très brillante, spica - l’épi de la Vierge. Pourquoi avoir donné ce nom épi à une étoile ? Dans le dictionnaire des Mots et des Choses de 1900 tome 1 page 577, à EPI, on voit une gravure représentant un épi de la chapelle du château de Pierrefonds couronné d’une figure de Saint Michel, hors en phase descendante au lieu-dit Roserie, nous avons bien comme date la Saint Michel ! Dans la définition, nous lisons : Appareil en épi, composé de dalles ou de briques placées de champ. Elles sont disposées de telle sorte que deux de leurs rangées consécutives sont obliques au plan qui les sépare et inclinées en sens inverse l’une de l’autre comme les frises d’un parquet à point de Hongrie. En symbolisme, l’épi dans les civilisations agraires (de blé dans les mystères d’Eleusis, de maïs dans les mystères indiens d’Amérique du Nord) est le fils issu de la hiérogamie fondamentale Ciel-Terre. On en a fait, dans l’oeuvre de la Renaissance, l’attribut de l’été, saison des moissons ; de Cérès, la déesse de l’agriculture, qui donna le blé aux hommes et qui est généralement représentée avec une poignée d’épis dans les mains ; de la Charité et de l’Abondance, qui distribuent à profusion les épis et toutes les nourritures qu’ils symbolisent. L’épi était également l’emblème d’Osiris, le dieu soleil mort et ressuscité et symbolisait, dans l’Antiquité égyptienne, le cycle naturel des morts et des renaissances. L’épi contient le grain qui meurt, soit pour nourrir, soit pour germer.
En général, symbole de la croissance et de la fertilité ; à la fois nourriture et semence. Il indique l’arrivée à la maturité dans la vie végétale et animale.
Le grain qui meurt et se multiplie est le symbole des vicissitudes de la végétation. Il se trouve souvent mentionné dans les Hymnes homériques. Son symbolisme s’élève cependant au-dessus des rythmes de la végétation pour signifier l’alternance de la vie et la mort dans le monde souterrain et de la vie à la lumière, du non manifesté à la manifestation. Si le grain ne meurt... Les rites d’initiation, notamment dans les mystères d’Eleusis, ont pour but de délivrer de cette alternance et de fixer l’âme dans la lumière.

Nous pouvons en conclure que l’étoile spica ait été pour les anciens un signe d’arrivée à maturation du blé, le moment de la moisson.

Une cérémonie des mystères d’Eleusis met en parfait relief le symbolisme essentiel du blé. Au cours d’un drame mystique, commémorant l’union de Déméter avec Zeus, un grain de blé était présenté, comme une hostie dans l’ostensoir, et contemplé en silence. C’était la scène de l’époptie, ou de la contemplation. A travers ce grain, les époptes honoraient Déméter, la déesse de la fécondité et l’initiatrice aux mystères de la vie. Cette ostension muette évoquait la pérennité des saisons, le retour des moissons, l’alternance de la mort du grain et de sa résurrection en de multiples grains. Le culte de la déesse garantie de cette permanence cyclique. Le sein maternel et le sein de la terre ont été souvent comparés. Il semble qu’on doive chercher la signification religieuse de l’épi de blé dans ce sentiment d’une harmonie entre la vie humaine et la vie végétale, soumises toutes deux à des vicissitudes pareilles... Retournés au sol, les grains de blé, le fruit le plus beau de la terre, sont une promesse d’autres épis. Et l’on évoque ici le vers d’Eschyle: La terre, qui, seule, enfante tous les êtres et les nourrit, en reçoit à nouveau le germe fécond (Choéphores, 127). On citera également la belle prière d’Hésiode: Priez Zeus infernal et la pure Déméter de rendre lourd en sa maturité le blé sacré de Déméter, au moment même où, commençant le labourage et tenant en main la poignée qui termine le mancheron, vous toucherez le dos des boeufs qui tirent sur la clef du joug... Ainsi vos épis au moment de leur plénitude ploieront vers la terre.

Rappelant la mort et la renaissance du grain, l’émouvante cérémonie de l’époptie a été rapprochée de l’évocation du Dieu mort et ressuscité, qui caractérisait les cultes à mystère de Dionysos. Mais cette interprétation ne serait qu’une dérivée de la première. Elle rappellerait également que l’épi de blé était aussi un emblème d’Osiris, symbole de sa mort et de sa résurrection. Quand saint Jean annonce la glorification de Jésus par sa mort, il ne recourt pas à un autre symbole que le grain de blé. (Jean 12, 23-25):

23 Jésus leur répondit: L'heure est venue où le Fils de l'homme doit être glorifié.
24 En vérité, en vérité, je vous le dis, si le grain de blé qui est tombé en terre ne meurt, il reste seul; mais, s'il meurt, il porte beaucoup de fruit.
25 Celui qui aime sa vie la perdra, et celui qui hait sa vie dans ce monde la conservera pour la vie éternelle.

Chez les Grecs et les Romains, les prêtres répandaient du blé ou de la farine sur la tête des victimes avant de les immoler. N’était-ce pas jeter sur elles la semence d’immortalité ou la promesse d’une résurrection ?

Le profond symbolisme du grain de blé s’enracine peut-être aussi dans un autre fait, que signale Jean Servier. L’origine du blé est parfaitement inconnue, comme celle de beaucoup de plantes cultivées, et en particulier de l’orge, du haricot, du maïs. On peut multiplier les espèces, en marier quelques-unes, en améliorer la qualité, on n’a pas réussi à créer du blé ou du maïs, ou l’une de ces plantes alimentaires de base. Elles apparaissent donc essentiellement, dans les différentes civilisations, comme un présent des dieux, lié au don de la vie. Déméter donne l’orge et envoie Triptolème répandre le blé dans le monde ; Xochiquetzal apporte le maïs ; l’ancêtre Forgeron des Dogon dérobe au ciel toutes les plantes cultivées, pour les offrir aux hommes, comme Prométhée leur donna le feu du ciel, etc. Le blé symbolise le DON DE LA VIE, qui ne peut être qu’un don des Dieux, la nourriture essentielle et primordiale.

Blé (vx fr. blef : bled ; bl. bladum, blatum, du l. ablata, choses enlevées, sous-entendu des champs), sm. plante graminée, du groupe des céréales, dont la graine, réduite en farine, sert à faire le pain. || La graine même du blé : Un gros tas de blé || Champ où pousse le blé : Des moutons sont entrés dans ce blé. || Par abus, céréales diverses : les grands blés, le froment et le seigle ; les petits blés, l’orge et l’avoine. || Fig. Manger son blé en herbe, dépenser son revenu d’avance || Blé noir, le sarrasin, qui n’est pas une graminée. || Blé de Turquie, le maïs. || Blé en vert, encore sur pied et non mûr.
D’après les recherches les plus récentes (de 1900) des botanistes, le blé ne constituerait qu’une seule espèce végétale qui, modifiée par la culture, aurait produit un nombre immense de races et de variétés. Celles-ci se partagent en deux catégories : les froments ou blés proprement dits et les épeautres. On appelle froment tout blé dont la graine peut-être, par le battage, séparée des balles ou glumes qui sont les enveloppes de la fleur. On appelle épeautre tout blé dont la graine, après qu’elle a été battue, demeure renfermée dans les balles.
La plante mère de toutes ces races et variétés, le blé commun (triticum vulgare), paraît originaire de Mésopotamie ; mais elle n’a jamais été retrouvée nulle part à l’état sauvage et il est aujourd’hui impossible de dire de quelle graminée spontanée elle peut provenir. Le blé commun se distingue de tous les autres froments ou épeautres par ses épis allongés et sans barbes, par ses grains courts, arrondis et tendres, et par sa paille toujours creuse. Il était cultivé dès l’époque de la pierre polie et on a recueilli des graines dans les cités lacustres de la Suisse. Seulement celles-ci étaient plus petites que les graines actuelles qui auront dû à la culture leur accroissement en volume. C’est le blé commun qui est encore le plus généralement cultivé dans nos pays. Il a donné naissance à cinq types, qui sont : I. Les touselles ou blés d’hiver, sans barbes, à grains courts, ovoïdes, d’une cassure farineuse, à épis glabres ou velus et dont les principales variétés sont : le blé commun d’hiver, le blé de Flandre, le blé de Whittington, le blé de Talavera, le blé Chiddam, le blé de Saumur, le blé blanc de Hongrie, la richelle de Grignon, le blé de Fellemberg, le blé de mars sans barbe, le blé lamma ou blé rouge anglais, le blé rouge d’Ecosse, le blé rouge de Normandie, le blé bleu originaire de la Russie méridionale, le blé carré de Sicile, enfin les blés de haies et de Crète (ne pas perdre de vue que l’on a la butte de la Crète dans le Val et c’est peut-être une indication du type de blé qui y était cultivé), dont les épis sont veloutés. - II. Les saisettes ou blés barbus, blés d’été, dont les épis sont munis de longues barbes et dont les principales variétés sont : le blé de mars barbu ordinaire ou blé trémois, le blé de Toscane ou blé de paille à chapeaux, le blé du Roussillon, la richelle barbue de Naples, le blé barbu d’automne, le blé hérisson, le blé blanc velu et le blé velu de la Manche. - III. Le gros blé, pétanielle ou poulard, à épis gros, munis de longues barbes raides pendantes à la maturité, à grains renflés et durs, à paille forte et remplie de moelle dans sa partie supérieure. Ses variétés glabres sont : le poulard ordinaire ou blé de Taganrok, le blé blanc de la Seine-Inférieure, le garagnon blanc, le poulard rouge d’Auvergne. Parmi les variétés velues du poulard, on signale le poulard de Touraine, le gros blé de Grenoble, le géant de Sainte-Hélène, le poulard roux de Beauce, le gros turquet, la godelle du Lyonnais. Une variété remarquable du poulard est le blé rameux, nommé encore blé de miracle, blé d’abondance, blé de smyrne, à grains tendres, dont Pline signalait déjà l’apparition. Tous les blés du groupe poulard réussissent surtout dans les pays chauds. - IV. Les blés durs, durelles ou aubaines (triticum durum) du midi de l’Europe et du nord de l’Afrique, à épis comprimés latéralement, produisant des grains longs, minces aux extrémités, demi-transparents, durs, à cassure cornée, contenus dans des écailles carénées. - V. Les blés durs de Pologne ou polonielle, à épis, blancs, barbus, glabres, à grains longs, durs et glacés ; ils paraissent être la descendance des aubaines.
Les épeautres sont d’une qualité inférieure à celle des blés précédents. Chez eux, l’adhérence de la balle au grain présente un sérieux inconvénient ; mais il est quelque peu compoensé par cette circonstance que les épeautres peuvent croître dans des terres mauvaises et médiocres où les autres sortes de blé ne réussiraient pas. Il ont leur épi muni des barbes, et l’axe de cet épi se désarticule à chaque article. M. Alphonse de Candolle incline à penser que les épeautres dérivent du blé commun et établit à leur égard la généalogie suivante : le blé commun aurait d’abord donné naissance au petit épeautre, désigné encore sous les noms de locular ou d’engrain (triticum monococum), à épi barbu étroit, très aplati, composé de deux rangs d’épillets très serrés et à un seul grain, la plus improductrice des céréales. Du petit épeautre serait sorti le grand épeautre, caractérisé par des épis longs et grêlés et par des épillets écartés entre lesquels l’axe de l’épi apparaît à nu (Existe-t-il un lien entre la petite épine et l’epine dans le Val de la Natagne ?). Sa culture est concentrée dans les parties froides et montagneuses de l’Allemagne et de la Suisse. Enfin une modification du grand épeautre serait devenue l’épeautre amidonnier, qui a des épis serrés très comprimés, composés d’épillets à deux grains triangulaires et à cassure vitreuse. On en retire un très bon amidon.
Il en est des races et des variétés de blé comme il en est des races et variétés de pigeons si bien étudiés par Darwin. La main de l’homme se fait pronfondément sentir dans les modifications qu’elles éprouvent. L’habitude transforme les blés d’automne en blés de printemps et réciproquement. Les tousselles sans barbes, cultivées longtemps dans une terre légère, se transforment en saisettes pourvues de barbes, et ces dernières, venant dans une terre compacte, perdent leurs barbes et prennent le caractère des tousselles. La production des blés à grains tendre et des blés à grains durs n’est pas sujette à moins de variations. Par la culture on passe facilement d’une modification à la modification contraire. Les boulangers préfèrent les grains tendres, qui donnent un pain blanc et plus léger. Les grains durs ont des avantages incontestables : ils fournissent un pain plus gris, plus lours, il est vrai, mais plus nourissant et de meilleure garde. Pour conserver aux blés leurs qualités natives et pour empêcher qu’ils de dégénèrent, il suffit de renouveler les semences de temps à autre. En fait de culture des blés, il ne convient de tenter des innovations que sur une échelle restreinte. Se conformer aux habitudes du pays est ce qu’il y a de plus prudent.
Le blé s’accommode surtout des climats tempérés. Il réussit encore dans les parties méridionales de la Suède et de la Norvège ; mais au delà de cette latitude, il ne donne plus de produits rémunérateurs. Il en est de même dans les pays très chauds, et sous l’équateur on ne peut plus cultiver le blé qu’à une hauteur de 2000 mètres au-dessus du niveau de la mer. Pour se bonne fructification, le blé a besoin de terres qui ne soient ni trop sèche ni trop humide. Les terres argileuses et compactes lui conviennent dans le Midi ; mais, dans le Nord, les terres franches sont celles qui réussissent le mieux et en Angleterre les terres légères dont le sous-sol est imperméable sont les plus productives en blé. Partout la présence du calcaire est indispensable, surtout si l’on veut avoir de bonne paille. Le blé réussit particulièrement après le défrichement des prairies artificielles, après l’enlèvement des récoltes sarclées et après les jachères, notamment dans les argiles compactes. Les labours ne doivent pas être trop profonds, et il faut que la terre ait été ameublie quelque temps avant les semailles. Après un défrichement, on ne fume pas la terre où le blé doit être ensemencé, et quand sa récolte est précédée d’une culture sarclée, c’est cette dernière qui reçoit la fumure. Il faut que les graines qui servent de semence soient parvenues à leur complète maturité, que leur volume ne laisse rien à désirer, qu’elles soient aussi jeunes que possible et qu’on les change périodiquement. Nous ne dirons rien des procédés employés pour les semailles et la moisson. On les trouvera mentionnés aux articles consacrés à ces deux opérations de l’agriculture. Il y a les semailles d’automne et les semailles de printemps.
Les substances contenues dans le grain de blé constituent un aliment presque complet : 100 grammes des matières qu’il renferme sont formés d’amidon, de dextrine, de cellulose, aliments de calorification, et de 17 grammes de matières azotées, albumine, gluten, gliadine, etc., qui sont en quelque sorte une viande végétale. Les corps gras n’y entrent que pour un et demi pour cent. Les éléments minéraux, en même proportion, sont presque uniquement constitués par des phosphates de chaux, de magnésie, de potasse, de soude, de fer et de manganèse. La composition du grain de blé est analogue à peu de chose près à celle du lait de jument. (On se rattache ici à nouveau sur la mystique de Marie-Mère nourricière) Ce serait un aliment complet si le sel marin et la chaux n’y étaient insuffisants. On a constaté que, dans les terrains où manquait la chaux, les hommes étaient de moindre stature que dans ceux où cet aliment minéralogique existait en proportion convenable. Aussi loin que l’on puisse remonter dans l’histoire de l’humanité, on voit les hommes se nourrir de pain : les habitants des cités lacustres convertissaient déjà les grains de blé en une farine grossière ; il en faisaient un pain non fermenté, comparable à une galette, et dont on a trouvé les fragments carbonisés. Que de progrès depuis cette époque lointaine ! Les procédés de mouture et de fabrication se sont successivement perfectionnés, et à ce sujet la science n’a pas dit encore son dernier mot.

- Aux Joncs : la tige des Joncs est utilisée en vannerie avec le rotin. La plupart des Joncs croissent dans des milieux marécageux et inondés l’hiver. On note que la date est celle de Pâques 99. Il y a beaucoup de sorte de jonc mais un qui s’approcherait le plus de la Pâques est le Jonc de la Passion, la massette. Maintenant dire que le lieu-dit « Aux Joncs » correspondrait au moment de la Pâques est tout à fait tentant. La date de Pâques va osciller aux alentours de ce lieudit. Remarquons que l’on trouve différents types de massette, la massette à larges feuilles, ou masse d’eau, quenouille, canne de jonc, et la massette à étroite feuille. Les mots quenouille et canne sont à garder en mémoire car dans la mythologie Celte et Grecque également, la quenouille prends une place importante en effet cycle, pôle, colon, culture ont la même racine étymologique. Maintenant, on peut dire aussi que la massette est un marteau, ce qui relierait le jonc au marteau de Taranis, le forgeron, Thor et aussi à la Franc Maçonnerie... Pâques ne peut pas être plus tôt que le 22 Mars et pas plus tard que le 25 Avril ce qui donne la fourchette [29° - 48,5°], soit les points de culminations du Hardémont au Bloquemont. Le mot Bloquemont trouve ici sa signification en tant que « taquet solaire supérieur pascal » et le Hardémont en tant que « taquet solaire inférieur pascal ». Le lieu-dit Aux Joncs est bien situé dans les période de la Passion ! Le point de culmination de 262 m où se trouve le nom Aux Joncs sert à n’en pas douter à observer les lever du soleil de la Pâques.
- nb: On trouve aussi le lieu-dit la Vanne peut-être lié à la vannerie, donc à l’osier.

- Poirier : J’ai trouvé une association du lieudit Poirier avec un oiseau particulièrement sacré pour les druides : le corbeau ! Le lieu-dit Le Poirier Corbeau se trouve sur la carte IGN 3314E de Pont-à-Mousson à l’est de Dieulouard. Quelle est donc la raison de ce couple oiseau arbre ? Les oiseaux représentent le plus souvent un pouvoir de liaison avec les divinités dont ils sont parfois les messagers. Allah, dans le Coran, demande à Abraham le sacrifice de quatre oiseaux « Prends quatre oiseaux, lui ordonne-t-il, rassemble-les vers toi, puis place une part de chacun d’eux sur chaque montagne. Appelle-les ensuite, et ils viendront à toi promptement. Sache qu’Allah est tout puissant et très sage. » Ces quatre oiseaux étaient un coq, un paon, un corbeau et une colombe. Dans le Livre de l’arbre et des quatre oiseaux, le mystique soufi Ibn’ Arabi fait de l’arbre le symbole de l’homme dans sa rencontre avec l’Absolu. Le corbeau est le corps universel qui marque par sa noirceur le développement ultime de la manifestation. Le langage des oiseaux est celui-là même de la Connaissance spirituelle qui se réalise. La valeur symbolique du corbeau est généralement négative, car il est rare que son intelligence soit appréciée. Dans le calendrier babylonien, où il régit le treizième mois, le corbeau est également d’une valeur négative. D’après une légende grecque, le corbeau avait été envoyé par Apollon dans le monde aquatique, mais découvrant un figuier dont les fruits n’étaient pas encore mûrs, il préféra rester à proximité de l’arbre en attendant de les voir mûrir plutôt que de s’acquitter de sa mission, ce dont le dieu le punit en le transformant en une constellation, celle du corbeau, parmi le champ des étoiles où l’Hydre l’empêche de boire à sa coupe. Le corbeau passe néanmoins pour le compagnon préféré du dieu du Soleil. Il a une réputation d’oiseau de malheur qui annonce la maladie et la mort, et qui se nourrit de gibier de potence. Sa couleur noire est celle de l’inconscient absolu, de la descente dans l’obscurité, des ténèbres, du deuil. Il ferme la porte à l’espoir. Les hommes commencèrent à cultiver les poires dès le néolithique. Elle est déjà évoquée par Homère et était consacrée à de grandes déesses (Héra, Aphrodite/Vénus, Pomone). Pour la Chine ancienne, les fleurs blanches du poirier étaient un symbole du deuil et du caractère éphémère de l’existence, mais aussi des symboles de la beauté. La forme évasée vers le bas de la poire évoque la silhouette d’une femme au large bassin. Une allégorie de Hugo von Trimberg montre un poirier dont les fruits tombent sur un lit d’épines pour certains, dans l’eau ou sur de l’herbe verte pour les autres. Le poirier représente ici la première mère, Eve, les fruits les hommes auxquels elle a donné naissance. Ceux qui ne tombent pas dans les herbes vertes de la pénitence meurent dans le péché.
L’association Le Poirier Corbeau indiquerait donc que la maladie allait arriver et qu’une période de deuil s’en suivrait. Hors voici ce que donne le calendrier pour 29° au lieu-dit Poirier en courbe descendante : 2/11/99 Défunt (1 : Samain) ! Nous tombons sur la fête des Défunts ! C’est effectivement l’annonce prochaine de la mort du soleil. Mais ce n’est pas tout, en plus en courbe ascendante, le Poirier indique l’équinoxe de printemps, autrement dit la Résurrection ! Dans le livre de l’Encyclopédie des Symboles, on trouve une gravure de 1519 de Lucas de Leyde qui est une Madone et un Enfant tenant une poire : la poire est ainsi liée à Marie.

- En Chazeigne qui ressemble étrangement à Chateigne. Est-ce une faute d’orthographe comme on en trouve si souvent dans la recopie des lieudits d’une version d’une carte à une autre ? En Chazeigne est situé entre [22°-26°] ce qui correspond à une fourchette comprise entre le 9 et le 17 Mars en courbe ascendante et à une fourchette comprise entre le 11 et le 14 Novembre en courbe descendante. La chateigne serait donc liée à la Saint-Martin.

Extraits de la revue de Mythologie Française n°187 années 1997-98 Commission Paritaire des P.A.P. N° 60528 N° ISSN 1151-2709 Mythologie des arbres :

La Saint-Martin c’est le moment où les chateignes sont venues à maturité et l’on peut commencer à les ramasser. Il existe une concordance entre cette période de ramassage, « fixée » par des préceptes traditionnels au début du mois de novembre, et l’ouverture des veillées hivernales, que l’on associe aux premières grillées de châteignes de la Toussaint et de la Saint-Martin. L’image de la bogue entrouverte s’offre comme un signe particulièrement évocateur qui renvoie à un ensemble dense de superpositions relatives au manteau, au partage et à la notion d’ouverture : le moment précis où les bogues s’entrouvrent et « baîllent ». L’image du baîllement ainsi retenue exprime de manière significative l’apparition des fruits sous le manteau de la bogue, qui présage la récolte et l’époque des veillées hivernales. Dans les Cévennes, on fait griller les châteignes au feu en entaillant toujours leur écorce avant de les faire « suer » lentement. Il est bien question ici de manière récurrente de fendre, d’ouvrir et de partager... la châtaigne, l’année et le temps. La bogue fendue laissant apparaître ses fruits si bien protégés, le baîllement des châteignes, expriment « l’ouverture de la porte » qui s’opère en cette période calendaire par le coucher matinal de la constellation des Pléiades dont les limites possible sont entre le 10 et le 13 novembre ! Selon Pline, la date du coucher matinal des Pléiades survenait précisément le 11 novembre : « 44 jours environ après cet équinoxe - (d’automne) - le coucher des Pléiades ouvre l’hiver, moment qui coïncide d’ordinaire avec le 3e jour avant les Ides de novembre ». Le cycle du sommeil hivernal de l’ours, dont le passage à l’hibernation est traditionnellement fixé au 11 novembre, semble ainsi trouver un écho remarquable dans la disparition des Pléiades. C’est le moment où les arbres se défont de leur parure feuillue qui donne le signal des semailles d’hiver et correspond à la période des dernières récoltes de miel et des labours. Pline fait remarquer que la chute des premières feuilles « a lieu précisément au coucher des Pléiades, le 3 avant les Ides de novembre (11 novembre)... Au manteau de celles-ci se superpose la Chape de saint-Martin, emblème christianisé et représentatif de tous ses manteaux velus, que les fêtes de début novembre paraissent revêtir. Dans les traditions populaires, l’éclosion des Pléiades est le fait de la Poussinière. Une des représentations les plus communes en Europe occidentale est en effet une poule avec ses poussins. On ne risque donc pas d’être surpris de trouver symbolisée dans le calendrier Celte cette période d’ouverture de la bogue par une poule ou un ours ! La bouche est une des portes du corps : quand on est vivant, la nourriture y entre, les paroles en sortent : « Ave Maria » ; quand on est mort, l’âme s’échappe par cette ouverture, les racines des arbres y plongent. Un mort, s’il ne revient pas, et il ne le fait pas s’il est passé, ne peut plus parler. Comment en ce cas dire à tous où l’on est passé s’il y a doute ? C’est le lis à l’écriture d’or enraciné dans la bouche d’un fou dévot de la Vierge qui révèle une âme aimée de la Vierge, marquant explicitement un passage du sauvage au sacré.

- Fontaine des Aulnes qui était à n’en pas douter une fontaine sacrée ! Pour l’Aulne : fleurs verdâtres ou rougeâtres (février-mars). 25° asc : 16/Mars/99 dsc : 11/Novembre/99. Nous sommes dans la fourchette en végétal. En médicinal on a : Aulne : feuilles (février). Cette date du 11 Novembre liée symboliquement à l’Aulne est un indice nouveau pour retrouver ce à quoi correspondait cette date pour les Celtes avant de s’appeller Saint Martin.
L’aulne aquatique poussait près des rivières et dans les marécages. On s’aperçut vite que son bois, très dur, était imputrescible. L’aulne, malgré certains aspects énigmatiques, reste un arbre méritoire qui absorbe l’eau des marécages et rend l’habitat plus humain. Dans l’imaginaire des sociétés occidentales, l’aulne, qui pousse au bord des rivières et des marais, a joué un rôle important. Il est associé à l’eau de son milieu naturel ; il résiste à son pouvoir désagrégeant : on l’utilise donc pour les pilotis, comme à Venise. Mais il est aussi associé au feu : il est recherché pour le chauffage des fours car il brûle rapidement en donnant une chaleur vive ; il donne un excellent charbon de bois.
Autrement dit, pour le calendrier, l’Aulne symbolise en phase ascendante l’arbre qui va « préchauffer le four ». Il fait encore froid, mais le 16 Mars est bel et bien l’arrivée de la fin de l’hiver.
Pour les Celtes, c’est un arbre combattant, le plus acharné à la bataille, celui qui combat en première ligne, d’après le Câd Goddeu. En effet, lorsqu’on l’abat, sa sève prend une couleur rouge qui évoque le sang humain, indirectement la mort. Il est effectivement situé en première ligne car il « préchauffe l’année ». Inversement sur les rameaux de cet arbre les feuilles sont disposées en spirale, signature divine, ce qui est interprété comme un symbole de résurrection. C’est l’annonce de l’arrivée du printemps, du retour de la floraison. Nous retrouvons avec la Fontaine des aulnes les thèmes de mythologie promis par la patronage de l’aulne : l’eau des fontaines et le feu du soleil, le passage de la vie à la mort et la résurrection.
On rapproche parfois de la fontaine de vie le sang et l’eau qui jaillirent de la plaie du Christ et que Joseph d’Arimatie est dit avoir recueillis dans le Graal. Le symbolisme de la fontaine ou de la source est celui de la régénération et de la purification. Le culte des fontaines et des sources est resté très vivace dans tous les pays celtiques actuels, en Bretagne particulièrement, où on leur attribue communément sous le patronage de sainte Anne très souvent, et de Notre-Dame plus souvent encore, des vertus curatives valables pour les maladies les plus diverses, de la fièvre à la maladie cutanée. Hors dans le livre des « Secrets et vertus des plantes médicinales », nous trouvons pour aulne :

Propriétés : astringeant, cicatrisant, fébrifuge, tonique
Voir : allaitement, angine, bouche, fièvre, plaie, ulcère.

Ce qui signifie peut-être que le patronage de sainte Anne soit lié à l’aulne... Sainte Anne était la mère de la Sainte Vierge. Sous le vocable de sainte Anne se dissimule l’image parfois redoutable de la Déesse des Commencements. La tradition celtique insulaire fait venir les Bretons d’une mystérieuse Ana, nommée Dôn dans les textes gallois et Dana dans les récits irlandais, la mère des dieux de l’ancienne Celtie, la Vierge des Vierges, la Virgo paritura des antiques légendes récupérées par le christianisme.
Les arbres sont l’abri de personnages déjà en dehors de la société : l’arbre est le lieu de Salaun, il vit entre ciel et terre, n’est jamais ni sur terre ni vraiment dans le ciel ; s’il descend, c’est pour se plonger dans une fontaine, ce n’est toujours pas la terre, homme sauvage, il n’est pas de ce monde, il n’y parle pas, puisque les mots qu’il répète sans cesse sont des prières, et une formule qui témoigne qu’il est malgré tout un être humain, puisqu’il demande de manger du pain. Dans le mot Salaun, il y a aulne qui est lié à Sal, qui signifie trouble, terne d’où le besoin de l’homme sauvage de se laver en descendant dans la fontaine. La vertu purificatrice et régénératrice du bain est bien connue, et attestée, au profane comme au sacré, par des usages apparentés chez tous les peuples, en tous lieux et tout temps. On peut dire que le bain est universellement le premier des rites sanctionnant les grandes étapes de la vie, notamment la naissance, la puberté, la mort. La symbolique du bain associe les significations de l'acte d'immersion et de l'élément eau. Le christianisme reprend à son compte l'usage du bain lustral. Jean baptise dans le Jourdain. Avec le baptême chrétien, matière et esprit se confondent dans le même symbole ; lorsque Jean l'Evangéliste déclare: Celui qui a pris un bain n'a pas besoin de se laver, il est entièrement pure (JEAN 13, 10). Hors par quel extraordinaire coïncidence nous trouvons la fontaine des aulnes au pied du Mont Saint-Jean !

- Saule Coulon : Nous situons ce lieu-dit entre 18° et 20° et sur selon la même fourchette pour Au Colombier. En courbe asc : 2 St Charles le Bon au 6/3/99 Ste Colette et en courbe dsc : 18 Ste Aude au 23/11/99 St Clément.

La signification du Saule est radicalement différente selon qu’on se trouve en Asie ou en Europe. Autour du bassin méditerranéen, on pensait autrefois qu’il se débarrassait de ses graines avant qu’elles ne soient mûres et que, pour cette raison, il était improductif et constituait un symbole de chasteté - en même temps qu’un produit de base idéale pour la préparation de remèdes favorisant l’abstinence. Comme on peut couper à l’envi ses branches vertes, qui repoussent aussi abondamment qu’une source qui ne se tarirait jamais, on l’a couramment comparé à la Bible et à la source de la sagesse. Origène (185-254) promettait à tous ceux qui avaient conservé intactes « les branches de saules de leur chasteté » qu’ils « récolteraient l’éternité ». Au Moyen Age et plus tard, on considérait le saule comme l’un des arbres qui retenaient ou « enfermaient » les substances pathogènes, qui étaient susceptibles de ce fait de guérir les malades. (Je rappelle qu’avec le Saule Blanc on fabrique l’aspirine !) On bénit les chatons des saules le dimanche des Rameaux et on les conserve chez soi afin qu’ils protègent de tous les maux (notamment de la foudre). A cause de ses branches qui pendent « mélancoliquement », le saule pleureur était toutefois considéré comme un symbole de mort et comme l’arbre des cimetières. Les informations qui nous proviennent de l’Antiquité sur le rôle du saule dans le culte rendu à au dieu de la Médecine Asclépios (Esculape) sont contradictoires. A Athènes, on avait coutume, lors des fêtes de la fertilité des Thesmophories (Fêtes que les femmes d’Athènes célébraient en l’honneur de Cérès, déesse romaine des Moissons assimilée à la Déméter des Grecques et dont le surnom était Thesmophore, considérée comme la législatrice des hommes. Déméter, la Terre Mère, est la plus importante des divinités grecques de la fécondité. Elle incarne la terre cultivée, plus particulièrement en grain.) de disposer dans le lit des femmes des branches de saule pour, disait-on, éloigner les serpents (à moins que ce ne fût au contraire pour attirer les démons de la fécondité qui en revêtaient la forme). On prétendait d’ailleurs que les prêtres d’Asclépios avaient une grande habileté à guérir de la stérilité. En tout cas, les décoctions d’écorce de saule étaient considérées comme un remède efficace contre les rhumatismes. - En Chine, en revanche, le saule était manifestement un symbole érotique du printemps ; on appelait les courtisanes « fleurs et saules » et l’on désignait du nom de saule, la taille de la femme ; on comparait les sourcils des jolies femmes à la forme de ses feuilles et leurs poils pubiens à son « ombre profonde ». On appelait encore la jeune fille « saule fragile, fleur fraîche ». Les branches de saule étaient considérées comme une protection contre les démons. Les amis des fonctionnaires que l’on mutait en province leur envoyaient de ces branches en guise de cadeau d’adieu. Dans un tou autre sens, le saule était aussi tenu pour un symbole d’immortalité, comme dans l’expression « la Cité des Saules », nom que l’on donnait au centre des loges carrées de la Ten-ti houei, et qui se trouvait à l’aplomb de la Grande Ourse dans le ciel. Comme en Occident, le saule était relié à la mort, mais dans ce sens particulier que la mort sur cette terre était le seuil de l’immortalité dans la paix de l’Au-delà : c’est pourquoi on en plantait si facilement sur les tombes des sages qui avaient dû atteindre la délivrance.

Isis serait-elle la Déméter des Grecques ? Il reste à découvrir la date des Thesmophories afin de la comparer avec celles du 2 au 6 mars et du 18 au 23 novembre.

Déméter était la deuxième née du couple Cronos-Rhéa, elle est la blonde soeur d'Hestia (l'aînée) et d'Héra, ainsi que d'Hadès, Poséidon et Zeus.
Poséidon s'étant épris d'elle, elle crut lui échapper en se métamorphosant en jument et en se mêlant aux bêtes du roi d'Arcadie. Mais son frère prit la forme d'un cheval et la conquit, la rendant mère du cheval Aréion - doué de la parole - et d'une fille, qui n'est nommée dans la mythologie que sous le vocable de « la Maîtresse ».
Zeus convoita Déméter à son tour: elle lui résista pareillement, mais le roi des dieux la força sous l'aspect d'un taureau et la déesse mit au monde une fille, appelée Coré (ce qui signifie: la jeune fille), qui allait faire sa joie et son orgueil. Malheureusement, le troisième des frères, Hadès, jusque-là repoussé par toutes les déesses, devait jeter son dévolu sur sa nièce et l'enlever.

La quête de Déméter :

De ce jour, Déméter, obsédée par le cri pathétique qu'elle a entendu pousser par sa fille, consacrera tous ses instants et toutes ses forces à la recherche de la bien-aimée (le seul apaisement qu'elle s'accorde lui est procuré par la graine du pavot, né au milieu des blés). Pendant neuf jours et neuf nuits, elle court à l'aventure à travers le monde, une torche dans chaque main. La déesse Hécate, qui a pourtant perçu la clameur de Coré, ne peut indiquer la piste. En revanche, Hélios a identifié l'auteur du rapt. Accablée par la révélation, Déméter renonçant à ses prérogatives divines, décide de demeurer sur la terre jusqu'à ce que sa fille lui ait été rendue,
C'est ainsi que, sous l'apparence d'une vieille femme, la déesse gagne la ville d'Eleusis, voisine d'Athènes. Là elle se met au service de la reine, qui l'engage comme nourrice de l'un de ses fils: Démophon (à ne pas confondre avec le fils de Thésée) ou, selon la version la plus courante, Triptolème.
Cependant, Déméter se désintéressait des cultures que jusque-là elle protégeait; aussi la terre se transformait-elle en désert, la famine menaçait les hommes et les animaux. Au point que Zeus, inquiet de voir l'ordre du monde bouleversé, enjoignit àson frère de renoncer à Coré. Mais celle-ci, qui avait pris le nom de Perséphone, ne pouvait échapper aux Enfers que dans la mesure où elle se fût abstenue, tout au long de son séjour, de toute nourriture. Or elle avait absorbé un grain de grenade (symbole du mariage) et se trouvait ainsi liée à son époux infernal.
Dans ces conditions, son père envisagea un compromis: si Déméter acceptait de remonter parmi les dieux, Perséphone pourrait partager son temps entre sa mère et son époux.

Les attributions de Déméter :

L'accord réalisé, c'est ainsi que chaque année, Perséphone rejoint Déméter dans l'Olympe, cependant qu'en été (après la moisson), elle retrouve Hadès et les ténèbres souterraines. Durant la saison torride, Déméter laisse les champs se dénuder, mais pendant les six mois qui suivent, elle favorise l'éclosion de la végétation.
Avant de quitter la terre, elle a confié à Triptolème - qu'elle n'a pas réussi à rendre immortel - la mission de répandre à travers le monde la culture du blé.
La Sicile et la Campanie, deux des greniers à blé des Anciens, conservaient le souvenir des combats menés par Déméter pour la possession de leur sol: la première, au détriment d'Héphaïstos, la seconde de Dionysos.
Honorée dans maintes régions du monde grec qui se targuaient de l'avoir accueillie lors de sa longue quête, Déméter avait ses principaux centres culturels en Attique. On y célébrait d'importantes cérémonies à son intention, notamment en octobre, époque des semailles, des fêtes d'actions de grâces, accessibles à tous, les Thesmophories (Déméter était nommée Thesmophore, la Législatrice, comme fondatrice reconnue de la civilisation, notamment de l'institution du mariage) et les Éleusinies: à Éleusis, de grandes solennités marquaient en septembre le début de la remontée de Perséphone; elles étaient réservées aux initiés des mystères, qui se préoccupaient non plus seulement des bienfaits concernant la vie terrestre, mais surtout du bonheur des âmes dans l'au-delà.
La divinité italique Cérès, originaire de Campanie, fut assimilée par les Romains à Déméter et, dès lors, de déesse secondaire, elle devint une divinité de premier plan.
Déméter est représentée par la statuaire grecque comme une femme à la beauté sévère, au regard lointain, couronnée d'épis ou de la corbeille (le calathos) symbolisant la fécondité.

On découvre ici une relation flagrante entre la couronne d’épine du Christ et la couronne d’épis de Déméter. Mais cela n’est absolument pas en concordance avec les dates données par le calendrier qui donnent entre le 2 et le 6 mars (calendes de mars) et entre le 18 et le 23 novembre car d’après le texte, les Thesmaphories étaient en octobre.

Dans les dictons Lorrains, on trouve pour début mars une indication de semaille :

1er mars : Saint-Aubin

A la Saint-Aubin,
Mars au matin,
Prends ta serpette
Et va-t-en à la vigne


Taille ta vigne à la Saint-Aubin,
Si tu veux avoir du raisin,
Taille-la plus tôt,
Si tu en veux des gros

A la Saint-Aubin,
Le merle au nid

A la Saint-Aubin,
A la charrue dès le matin

Quand il pleut (s’il pleut après midi) à la Saint-Aubin,
Année sans paille ni foin

3 mars : Sainte-Cunégonde

S’il gèle à la Sainte-Cunégonde
Le froid durera six semaines encore

1-2-3-4 mars : calendes

S’il tonne aux calendes de mars,
L’année sera abondante en blé et autres fruits de la terre

Dans les dictons Lorrains, on trouve pour le 23 novembre peut-être une autre indication :

11-21 novembre : Saint-Martin-Présentation de la Vierge-Marie au Temple

A la Saint-Martin,
Essaie ton vin,
A la Notre-Dame après,
Tu peux en boire comme un roi

11-23 novembre : Saint-Martin-Saint-Clément

Si l’hiver va droit son chemin,
Vous l’aurez à la Saint-Martin,
S’il retarde un moment,
Vous l’aurez à la Saint-Clément

23 novembre : Saint Clément

Passée la Saint-Clément,
On sème plus de froment


La valeur du Saule Coulon surveillerait ainsi le moment où il faut tailler la vigne en phase ascendante du soleil et le moment où il ne faut plus semer de froment.

On a vu que l’on bénit les chatons des saules le dimanche des Rameaux et on les conserve chez soi afin qu’ils protègent de tous les maux et notamment de la foudre. En 1998, le levant des Rameaux était perpendiculaire au début du Mont Saint Jean, en 1999, en fin du Faez. La date des Rameaux varie. Mais ne sera-t-elle pas toujours « aux alentours » de ce lieudit « Saule coulon » ? Car couler c’est mouvoir, se déplacer en parlant d’un liquide et couloir est un tamis pour couler le lait.

A propos des Thesmaphories :

Cette nouvelle précision pousse la curiosité de regarder ce qu’il se passe dans le calendrier en octobre entre 47° et 30° ce qui correspond en phase ascendante à la période comprise entre le 22 avril et le 21 mars (St Georges, pâques, printemps). Il n’y a pas de fête remarquable dans le christianisme en octobre d’où la nécessité d’effectuer des simulations astronomiques du ciel d’octobre afin de voir ce qui s’y passe. Dans le calendrier, on ne trouve qu’un seul lieudit de végétal déjà étudié compris dans la fourchette descendante : Au Jonc le 12/10/99. Il y en a une autre non étudiée : la Noue des Près ; ainsi que deux villes : Jeandelaincourt (17/10/99) et Sivry (21/10/99). La nom de la ville de Sivry est-il originaire d’un végétal ? Je ne le pense pas, ce serait plutôt une association de Siva (l’un des dieux de la trilogie hindoue, représenté quelquefois avec une tête et deux bras armés d’un trident ; d’autres fois il a cinq yeux, une tête et quatre bras) et de Vrihaspati (génie de la mythologie brahmanique, régent de la planète Jupiter, dont Vrihaspati est le nom en langue sanscrite).

- Les Preels qui viendrait peut-être de la Prêle des Champs ? On trouve ce lieu-dit du côté de Villers-les-Moivrons. En courbe asc : 7 au 13/2/99 et dsc : 11 au 14/12/99. Cette à nouveau une fourchette imprécise qui ne semble pas avoir de lien entre le calendrier et les caractérisitiques du végétal. Pourtant, lorsque l’on regard justement ses caractéristiques, on s’aperçoit de la biologie tout à fait surprenante de la Prêle et à juste titre, elle mérite effectivement de se trouver autour de la Natagne. Elle est similiare aux fougères : des racines mais pas de fleurs, donc pas de graines mais des spores ! Et c’est là où avec la Prêle, on rejoint très certainement les Mystères d’Eleusis et l’épis de la Vierge puisque les spores sont contenues dans des sporanges disposés à la base de petits écussons en une sorte d’épis ! Les spores sont dotées d’un extraordinaire système à ressort, leur enveloppe se déchirant en 4 bandes élastiques qui, en se déformant sous l’effet de la chaleur, communiquent aux spores des mouvements bondissants ! Observons plus attentivement la dispositions et la forme des montagnes aux alentours de ce lieudit : nous avons effectivement un point d’encrage En Vasuchamp avec l’ensemble des hauteurs du bois de la Dame, Bois de Villers et Côte de Savrony en forme de poitrine féminine qui font appuis sur Montenoy. Il y a un premier « bras de levier » avec le Faez, un second point d’encrage à 358, entre Saule Coulon et la Fontaine des Aulnes puis un deuxième bras de levier avec le Mont Saint Jean. Le Faez va donc « communiquer des mouvements bondissants aux spores qui sont le Soleil ET la Lune » ! La prêle, sur la même souche en mars et avril à des tiges sporifères rougeâtres. L’épi jaune-brun disparait en été. Hors l’étoile spica, l’épi de la constellation de la Vierge disparaît effectivement en été de notre ciel car c’est une étoile du ciel de printemps. L’épi de la Prêle apparaissant au printemps, en même temps donc que l’épis de la constellation de la Vierge était sans nul doute un signe aux Anciens pour commencer leurs semailles de blé dans le Val. Un autre détail des caractéristiques de la prêle à souligner est que les tiges vertes sont stériles de mai à juillet. N’avons-nous pas là une allusion flagrante à la stérilité de la Vierge Marie ? La tige, de la prêle est la seule partie de la plante possédant des propriétés médicinales et on la cueille à la belle saison ! On se retrouve donc avec une plante tout à fait extraordinaire qui affine, précise les Mystères de Marie et d'Eleusis dans le temps et dans l’espace.

La nécessité de faire des simulations astronomique par ordinateur devient désormais indispensable. Tout le problème va résider dans le choix du moment de l’observation pour ensuite le répeter sur une centaine d’années, voir plus. Lorsque je me suis mis à étudier la constellation de la Vierge en 1998, je n’étais pas aussi avancé dans la précision du moment à observer et surtout, le calendrier n’était pas encore décrypté. J’y suis donc allé au hasard en faisant des centaines de simulation, n’importe quand ! Et c’est là qu’une première découverte à souligner est apparut le 14 mars 1998 :



Le 10 Avril 1998 :



Le 8 Mai 1998 :



La lune était piquer par la pointe de la constellation de la Vierge ! On peu en déduire que la Vierge est fécondée par la Lune !

Cette simulation astronomique pour annoncer l’arrivée du printemps, le moment où la Terre va devenir féconde, la reprise de la végétation, est tout à fait surprenante !

Observons une nouvelle simulation avec le dessin de la constellation imprimée cette fois ci par dessus les étoiles :



La lune comme on le voit ici, n’est pas toujours piquée, tout du moins, elle est bien aux alentours et parfois même dans le parallélogramme, donc très proche de l’épis. Elle va se trouver à hauteur de l’oreille, au sein au à la jambe de la vierge. Le Verbe est entré par l'oreille du christ ! Réjouis toi, Vierge, Mère du Christ, qui par l'oreille a conçu.

- En Charme : Il est absent du livre « Secrets et vertus des plantes médicinales » mais présent dans le Val de la Natagne. « Les noms de lieux, villes et villages de France » de Pierre Miquel nous dit : Les charmes ont laissé une place importante dans notre toponymie. La Carneille, dans l’Orne, est encore entourée de charmes, comme La Charme dans le Jura ou Charmes-Saint-Valbert dans la Haute-Saône. Les Charmoy, Les Charmettes et les Charmeil sont nombreux mais les termes attestant la présence des bouleaux envahissent la toponymie.
La définition du Larousse 1900 des Mots et des choses est : Le charme est un grand arbre de nos forêts, de la famille des Amentacées, voisin du bouleau, et prospérant dans les terres sablonneuses ou calcaires qui ont de la fraîcheur. Son bois blanc, dur, d’un grain serré, est très employé par les charrons et les mécaniciens. Il constitue un excellent chauffage. On en fait des palissades et on le plante pour en former des haies appelées charmilles.
Le dictionnaire de Dendrologie de l’ENGREF donne : Fleurs : avril-mai avec la feuillaison ; fruits sept-oct. On trouve les dates du 13/2/99 Ste Béatrice en asc et du 11/12/99 St Daniel en dsc. C’est un lieudit qui ne semble donc pas lié au calendrier puisqu’il n’y a pas concordance entre les dates et les périodes de floraison des fleurs et des fruits.

- La petite Epine opposée géographiquement et donc dans le temps à la butte de l’Epine. En Bretagne les âmes en peine restent accrochées aux épines et aux buissons. Cette position géographique correspond au lever du soleil vers la périodes des rois pour une observateur se trouvant dans le Val de la Natagne, proche de Bratte. C’est le moment où le soleil va mourir pour renaître le lendemain des rois et repartir en phase ascendante. Le coeur va donc mourir et il faut lui redonner vigueur. Les fruits rouges des aubépines sont depuis longtemps employés pour leur effet diurétique et astringent. La mise en évidence de leur vigoureuse action cardiaque, due à des médecins américains, est une découverte moderne. La petite Epine symbolise peut-être cette action médicinale de l’aubépine de « piquer le soleil en plein coeur » afin de relancer vigoureusement ses palpitations. Le médecin qui donnera le traitement au soleil sera une oie sauvage.

Avec les lieux dits L’Epine et la Petite Epine, on trouve la racine Epi, qui sous-entend un lien évident entre l’Epine et le Blé. Nous sommes en plein mystère de Marie et dans les Mystères d’Eleusis. Nous savons qu’un deuil suite à une maladie va arrivé puisqu’il nous a été annoncé par le Poirier. Le but va donc être de trouver cette fameuse maladie mortelle. Dans le dictionnaire des Mots et des Choses de 1900, nous lisons à épine :

Dans le langage courant, on ne fait point de distinction entre les piquants tels ceux du rosier et les piquants analogues à ceux du prunellier. On les nomme les uns et les autres des épines. Mais il n’en est pas de même en botanique : dans cette science, on appelle aiguillons les piquants organisés comme ceux du rosier, de la ronce, etc., et on appelle épines les piquants que portent le prunellier, l’aubépine, etc. Un aiguillon n’est qu’un poil durci par la transformation de son enveloppe en liège ; un aiguillon se compose uniquement d’une ou plusieurs cellules faisant partie de l’épiderme ou tout au plus du tissu qui se trouve sous l’épiderme et qui forme les couches superficielles de l’écorce ; souvent il peut être enlevé tout d’une pièce, sans grand effort, sans déchirure appréciable de l’écorce et en laissant une cicatrice nettement circonscrite. Le aiguillons sont disséminés comme au hasard sur la plante et n’y occupent point une position fixe, déterminée. Au contraire, une épine est un prolongement de la nature du bois (qui serait donc bien du prunellier ou de l’aubépine) ; une épine renferme des fibres et des vaisseaux tels que ceux qui existent dans le bois ; on ne peut l’arracher sans déchirer la partie ligneuse du végétal. Elle possède toujours une grande dureté, surtout à la pointe. Les épines sont disposées régulièrement sur la plante, parce qu’elles ne sont que des organes qui ont subi une métamorphose (cette métamorphose est ici à noter car elle fait partie d’ indices qui expliquent sans doute le lien divin entre l’épine et le soleil).
Tantôt, comme sur le prunellier, les épines sont simplement des branches atrophiées et, en transplantant l’arbrisseau dans une excellent terre, on les voit à la longue disparaître en partie ou même en totalité. Tantôt les épines résultent d’une transformation des feuilles dont on a un exemple dans l’épine-vinette. D’autrefois, les épines sont des stipules modifiées, phénomène qui se produit sur le robinier faux acacia (charme). Enfin les nervures des feuilles, les bractées peuvent se changer en épine, surtout dans la partie qui confine au limbe, et les piquants des feuilles des chardons, des feuilles du houx doivent être considérés comme des épines.

On serait bien tenté de lire la définition de l’épine-vinette lorsque l’on entend parler de transformation de feuille. C’est ce que j’ai fait et je suis véritablement resté béat car j’avais dans le texte de cette plante mystérieuse toute l’explication résumée des Mystères d’Eleusis et donc de Marie ! J’y ai trouvé la fameuse maladie que je recherchais tant !

- Epine-vinette (épine + vx fr.vinette, oseille, par allusion à la saveur des feuilles, identique à celle de l’oseille), sf. Arbrisseau dicotylédone de la famille des Berbéridées, qui pousse surtout dans les terrains calcaires et se trouve fréquemment en France dans les haies et dans les buissons (qui à mon sens fait allusion au buisson ardent). C’est le berberis vulgaris des botanistes. Sa tige cylindrique, ligneuse, est recouverte d’un épiderme cendré. Le reste de l’écorce est d’une couleur jaune due à la présence d’un alcaloïde, la berbérine, qui sert à teindre la laine, le coton, le fil (fait allusion au tissage, aux Parques, etc.), et à colorer les ouvrages de menuiserie. Les feuilles, pétiolées et d’un vert gai, à limbe arrondi et à bords dentés en scie, sont disposées en touffes alternantes ou fascicules qui naissent à l’aisselle d’une réunion d’épines figurant une main dont les doigts seraient écartés l’un de l’autre. (Tout comme la disposition des montagnes autour du Sâ dans le Val de la Natagne) Ces épines, au nombre de trois, quatre ou cinq, ne sont que les nervures d’une feuille transformée. Les fleurs sont réunies en grappes pendantes ; leur calice se compose de deux verticilles de trois sépales chacun. Ces sépales caducs possèdent une couleur jaune verdâtre. Quelquefois il existe un ou deux autres verticilles calcinaux extérieurs aux deux verticilles précédents. La corolle est formée également de deux verticilles dont chacun comprend trois pétales d’un jaune de soufre, concaves vers le centre de la fleur. Au bas de chaque pétale on remarque sur la face intérieure deux saillies ovales d’un jaune orangé qui sont des glandes nectarifères ou des nectaires. Les étamines, au nombre de six, rangées en deux verticilles, ont un filet incurvé vers le centre de la fleur et surmonté d’une anthère dont les deux loges s’ouvrent par le soulèvement d’une lame comparable à une petite trappe. Le pistil ressemble à une épaisse colonne un peu renflée ; il est constitué par un ovaire à une seule loge, un style court, un stigmate épais, arrondi et bombé. Quand, par un temps chaud, on chatouille avec la pointe d’une épingle le pied du filet d’une étamine, on voit cette étamine se redresser vivement comme poussée par un ressort, et l’anthère venir s’appliquer sur le stigmate. (On découvre représenté ici la fonction symbolique de la Petite Epine !) Le même phénomène se produit pour toutes les étamines des fleurs que porte une branche entière lorsque l’on secoue brusquement cette branche (autrement dit si l’on secoue le bras de Bratte !). L’ovaire en mûrissant devient une petite baie en forme de fuseau (le fuseau des parques...symbolisera la mort), d’une belle couleur rouge et d’une saveur aigrelette (ce peut-il que la fameuse petite baie dans la bouche de la cane ne soit pas celle de l’aubépine mais bien celle de l’épine-vinette ? C’est fort possible puisque on connait parfaitement le lien qu’il existe entre le fuseau, la cane et les Parques). On fait avec les baies de l’épine-vinette, riches en acide malique et en acide tartrique, d’excellentes confitures. On les confit aussi avec du sucre pour l’usage de la table, et lorsqu’elles sont encore vertes, elles peuvent remplacer les câpres. Ces baies mûres, fermentées avec de l’eau miellée, donnent un hydromel aigrelet et fort agréable.
C’était la boisson raffinée par excellence. Résultat de la fermentation du miel dans de l’eau, sa saveur et sa force dépendaient de la qualité des miels utilisés et des plantes aromatiques qu’on y ajoutait, mais il n’y avait guère de festins sans hydromel. D’ailleurs, le mot gallois qui signifie hydromel, medd (breton armoricain mez), provient d’une racine celtique qui indique l’ivresse (breton armoricain mezv), notion que l’on retrouve dans le nom de l’étrange reine Maeve de la tradition gaélique. Cela témoigne du rôle joué par l’hydromel non seulement dans les festins, mais également dans la recherche d’une ivresse sacrée, car le radical med est également à l’origine des termes indo-européens qui indiquent le « milieu ». Etre ivre, c’est être « au milieu », entre le visible et l’invisible. Et les anciennes épopées ne tarissent pas d’éloges sur ces valeureux guerriers qui s’en vont au combat, « gorgés d’hydromel ». Après tout, cet hydromel n’est-il pas la boisson des dieux ?

(Masson 1999 : être au milieu est ici de la plus haute importance car d’après mes recherches, le soleil, que ce soit au levant, ou au couchant, aux équinoxes, se trouve perpendiculaire « au milieu » des reliefs de côte qui sont autour de Nancy. Ce qui permet de relier la chaîne symbolique hydromel-ivresse-Maeve à un moment de l’année : les équinoxes !) L’écorce de la racine d’épine-vinette est très amère et doit cette amertume à la présence de deux alcaloïdes, la berbérine jaune, et l’oxyacanthine incolore. Ces deux substances sont réputées fébrifuges.
Les cultivateurs doivent détruire avec un soin vigilant les haies et les touffes d’épine-vinette qui existent dans le voisinage des champ de blé, car la présence de l’épine-vinette est propre à engendrer la rouille, maladie qui attaque les feuilles et les tiges des céréales. (Et voici enfin notre fameuse mystérieuse maladie tant convoitée ! L’épine-vinette symbolise la maladie qui va détruire la feuille du blé, donc du grain et la tige qui elle représente l’axe du monde. La rouille est ainsi une maladie solaire. Mais d’où vient-elle ?) Cette rouille est due à un petit champignon, la puccinie ou puccinia graminis. Le mycélium de ce champignon se développe pendant tout l’été dans le parenchyme des feuilles ou du chaume dont il soulève l’épiderme, répandant au dehors une poussière noire qui n’est autre chose que les spores du champignon. Ces spores engendrent dans les feuilles une forme de puccinie appelée uredo linearis, qui désorganise les céréales comme la puccinie elle-même. Quand la saison est plus avancée, il naît du même mycélium d’autres organes dits téleutospores, qui produisent des spores d’une autre espèce, lesquelles passent l’hiver sur les céréales. (C’est sans nul doute de ceux-ci dont nous allons retrouver mythologiquement la présence au-travers des civilisations indo-européennes et gréco-romaines en fin de cycle solaire !) Au printemps ces spores emportées par les vents viennent s’appliquer sur la face inférieure des feuilles de l’épine-vinette, germent bientôt, émettent des filaments qui pénètrent dans l’épaisseur des feuilles et y forment un mycélium nouveau dont la présence est décelée par l’apparition de petites boursouflures jaunâtres. Ce mycélium donne d’abord naissance à des spores qui le multiplient ; puis, vers la fin de sa végétation, il produit d’autre spores remplissant une sorte de petite coupe nommée aecidium. Ces dernières spores, transportées par les mouvements de l’air, lorsqu’elles viennent à tomber sur les feuilles de blé et à y germer, engendrent la forme sous laquelle apparaît d’abord la puccinie. (Et la conclusion extrêmement importante car on découvre ici le véritable mystère de Marie, d’Isis et d’Eleusis) L’épine-vinette remplit donc pour l’évolution complète de la puccinie le rôle de nourrise indispensable.

Qui représentait donc symboliquement cette puccinie pour les Celtes ? L’épine est la Mère nourricière et la puccinie est l’enfant. Le champignon est le symbole de la vie régénérée par la fermentation, la décomposition organique, c’est-à-dire la mort. Les Francs-maçons sont appelés les Enfants de la Veuve. Selon diverses interprétations, la Veuve serait la déesse Isis à la recherche de son mari déchiqueté. L’Enfance est symbole d’innocence : c’est l’état antérieur à la faute.

Rouille : je ne vais pas noter toute la définition puisqu’elle est pratiquement la même que celle donnée ci-dessus pour l’épine-vinette. On a vu qu’elle était en quelque sorte la nourrice de la puccinie, dont les métamorphoses sont bien autrement extraordinaires que celles des insectes. Parcontre, il faut noter que ce n’est pas le seul type de rouille et donc qu’il y a dans la nature d’autres associations plante-champignon à découvrir. Par exemple, la rouille vraie, qui émet une poussière d’un jaune orangé, vit sur l’avoine et a deux plantes nourrices, la bourdaine (Aulne noir) et le nerprun purgatif. Je rapelle à ce sujet que l’Aulne est un des arbres du Câd Goddeu et qu’il est présent dans le Val. Une tradition veut que la couronne d’épines du Christ ait été faite de rameaux de nerprun. Nous découvrons ainsi dans le Nerprun ou Aulne noir ou encore Bourdaine, le mystérieux synchrétisme qui existe entre la couronne d’Epine du Christ, la Vierge, et une maladie qui est la rouille vraie. Le développement de toutes les rouilles est favorisé par l’humidité. Il résulte des faits précédents que, pour atténuer les ravages des rouilles, il faut drainer les terres, arracher les épine-vinettes qui croissent dans le voisinage des céréales, et détruire les plantes advantices qui, infestant les moissons, pourraient être les nourrices de certaines puccinies dont on ne connait pas encore les aecidiums.

- Les longs du Sorbier : Les sorbiers ne poussent que rarement sur les autres arbres, même si leurs fruits sont souvent apportés par les oiseaux, pourtant, il arrive qu’un jeune sorbier végéte dans un peu de terreau au sommet d’un tronc creux d’un vieux saule. Les anciens Germains et sans doutes aussi les Celtes avaient déjà constaté des cas d’épiphytisme accidentel pour le sorbier et, quand ils observaient la présence de cette plante sur un autre arbre, ils lui attribuaient des propriétés merveilleuses ; d’après Adalbert Kuhn, on célébrait encore en Westphalie, au début du XIX e siècle, et en Scandinavie à l’aide de cette plante des cérémonies de sorcellerie quand le sorbier avait poussé sur un mur ou dans le creux d’un arbre. La semence était encore apportée par un oiseau l’ayant laissé tomber de son bec. Les légendes des arbres sacrés sont donc liées à celles des oiseaux divins. Nous avons observé un sorbier poussant sur un saule. Un oiseau l’avait porté : « Une figure retrouvée aux sources de la Seine représente une femme debout sur une barque dont la proue a la forme d’une tête de cane tenant dans son bec une baie. »
Les fonctions divines de cet oiseau cane sont liés à la mythologie de Brigitte et Berthe. Elles concernent le filage, le feu sacré, l’espèce bovine et la production lactée. Le feu druidique est de bois de sorbier : Le druide Cithruad allume un feu druidique pour le roi suprême Cormac lors du siège de Drüinn Darngaire : « Quant à Cormac, il se mit à s’entretenir avec Cithruad et lui demanda s’il avait le moyen d’aider les armées :
- Rien ne te secourra si ce n’est un feu druidique.
- Comment fait-on cela dit Cormac, et à quoi cela sert-il ?
- Voici, dit Cithruad : que les armées aillent dans les bois et qu’elles apportent du bois de sorbier car c’est avec cela que sont faits les meilleurs feux !

Le lieudit Les Longs du Sorbier est la position géographique de l’allumage du feu druidique le jour des rois.
On trouve également une butte sous la dénomination de La Côte possédant le lieu-dit Au Sorbier :

- La Côte - Au Sorbier 377 m 54,13 gr Latitude 7,30 gr Longitude
48° 43’ 01’’ 6° 34’ 12’’

Ces deux lieudits sont opposés l’un par rapport à l’autre et on peut tracer une droite afin de déterminer l’angle dédié au moment de l’allumage du feu. Je ne serais pas surpris de découvrir que la butte de La Côte soit entièrement dédiée à l’observation de ce phénomène au couchant et au levant. La butte de La Côte est associée à une deuxième hauteur : Le Harmomont. L’ensemble, pour un observateur situé à Ville-au-Val ressemble étrangement au petit mont et au grand mont d’Amance. C’est trés probablement la fameuse baie que la cane tient dans son bec : l’aubépine. Les drupes se ramassent fin septembre. Le fleurs blanches ou rosées paraîssent en avril-mai. On retrouve le lieu-dit Le Rouot (Rouet au pluriel) au-dessus d’Autreville-sur-Moselle. Le carré Chaudrons souligne l’importance géographique de cette hauteur par rapport au soleil. C’est un des trois chaudrons Celtiques.

Sainte Brigitte allumait des feux de chêne pour protéger son monastère de Kildare. Frazer nous donne des informations sur les survivances plus récentes des coutumes liées au sorbier :

« Dans le nord-est de l’Ecosse, on plaçait des morceaux de sorbier et de chèvrefeuille, ou de sorbier seul au-dessus des portes des étables pour éloigner les sorcières des bestiaux... Dans les Hautes Terres d’Ecosse, on croit que la veille de Beltaine, c’est-à-dire la nuit qui précède le 1er mai, les sorcières courent de tous côtés sous forme de lièvres pour sucer le lait des vaches. Pour se protéger de leurs méfaits, on mettait aux bestiaux du goudron derrière les oreilles et à la base de la queue et l’on décorait la maison avec du sorbier. Pour la même raison ces Ecossais disent qu’il faut toujours faire en bois de sorbier la cheville des entraves, les manettes et la croix de la baratte : bar c’est le charme le plus puissant contre la sorcellerie...
Les habitants de l’île de Man, le 1er Mai, vieux style, portaient des croix de sorbier à leurs chapeaux et suspendaient de l’aubépine au-dessus de leurs portes pour se protéger contre les elfes, les sorcières : pour la même raison ils attachaient des croix en sorbier à la queue de leurs vaches...
En Norvège et au Danemark, on se sert de branches de sorbier pour protéger les maisons et les étables contre les sorcières, la nuit de Walpürgis et là aussi on pense que la batte doit être en sorbier.
Gubernatis et, plus près de nous, Jacques Brosse ont aussi parlé des traditions relatives au sorbier : En Allemagne on suspend le sorbier aux maisons et dans les étables pour empêcher l’entrée du dragon qui vole. Le bâton avec lequel on tourne le beurre, pour que l’opération réussisse, doit être en bois de sorbier.
Le 1er Mai, en Westphalie, on coupe la première branche de sorbier sur laquelle est tombé un rayon de soleil et avec cette branche on frappe la vache, selon Mannhardt. En Suède, on frappe le jeune bétail quand on lui donne un nom et cet usage est aussi passé en Estonie. Le bâton des prêtres estoniens est fait de bois de sorbier et on lui attribue de grandes propriétés magiques. Chez les Finnois, le sorbier est l’arbre par excellence.
Ces usages sont très anciens et paraissent avoir été assez répandus comme en témoignait la fréquente présence des sorbiers auprès des anciens cromlechs et de l’abondance insolite des bosquets de sorbier, à Rügen et dans les autres îles où on récoltait l’ambre de la Baltique, signalées par les auteurs anciens comme des centres divinatoires.

- Charbonnate qui viendrait de Charbonnière et serait apparentée à la Brunelle.
Le lieu-dit Charbonnate est à souligner car le symbole du charbon correspond au feu caché, de l’énergie occulte ; la force du soleil dérobée par la terre et enfouie en son sein (symboliser par les points de culmination de 413 m sur la Côte et 419 m Bois de Villers au-dessus de Montenoy) ; réserve de chaleur. Un charbon ardent représente une force matérielle ou spirituelle contenue, qui chauffe et éclaire, sans flamme et sans explosion ; parfaite image de la maîtrise de soi chez un être de feu. Le charbon noir et froid ne représente que des virtualités : il a besoin d’une étincelle, d’un contact avec le feu, pour révéler sa vraie nature. Il réalise alors la transmutation alchimique du noir au rouge. Il est une vie éteinte, qui ne peut plus se rallumer par elle-même, s’il reste noir. Ce lieudit se situe géographiquement là où va avoir lieu l’extinction du feu. Dans Charbonnate, il y a charbon et nate. La nate signifie un lien probable entre ce monde-ci et l’Au-delà des défunts. Notre lieudit Charbonnate signifie qu’il s’agit d’un endroit où il y a extinction du feu, donc du soleil mais aussi où il y a un lien probable entre cette hauteur et l’Au-delà du soleil.

- Faulx qui selon Pierre Miquel viendrait de l’Hêtre : Nous savons peu de choses concernant le hêtre bien que des lieux et des hommes aient gardé son nom : le Faouet, Faouenn. C’est un arbre froid très grand, majestueux dans les chemins et les forêts. Sa haute taille lui permet de bien relier l’homme à la terre et au ciel. Les âmes en peine ont toujours froid, même en pleine été, et le hêtre qui donne froid en été, se révèle capable d’inverser les saisons, de revenir en hiver. Il fait très froid sous les hêtres, mais, une fois mort, son bois brûle vite et réchauffe efficacement. On retrouve cette fonction d’inverser les saisons dans la position des lieudits Aux Chêne et Faulx : ils sont tous les deux opposés l’un par rapport à l’autre ; un, Aux Chênes est en période chaude et l’autre, Faulx est en période froide. Et par deux points, tout le monde sait que l’on trace une droite. Hors qu’avons-nous qui passe par ces deux points ? Nous avons le méridien de 4,3 gr Est du méridien de Paris ! Il faut préciser qu’en plus de Faulx, nous trouvons Goulot fontaine. En Chazeigne se trouve au milieu de Aux Chênes et de Faulx. Ce qui se traduit par : l’ouverture de la bogue de la chateigne est entre le Chêne et l’Hêtre.
Le Hêtre sert aussi à faire des sabots, des petits outils : dans la vie de sainte Nolwen on rapporte que, décapitée, elle marcha accompagnée de sa nourrice. Elles s’arrêtèrent dans un vallon. Du col de la jeune fille tombèrent trois gouttes de sang et aussitôt trois fontaines jaillirent. La sainte enfonça son bourdon en terre et il se transforma en aubépine la quenouille et le fuseau de sa nourrice plantés en terre se changèrent en hêtre. Nous avons le lieudit la petite épine qui tenterait à lier Faulx et l’aubépine, la quenouille de sa nourrice plantés en terre, donc délimiter par le sol par un point de culmination, peut-être celui de la Trompette de Bratte. Le Hêtre est un antiseptique : il tue les germes.

On peut en déduire que la nature va faire du végétal dans la phase ascendante du soleil et du médicinal en phase descendante. Dans la réalité ce n’est, bien entendu, pas toujours ainsi, elle fait les deux à la fois, mais pour les arbres qui nous intéressent, cela semble le cas. Nous obtenons ainsi une croix ayant au Sud le Chêne, au Nord l’Hêtre, à l’Est l’Aulne et à l’Ouest le Bouleau. C’est peut-être là ce que l’on appelle l’arbre de Jessé qui est le symbole de la généalogie du Christ. C’est avec le bois de l’arbre de la connaissance du paradis qu’aurait été construite la croix du Christ, et la croix elle-même devint alors pour les croyants l’arbre de la vie. Elle est souvent représentée avec des branches et des feuilles et considérée comme l’arbre de Jessé, cet arbre décrit par Saint Matthieu qui, en s’élevant de la bouche ou du nombril de Jessé endormi, porte toutes les générations et se termine par une fleur où se reposera l’Esprit du Seigneur.

Genèse 2:9 L’Eternel Dieu fit pousser du sol des arbres de toute espèce, agréables à voir et bons à manger, et l’arbre de la vie au milieu du jardin, et l’arbre de la connaissance du bien et du mal.
Genèse 2:17 mais tu ne mangeras pas de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, car le jour où tu en mangeras, tu mourras.
Genèse 3:22 L’Eternel Dieu dit: Voici, l’homme est devenu comme l’un de nous, pour la connaissance du bien et du mal. Empêchons-le maintenant d’avancer sa main, de prendre de l’arbre de vie, d’en manger, et de vivre éternellement.
Genèse 3:24 C’est ainsi qu’il chassa Adam; et il mit à l’orient du jardin d’Eden les chérubins qui agitent une épée flamboyante, pour garder le chemin de l’arbre de vie.
Proverbes 3:18 Elle est un arbre de vie pour ceux qui la saisissent, Et ceux qui la possèdent sont heureux.
Proverbes 11:30 Le fruit du juste est un arbre de vie, Et le sage s’empare des âmes.
Proverbes 13:12 Un espoir différé rend le coeur malade, Mais un désir accompli est un arbre de vie.
Proverbes 15:4 La langue douce est un arbre de vie, Mais la langue perverse brise l’âme.
Matthieu 13:32 C’est la plus petite de toutes les semences; mais, quand il a poussé, il est plus grand que les légumes et devient un arbre, de sorte que les oiseaux du ciel viennent habiter dans ses branches.

Dans les Bible c'est un arbre de vie.

Vie en hébreu :

02416 chay (khah'- ee)

vient de 02421; TWOT-644a

Voir définition 02421

LSG-vivre, vie, vivant, animal, animaux, bêtes, époque, prochaine, suivante, crue, verte, vif, peuple, vigueur, entretien, troupe, Léchi, roï; 501
adj
1) vivant, vif
1a) vert (végétation)
1b) courante, fraîche (eau)
1c) vivant, actif (homme)
1d) renouveau (printemps) n m
2) parents
3) vie
3a) entretien n f
4) chose vivante, animal
4a) animal
4b) bête
4c) appétit
4d) renaissance, renouvellement
5) communauté
5a) troupe

Définition 02421

02421 chayah (khaw-yaw')

une racine primaire (comparer 02331, 02425); TWOT-644; v

Voir définition 02331

Voir définition 02425

LSG-vivre, âgé, vie, conserver, périr, ranimer, vivant, guérison, survivre, nourrir, revivre, réparer, entretenir, rétablissement, accomplir ; 262

1) vivre, avoir la vie, revenir à la vie, vivre dans la prospérité, vivre éternellement, guérir, survivre
1a) vivre, retrouver la vie, revivre, être guéri
1a1) sortir de la maladie, du découragement, de la faiblesse1a1a) ressusciter
1b) préserver la vie, laisser vivre
1b1) donner la vie
1b3) accélérer, raviver, rafraîchir

2331 chavah (khaw-vah')
une racine primaire (comparer 02324, 0242l); TWOT-618; v

Voir définition 02324

Voir définition 02421

LSG-parler, exposer, faire connaître, dire, poursuivre, donner ; 6

1) (Piel) dire, déclarer, montrer, faire connaître, annoncer, raconter, communiquer
2) (CLBL) souffle, vivre

Bratte : bratis est un arbrisseau de la Nouvelle Grenade. Et bratys est le nom donné au genévrier. C’est peut-être le même que le précédent.

Genévrier : arbrisseau toujours vert qui croit dans les terreins incultes, à fleurs amentacées, mâles et femelles, sur des pieds différents, dont le bois est odoriférant, et dont le bruit est une baie charnue qu'on nomme genièvre. La liqueur dite genièvre est un mélange d'eau-de-vie de grains et de sirop de sucre.

N'est-ce pas là un début d'explication de la fameuse reine Guenièvre du roi Arthur des légendes Celtes de la Table Ronde ? La Reine Guenièvre était une liqueur !

Génévrier : Genre de connifères, comprenant des arbrisseaux à feuilles aromatiques : le genévrier habite l'Europe et le Nord de l'Asie.
- Encylc. Les genévriers (juniperus) sont des arbres ou des arbustes à feuilles persistantes, des régions tempérées et froides de l'hémisphère boréal. Le genévrier ordinaire habite l'Europe ; son fruit globuleux, charnu, bleu noirâtre, à saveur sucrée et aromatique, est employé comme stimulant et diurétique.

Grand dictionnaire Laroussse du XIX ième siècle :

GENÉVRIER s. m. (je-né-vrié - rad. genièvre}. Bot. Genre d'arbres et d'arbrisseaux, de la famille des conifères, tribu des cupressinées : Le GENÉVRIER de Virginie a de grands rapports avec la sabine. (G. d'Orbigny.) On cultive le grand GENÉVRIER dans les pays chauds. (V. de Bomare.)
Encycl. Les genévriers sont des arbres ou des arbrisseaux, à rameaux dressés ou pendants, portant des feuilles tantôt lancéolées-linéaires, tantôt très-petites et réduites à des écailles imbriquées. Les fleurs sont dioïques ; les mâles réunnies en chatons ovoïdes ; les femelles groupées en petit nombre à l'aisselle de bractées écailleuses. Le fruit est un petit cône ou strobile globuleux, charnu, en forme de baie. Ce genre comprend une trentaine d'espèces, répandues surtout dans les régions tempérées de l'ancien continent, plus rares dans l'Amérique du Nord. La plus connue est le genévrier commun ; c'est un petit arbre qui peut atteindre 7 à 8 mètres de hauteur ; mais, le plus souvent, il reste en buissons qui ne dépassent pas la hauteur de 1 mètre ; son fruit, bleuâtre, globuleux, est connu sous le nom de baies de genièvre. C'est de tous les conifères celui qui s'avance le plus vers le nord. Il croit sur les collines, dans les lieux secs et arides, incultes et pierreux. On le rencontre plus souvent dans les mauvaises terres que dans les bonnes. C'est sur la pente des collines calcaires, nues, exposées au nord, qu'il paraît surtout se plaire et qu'il se multiplie en plus grande abondance. Il y a avantage à le propager dans les garennes a gibier. On n'eut en faire de très-bonnes haies défensives, qui forment un rideau de verdure très-épais; enfin, il peut servir à orner les jardins paysagers. Les habitants de la presqu'île Scandinave, la veille et le jour de leurs fêtes de famille, ornent d'intérieur de leurs habitations de branches de genévrier, et les coupent en fragments, dont ils jonchent l'aire de leurs chambres à coucher.
Le bois du genévrier, quand il est sec, est d'une couleur rougeâtre, qui s'avive avec le temps. Il est dur, d'un grain très-fin, presque incorruptible, et répand une odeur agréable, surtout quand on le brûle. Quand on en trouve des échantillons assez forts, on le débite en merrain, dont on fait des seaux et d'autres vases qui durent très-longtemps. Il est recherché pour les ouvrages de tour et de marqueterie. On en fait encore d'excellents échalas. Ce bois est employé en médecine, comme sudorifique. Mais, comme le genévrier atteint rarement des dimensions assez fortes, son bois est abandonné aux pauvres gens, qui en font des fagots et des bourrées ; il est très recherché pour le chauffage des fours; en brûlant, il répand une odeur agréable et chasse ou du moins masque le mauvais air. Les feuilles plaisent beaucoup aux bestiaux, pourvu qu'on ait eu soin de les broyer ou de les contondre pour émousser leurs pointes aiguës.
Le fruit a une saveur aromatique, acre, un peu amère. Beaucoup d'animaux en sont très-friands, et la chair du gibier qui s'en est nourri acquiert une saveur plus relevée et une qualité supérieure. Ce fruit est employé en médecine, comme stomachique, carminatif, incisif et diurétique. Mais c'est surtout en économie domestique qu'on en fait usage. Dans plusieurs provinces, les classes pauvres fabriquent une boisson, appelée genévrette, en mettant une certaine quantité de genièvre avec de l'eau dans un tonneau, et brassant le mélange de temps en temps ; quelquefois on ajoute au genièvre de l'orge, des pommes, de la mélasse, etc. Cette boisson est certainement bien inférieure au vin, et même à la bière ou au cidre; mais elle est piquante, aromatique, très-saine, d'ailleurs, et on s'y habitue facilement. On retire aussi des baies de genièvre un extrait et un sirop, qu'on emploie comme cordiaux et stomachiques ; on s'en sert contre la giavelle, le scorbut et les douleurs néphrétiques. Le vin dans lequel on a fait infuser ces baies concassées est réputé digestif et antihystérique. En Hollande, on fabrique une liqueur appelée genièvre, avec de l'eau-de-vie de grain dans laquelle on a fait infuser des fruits de genévrier. C'est aussi la base de la liqueur anglaise appelée gin. Le ratafia de genièvre se fait avec ces mêmes fruits, auxquels on ajoute du sucre, de la coriandre, de la cannelle, de l'angélique et du girofle. Toutes ces boissons sont hygiéniques, et conviennent surtout dans les climats humides ; les marina en consomment beaucoup ; mais, si l'on en abuse, elles deviennent échauffantes. Les baies du genévrier fournissent une huile essentielle d'une odeur agréable. Les confiseurs s'en servent pour aromatiser les dragées et les liqueurs. Les Allemands retirent de ces fruits, par expression, un suc épais, noirâtre, que l'on mange sur du pain. Enfin, la décoction des feuilles de ce végétal est employée par les Lapons en guise de thé.
Une espèce qui ressemble beaucoup à la précédente est le grand genévrier ou oxycèdre, plus connu sous le nom de cade. Le genévrier de Phénicie croît dans le midi de l'Europe ; ses fruits servent de nourriture aux grives, aux merles, aux renards, etc. C'est encore à ce genre qu'appartient la sabine.Le genévrier de Virginie, appelé improprement cèdre de Virginie, est un arbre qui, dans les forêts de l'Amérique du Nord, atteint jusqu'à 20 mètres de hauteur. Introduit en France, en 1738, par l'amiral de La Galissonnière, il s'y est beaucoup propagé. Son bois est imprégné d'une résine abondante, qui a la propriété d'éloigner les insectes; aussi est-il fort recherché, en Amérique, pour la charpente, lès constructions navales, les boiseries et la fabrication de divers ustensiles. Malheureusement, ce bois est fragile, et, par conséquent, peu convenable pour les ouvrages qui exigent de la solidité. On en fait des pilotis, des poteaux de clôture, des planchettes pour couvrir les maisons, des meubles, etc. Ce bois, comme la plupart de ses congénères, a une odeur forte, qui déplaît à bien des personnes. En Europe, on l'emploie pour faire les enveloppes des crayons de plombagine.
Le genévrier de Virginie, par l'élégance de son port et la beauté de son feuillage, figure très-bien dans les parcs et les jardins paysagers. Mais il joue en horticulture un rôle bien plus utile encore. C'est une des essences qui conviennent le mieux pour faire des haies, des palissades, des abris ou des brisevent dans les pépinières ou les cultures florales. Enfin, comme il est très-rustique et qu'il possède la propriété de croître dans les plus mauvais sols, que, d'ailleurs, il se propage très-facilement de graines, il peut concourir à la mise en valeur de tous les terrains incultes, mais non humides. Le genévrier des Bermudes, fréquemment appelé cèdre rouge, ressemble beaucoup au précédent ; originaire, comme lui, de l'Amérique du Nord, il s'en distingue surtout par son feuillage plus épais. Son bois, tendre, fragile, odorant, d'un brun clair et rougeâtre, était autrefois fort estimé pour les meubles et les boiseries ; mais son odeur pénétrante l'a fait abandonner. Il sert encore pour fabriquer les enveloppes de crayon. On peut en dire autant du genévrier desBarbades, espèce très-voisine. Nous citerons enfin le genévrier drupacé, qui croît en Syrie, au pied du mont Taurus, et dont les fruits très-gros, pulpeux, doux et aromatiques, entrent dans l'alimentation. La plupart des genévriers sont employés dans la médecine vétérinaire.

GENIÈVRE s. m. (je-niè-vre - lat. jumiperus, même sens). Bot. Fruit du genévrier ; genévrier lui-même : On brûle le bois et les baies de GENIÈVRE pour chasser le mauvais air. (V. de Bomare.) il Genièvre doux, Nom vulgaire de la camarine. Eau-de-vie de grain parfumée avec le fruit du genévrier : Boire du GENIÈVRE. Le GENIEVRE est l'eau-de-vie nationale de la Hollande. (Du Camp.)
Fils du genièvre et frère de la bière,
Bacchus du Nord, obscur empoisonneur,
Ecoute, 6 giu ! un hymne en ton honneur.
A. BARBIER.
B.
Encycl. Techn. Le genièvre est une eau-de-vie fort usitée dans le nord de l'Europe, partout où on ne cultive pas la vigne. C'est le gin des Anglais, qui en font un si fréquent usagée. Les différentes espèces de céréales, le froment, le seigle, l'orge, l'avoine, et aussi le maïs, servent à faire cette eau-de-vie. Tous ces grains ne sont pourtant pas également avantageux, tant à raison de leur prix que de la quantité d'alcool qu'ils peuvent fournir. Cette quantité est proportionnelle à celle de l'amidon. Le seigle et l'orge sont généralement préférés. L'orge surtout est indispensable à la fabrication du genièvre, soit à 1 état naturel, soit à celui de malt. On sait que le malt est de l'orge germée et moulue. On a toujours soin de la mélanger avec les autres grainsemployés. Lorsqu'on n'emploie que de l'orge, il y en" a toujours de 1/3 à 1/6 à l'état de malt. Avec d'autres céréales, la quantité de malt peut varier depuis 1/6 jusqu'à 1/8. Dans un mélange de seigle et d'orge, on met toujours "une certaine quantité d'avoine, parce qu'à tort ou à raison cette céréale est considérée comme facilitant la fabrication. Dans les distilleries, on commence la fabrication par le maltage, Cette opération consiste à mouiller le grain pour faciliter la germination, à dessécher les grains germes et à' les concasser. Le concassage a 'pour objet de permettre aux substances solubles de se dissoudre. Le malt doit être très faiblement torréfié, ayant de passer par le concasseur. Une torréfaction plus complète communiquerait à l'eau-de-vie un goût désagréable. On prépare ensuite le moût, 'ce qui se fait en mettant le malt dans une certaine quantité d'eau chaude, et brassant le tout dans une cuve en bois jusqu'à ce que la partie amylacée soit dissoute et transformée en sucre. On tire le moût au clair-et on le met fermenter. Cettepartie de la fabrication est très-délicate et exige les plus grandes précautions. Le moût s'aigrit facilement ; pour éviter ce résultat, on fait descendre la température jusqu'à 18° ou centigrades, et l'on ajoute ensuite de la levure de bière en quantité suffisante pour que la fermentation alcoolique puisse se produire. En général, ou réussit d'autant mieux que l'on opère sur des quantités plus considérables. On arrête la fermentation dès que le moût est devenu assez acide pour rougir le papier de tournesol. La distillation se fait à plusieurs reprises. Les premiers et les derniers produits de cette distillation' ont une apparence laiteuse et un goût désagréable dû à la présence d'une huile essentielle, dont on se débarrasse en distillant de nouveau avec une certaine quantité d'eau. Lorsqu'on veut obtenir des eaux-de-vie exemptes de tout mauvais goût, il est essentiel d'arrêter la fermentation du moût-"avant que-tout le sucre ait été converti en alcool: -L'eau-de-vie ainsi obtenue n'a aucun goût ; .pour, lui en donner, on ajoute au moût, ayant ou après la fermentation, une certaine quantité de baies de genévrier. Le moût d'où l'on tire le genièvre de Hollande se fait généralement avec 2 parties de seigle de Riga non germé et 1 partie de malt. On mêle a l'eau-de-vie ainsi obtenue des baies de genévrier vieilles de trois ou quatre ans, et on distille une seconde fois. Le nouveau liquide ainsi obtenu marque ordinairement de 48° à 50° à l'alcoomètre centésimal. C'est avec cet alcool qui a déjà vieilli qu'on fabrique la crème de genièvre de Hollande. Nous ayons indiqué ce qui se fait généralement ; mais, comme on le pense bien, les recettes particulières varient à l'infini. En voici une donnée par Muspratt, dans sa Chimie appliquée aux arts. On prend grammes de malt d'orge et 100 kilogr. de farine de seigle, qu'on délaye dans 2,000 litres d'eau portée à.72° centigrades. Aussitôt que le sucré est bien formé, on ajoute assez d'eau pour que l'extrait ait un poids spécifique de on refroidit le moût jusqu'à 27» et on le fait tomber dans une cuve à fermentation. La quantité est alors de 2.250 litres, auxquels on ajoute 2 kilogr. 250 dé bonne levure de bière, qui développe promptement la fermentation et fait monter la température du moût jusqu'à 32°. Cette fermentation est terminée au bout de quarante-huit heures. Elle est toutefois fort incomplète, puisque, dans ce moût fermenté, il reste encore, par hectolitre, de- 2 à 2 kïlogr. 500 de substance saccharifère non transformée. Ce moyit avec son dépôt est porté dans l'alambic et distillé. Le produit est soumis à une réaction pendant laquelle on ajoute quelques baies de genévrier et une très-petite quantité de houblon, qui donne à la liqueur une saveur de térébenthine que recherchent les amateurs. La seule différence que présente ce genièvre avec l'eau-de-vie de grain ordinaire est la faible atténuation que le moût éprouve et la petite quantité de levure employée. Dans les procédés ordinaires de fabrication de l'eau-de-vie de grain, l'atténuation est portée aussi loin que possible, et, avec la même quantité de grain, on extrait le double d'eau-de-vie. Il est très-possible que ce soit là l'unique cause de la saveur désagréable qu'on reproche aux eaux-de-vie de grain ordinaires. Ce sont surtout, les pays où le fisc intervient, et où, par conséquent, on retire le plus grand produit possible d'un poids donné-de-grain, qui fabriquent le plus mauvais genièvre. On sait que les genièvres de Hollande sont les plus estimés ; après eux viennent ceux de Belgique.
Voici une formule de genièvre de Hollande
obtenu par distillation.
Baies de genièvre.1 kilogr. 200
Baies de coriandre - 400
Iris de Florence - 800
Alcool à 8 centigr. 11 litres 33
Eau. 6 - 60
On laisse infuser plusieurs jours, puis l'on retire à une douce distillation 10 litres 60; ou sucre avec 3 kilogr. 600 de sucre bien raffiné, on ramène à 40° centigr. et on colore en verdâtre. Pour fabriquer les crèmes de genièvre, il suffit d'ajouter une plus grande, quantité de sucre.

Chim. Les baies de genièvre que l'on emploie pour parfumer l'eau-de-vie, et dont on fait aussi une décoction aqueuse pour les usages de la médecine, contiennent, d'après Tromms d'Orffz, 1 pour 100 d'huile essentielle de genièvre, A de cire, 10 de résilie, 33,8 de sucre mélangé d'acétate et de malate de calcium, 7 de gomme et de sels végétaux, 35 de libres ligneuses et 12,9 d'eau.
L'huile essentielle de genièvre obtenue par la distillation des baies avec l'eau a la même composition et la même densité de vapeur que l'essence de térébenthine. Elle a donc pour formule C10H16. Elle bout à 160° et dévie à gauche le plan. de polarisation de la lumière, mais moins énergiquement que l'essence de térébenthine. L'alcool ordinaire la dissout excessivement peu. L'acide chlorhydrîque ne la transforme point en un camphre solide; mais après que le gaz a été complètement absorbé, le liquide paraît contenir
(C10H16)8 2HCL.
L'essence ancienne et humide laisse déposer des cristaux qui paraissent identiques avec l'hydrate de térébenthine (terpine). Elle est acide et renferme de l'acide formique. En distillant des baies de genièvre avec de l'eau salée, avant leur maturité, Blanchet a obtenu une autre huile qui bout à 205°, mais dont la composition paraît être identique à la composition de la précédente.
- Thérap. Le genièvre est usité dans plusieurs maladies comme un remède excellent. Ainsi l'infusion des baies de genièvre et leur extrait sont très-bons pour faciliter la sécrétion de l'urine chez lés hydropiques et pour fortifier l'estomac. Les fumigations faites avec les baies de genièvre jetées sur des charbons ardents, les frictions pratiquées avec les liqueurs dont les baies dé genièvre forment la base sont très-utiles dans les douleurs de rhumatisme musculaire, le lumbago, la courbature, et dans les anasarques et les œdèmes partiels. Enfin l'huile de cade, qui s'obtient en distillant le bois du genévrier, qui a une odeur forte, résineuse, analogue à celle du goudron, ou mieux, de la viande fumée, est très-employée en topique contre certaines maladies sécrétantes de la peau, telles que le psoriasis, l'eczéma et l'impétigo de la tète, et en collyre dans les ophthalmips scrofuleuses. Dans ce dernier cas, on applique l'huile de cade sur la conjonctive ulcérée, à l'aide d'un petit pinceau.

2 commentaires:

MASSON a dit…

Commentaire de monsieur Charpentier Arnaud :

bonjour

je n'écris pas ce texte pour le plaisir de te faire partager des délires absurdes
voila: a l'heure qu'il est, les chercheurs sont à peu près certain d'avoir compris l'origine des mysteres d'eleusis
il s'agit de l'ergot de seigle, un champignon parasite du seigle et du blé
ce champignon contient principale 2 substances actives: un poison, mais aussi... du LSD
en laissant reposer le champignon dans l'eau, les pretres séparaient le poison de la substance hallucinogene
le kykeon que les inities devaient boirent contenaient cette substance
ce qui explique beaucoup de choses
honnetement, c'est une quasi certitude
je te conseille de te renseigner un peu sur le sujet
les substances hallucinogènes font vivre des experiences de transe spirituelle

voila, j'espere que tu prendras ça au serieux, et pas comme le delire d'un utilisateur d'hallucinogenes
tape tout simplement sur le net eleusis + ergot de sigle

voila, je voyait tout le travail très interessant que tu avais fait sur le sujet, ca me semblait abuser de ne pas te parler de ça....

MASSON a dit…

a mon avis ca vaut la peine de fouiller plus en profondeur
en fait j'ai juste indiqué l'essentiel
l'homme qui a découvert le lien entre eleusis et l'ergot de seigle s'appelle wasson il me semble
il a ecrit un livre dont le titre est, me semble-t-il, the road to eleusis

au passage
les chamans sybériens utilisaient pour leur part l'ibogaine qui vient de l'amanite tue mouche
les indiens d'amerique centrale la mescaline du cactus peyotl
les indiens d'amérique du sud une potion contenant deux plantes différentes et qui se nomme ayahuasca
les sorcieres medievales fabriquaient un onguent qui contenait de la belladone
on pense en fait que la quasi totalité des religions à mysteres (dont les sumeriens) initiaient les adeptes à l'aides de telles substances psychoactives
en afrique, en inde avec le soma... les exemples sont inombrables
petite derniere: la première deesse connue (apparement), lilith (lilithu ou lilika chez les sumeriens), qui est egalement isis et de nombreuses autres deesses des civilisations qui ont suivi
et bien le lotus, qui est aussi appellé lilli ou lily, notamment le lotus bleu sacré du nil, a un effet psychoactif léger, proche de ce qu'on est censé ressentir avec la meditation.... la fameuse fleur que bouddha tend à kashyapa

bon je m'arrête, il te suffit de chercher, tu vas rentrer dans un monde magique

et je réitère mes félicitations, c'est rare de voir des recherches aussi serieuses sur ce type de sujet...
bonne chance pour la suite!!!

Merci Arnaud pour toutes ces précisions
Marc Masson