samedi 10 février 2007

Ciel de juin

Depuis le 21 décembre, le Soleil s’est élevé de plus en plus chaque jour au-dessus de l’horizon. Le 20 juin, il paraît stationnaire. Le Soleil s’arrête : sol stat ; nous sommes au solstice d’été.



Le 20 juin à minuit, nous tournons les yeux vers le Nord et nous revoyons à peu près le même spectacle que nous aurions pu apercevoir en décembre à midi, si à cette heure l’éclat du Soleil n’eût fait pâlir celui des étoiles. Cassiopée est à l’Est et par conséquent la Grande Ourse est à l’Ouest. La constellation de la Petite Ourse est au-dessus de la Polaire et par conséquent le chariot de la Grande Ourse est au-dessous des étoiles du timon. Au Sud-Est brille Algol, de la constellation de Persée.
Tournons nos regards vers le Sud de Paris. La Voie lactée, divisée en deux grandes branches, est inclinée du Nord-Est au Sud, et elle descend au-dessous de l’horizon presque dans la direction du méridien.
A l’Ouest, c’est-à-dire à notre droite, voici la constellation du Bouvier : Arcturus brille d’un vif éclat. Au-dessous d’Arcturus, on aperçoit l’Epi, de la constellation de la Vierge, qui est peu élevée au-dessus de l’horizon.
A côté du Bouvier se trouve la Couronne boréale avec son étoile de 2e grandeur, la Perle.
A l’Est nous apercevons Véga, de la Lyre, placée au-dessus des quatre étoiles qui l’accompagnent ; au-dessus de Véga, voici Altaïr, de la constellation de l’Aigle, accompagnée de deux petites étoiles et semblable à un diamant au milieu de deux perles.
Parmi les étoiles de 1re grandeur que nous offre le ciel Sud, nous avons signalé déjà Arcturus, l’Epi, à l’Ouest ; Véga, Alaïr, à l’Est. En voici une cinquième presque au centre du tableau et s’élevant à peine au-dessus de l’horizon : c’est Antarès, de la constellation du Scorpion, et qui est sur le bord de la Voie lactée.
Le scorpion est une des douze constellations zodiacales que le Soleil traverse chaque année dans sa course apparente autour de la Terre.

Ici le Scorpion, aux deux bras repliés,
Recourbant en longs arcs et sa queue et ses pieds,
De deux signes à lui seul couvre l’espace immense.


Ces vers rappellent que le Scorpion désignait jadis une constellation zodiacale qui depuis a été dédoublée ; la seconde constellation est aujourd’hui la Balance, qu’on désigne encore sous le nom de Serres du Scorpion. On raconte que la Balance existait déjà sous ce nom dans le ciel des Egyptiens, mais qu’un beau jour on l’avait supprimée. L’empereur romain Auguste étant né en septembre, au moment où le Soleil pénétrait dans les Serres du Scorpion, on rétablit le signe de la Balance, afin de bien montrer que les dieux avaient proclamé eux-mêmes la sagesse et l’équité de l’empereur. « La mythologie grecque nous apprend que c’est le Scorpion qui, par ordre de Diane, piqua au talon le fier Orion, qui se vantait de défier les animaux les plus féroces. Les poètes l’appelaient formidolossus, terrible, parce qu’on croyait qu’il était funeste d’être né sous son influence. On le représente avec des bras immenses qu’il étend en forme d’arc.

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