lundi 5 février 2007

Situation géographique du calendrier Celte

La calendrier Celte se trouve sur la carte IGN 3414 O Custines Nomeny. Il est situé dans un des plus vieux Val de Lorraine appelé jadis Val de Sainte Marie et aujourd’hui baptisé Vallée de la Natagne faisant référence au ruisseau de la Natagne qui le parcours. La première démarche avant d’être aller sur le site a été un travail d’étude de la carte IGN.
Voici comment je l’ai trouvé :
Dans l’étude du symbolisme du Cerf, il nous est dit que celui-ci s’oppose au sanglier. Il est donc tout naturel de chercher autour du plateau du Grand Couronné un plateau ressemblant à un sanglier car dans ma démarche le Grand Courroné correspond au Cerf et le plateau de Malzéville au Loup. Mon déplacement a été du plateau de Malzéville au Grand Courronné pour arriver au Bois de Sainte Goule.

J’ai cherché à baptiser le plus gros plateau en relevant la toponymie des lieudits et en observant la forme générale qu’il décrivait. C’est une espèce de bête qui semble courir avec un long nez reniflant la terre. Je l’ai donc appelé Goule. La Goule possède une forme animale proche du sanglier, un nez plat et de petites pattes.

Nous allons relever toutes les villes qui se trouvent tout autour du plateau concerné puis les positions des hauteurs environnantes et ensuite nous rechercherons les symboles ainsi que la mythologie connue qui s’y rattache. De là je ferai mes propres conclusions.

Position de la Goule
Elle est située entre 54,13 gr soit 48° 43’ 01’’ de latitude Est et 54,10 gr soit 48° 41’ 24’’ de latitude Ouest et entre 7,35 gr soit 6° 36’ 54’’ et 7,30 gr soit 6° 34’ 12’’ de longitude Nord-Sud.

Les Buttes autour de La Goule:

- La Côte - Au Sorbier 377 m 54,13 gr Latitude 7,30 gr Longitude
48° 43’ 01’’ 6° 34’ 12’’
- Le Moulin à Vent 353 m 54,13 gr Latitude 7,32 gr Longitude
48° 43’ 01’’ 6° 35’ 16’’
- L’épine 338 m 54,14 gr Latitude 7,34 gr Longitude
48° 43’ 33’’ 6° 35’ 21’’
- Mont Toulon 376 m 54,15 gr Latitude 7,35 gr Longitude
48° 44’ 06’’ 6° 36’ 54’’
- Mont Saint Jean 404 m 54,14 gr Latitude 7,37 gr Longitude
48° 43’ 33’’ 6° 37’ 58’’
- La Garenne 289 m 54,10 gr Latitude 7,30 gr Longitude
48° 41’ 24’’ 6° 34’ 12’’





Définition de la Goule
Une Goule est une sorte de vampire, à forme de jeune femme, qui, dans les superstitions orientales, suce le sang des vivants et dévore les cadavres, pendant la nuit. Elle est constituée par:

- Bois du chapitre 376 m
- Bois Ste Goule 310 m il y a un ruisseau qui en sort
- Bois de la Crochatte 321 m
- Bois domanial de la Rumont 407 m

La plaine:

Le Val de Faux:
- Prè à Varois 193
- La Moselle 189
* Cité de Clévent 197
- Les Tachner 225
* Custines 207
- Serres 203
- Le Poncé 198
- La Mauchère Rau (ruis)
- Les Forges 217
- L’Oeil 216
- Les Poiroux 233
- Les Dubois 250
- Résidence Saint Antoine 233
- Champ de Pierre 268
- Monchamp
- Rvoir
- La Rochatte 247
- La Goulotte 299
- Rvoir
- Fénor 231
* Malleloy 212
- La Rotte 220
- En Combe 263
- Le Tambour 270
- Les Ambimes 225
- En Péra 270
- Les Balottes 229
- Le Moulin d’en bas 229
* Faulx 241
* Haute-Faulx 248
- Au Cloître 295
- La Couloeuvre 303
- Le Gentil Prè 250
- Goulot Fontaine
- Basse-Faulx 248

Le Tour de la Goule:
- Le Long du Sorbier 264
- La petite épine 277
- Les Rays 311
- La Veau 331
- La Noue
- Chati Prè 325
- Au Praillon 274
- Longin 284
- Confréange 269
- Au Colombier 263
- Au Sâ 269
- La Noue des Près 264
- Rvoir 304
- Les Rebaches 259
* Morey 310
- Le Rayau 320
- Difontaine 320
- Ruisseau de la Large 234
- Au sentier Morey 304
* Millery 211
- Milieu des Vaux
- Ruisseau de Vaux 309
- Longues Raies 263
- La Goulotte 303
- En Naviau 263
- Rvoir
- Les Ouaux 298
- Les Corvées 256
- Les Trois Valets 289
- Franche Limont 276

Le plateau:

- Bois du chapitre 393
- Bois Dom. de la Rumont 412
- La Blanche Pierre 340
- Bois du Four 373
- Bois Sainte Goule 310
- Bois de la Crochatte 321
- La Croix Bratte 356
- Le Rays 343
- Aux Quartiers 400
- Le Buzion 394
- Les Rêtes 353
- Rvoir
- Le Rajau 327
- Côte de Creux 325

Les Buttes de la GOULE:La Grande Garenne 301 m :

La plaine:
- La Noue 188
- Les Trois Valets 289
- Franche Limont 276
- Les forges 217
- Les Serres 188
* Custines 203

Le plateau:
- La Grande Garenne 219
- Côte de Haye 211
- Sur la Côte 268
- Les Trois Valets 289
- La Petite Garenne 301
- Les Sablons 244
- Le Vieux Château 267

Butte de La Côte 377 m (1):Elle est située entre Villers les Prud’hommes et Millery

- La Côte 377
- La Falaise 284
- En Montagne 225
- Les Brisures 236
- Closelot
* Millery 211
- La Vieille route 284
- Au Sorbier 275
- Entre Deux Monts 319
- Aux Sobordonnes 250
- A La Passe 250
- Le Breuil 237
- Enchauvé 298
* Villers-les-Prud’hommes 226 Chapelle et Château

Le Moulin à Vent 353 m :
- Le Moulin à vent 353
- Le Rajau 320
- Les Fontenottes 320
- Pièce de Morèe 259
- Au Chamois 290
- La Treiche 262
- En Fossé 282
* Morey 259 Château

Butte de La Côte 385 m (2):
Elle est située au-dessus de Landremont

- La Côte Stue 385
* Landremont 311
- Rvoir
- Au Douard 241
- La Natagne Rau 211
- Prè Ponsaint
- Les Savary 243
- Le Hahau 295
- Ville au Val Chât. 213
- Croix Saint Claude 213
- Au Tambour 264
- La Haulnie 362
- La Vigile 308
- Croix Sainte Geneviève 294
- Haut de Blosrupt 276
- Ferme Saint Louis 247
- Chôle 382
- Sous la Valache
- Le Blanc Fossé
- Santaloup 277
- Sollé 226
- La Croisette 270
- Les Grands Quarterons 250

Butte de La Crète 338 m :
- L’épine 307
* Belleau 237
- La Natagne Rau 211
- La Noue des près 246
- Les Rebuchés 256
- Aux Oeillets 231
- Les Sades 220
- Les Fourrières 246
- Pont d’Haronoué 221
- Les Menues Terres 221
- Rèle Drouot 275
- Grimauchant 261
- Source de Monrouot 261
* Serrières 292
- Rvoir
- En Rozo 250
- La Vanne 250
- Le Breuil 237
* Belleau 237

Mont Toulon 376 m :
- Sur le Moulin 277
- La Voirville 284
* Serrières 298
- Champ Brûlé 267
- Grand Bouzot 235
- Source
* Lixières 230
- Rvoir
- Les Vigneulles 303
- La Horne 303
- Au Chêne 225
- Sur Ronchy 309
- Ruisseau de Cendry 260
- Ferme des Francs 226
- Parc du Ravin 266
- Bloquemont 317
- Les Prays 317
- Au Jonc 250
* Sivry 253

Mont Saint Jean 404 m :
- Les Tailles 325
- Fontaine des Aulnes
- Hardimont 349
- La Noue Ray 277
- La Goule 257
- Les Barys 262
- Sous la Côte 325
- Les Prays 350
- Bloquemont 317
- Le Grand Leviot 275
- Rvoir
- Roserie
- La Horgne 269
* Jeandelaincourt 243
- Les Malaisés 339
- La Goulotte 272
- Bois de Meslieux 375
- Pièce Gaillot 322
- Les Tailles 325
- Saule Coulon

Butte du Bois de Villers 419 m :
La plaine:

* Montenoy 270
- La Planterre 320
- En Fomerelle 302
- Source
- Le Moulin d’Ezan 245
- La Mauchère Rau
- Bacon 318
- Au Seyen 377
- La Trompette 325
- Goulot Fontaine 250
* Faulx 241
* Haut de Faulx 248
- Gentil Prè 250
- La Charbonnat 293
- Les Longs du Sorbier 264
- La petite épine 300
- La Veau 331
* Bratte 296
- La Natagne Rau 211
- Au Douaire 343
- Ferrière 334
- Bois de la Voivre 292
- Aux Bornes 281
- Saule Coulon 264
* Moivrons 262
- La Vieille Corvée 320
- Chantereine 224
- La Corvelières 334
- Ruisseau de Guélotte 266
- Torvolo 266
- Vasuchamp 321
* Villers-les-Moivrons 265
- La Goulotte 332
- Le Jard 247
- Sce captée
- Le Clos 327
- Hauts Journaux 351
- La Cuche 279
- Crabonchamp 320
- A la pierre 320
* Leyr 228
- Aux Grands Faréchamps 300
- Le Pajot 320

Le plateau:

- Bois de Villers 419
- Côte de Savrong 367
- La Rotte 373
- Sur la Côte 413
- Bois de la Dame 410
- Bois de la Tremblouse 404
- A la Tennezière 402
- La Côte 377
- La Hey 403
- Le Faez 395


Voici les symboles que l’on peu retenir concernant la Goule :

- sanglier
- truffe
- vampire
- chauve souris
- Levier
- sablier

Du relevé des buttes de la Goule sont apparus trois nouveaux symboles :

- vierge
- Marie
- Mère
- Fomoires avec le lieudit les Fomorelles
- Rose avec le lieudit la Roserie au-dessus de Jeandelaincourt qui correspond peut-être à une christianisation du cycle Descendant pour la position du soleil à hauteur de la butte du Moulin à Vent le jour de la Saint Rose L.

Des Fomoires et de la vierge, on trouve le symbole du chaos qui lui nous conduit à Brigitte !

De plus la goule possède un Bâton dans la courbure du coup.

Particularités de la Goule

* Il est à noter l'extraordinaire particularité de l'alignement du Mont Toulon avec le Mont Saint Jean. En effet, par rapport à l'horizontale qui est l'axe de l’équinoxe, le Mont Saint Jean est à 24° par rapport à cet axe ce qui Sous-entend, comme son nom l'indique d'ailleurs, que le Mont Saint Jean est situé à la position du lever du soleil au Solstice d'été. En observant plus précisément la carte IGN 3414 O, on remarque également un mystérieux arc de cercle formé par les buttes environnantes qui sont une Butte nom nommée possédant une auteur de 337 m au-dessus de Millery, la Butte du Moulin à Vent, la Butte de l'épine en dessous de Serrière et enfin le Mont Toulon. Nous avons également une hauteur remarquable au-dessus de Landremont qui est de 385 m. L'axe Nord-sud passe par cette dernière hauteur, la Butte de l'épine et la butte de la Grande Garenne. Par rapport au Sud, le Moulin à Vent forme un angle de 30°, l'Epine un angle de 70° et le Mont Toulon, 84°.




Il s'agit d'un gigantesque cadran solaire indiquant des journées bien précises de l'année. Pour le lever du soleil, nous avons le même phénomène que pour le Bois de Saulxure/Pulnoy, pour le plateau de Custine, il s'agit de l'ensemble Bois de la Dame/Bois de Villers qui culmine à 419 m. (Remarquons immédiatement la forme étrange de cette hauteur qui me fait immanquablement penser à une magnifique poitrine féminine ! Nous verrons dans ce dossier que c’est de Berthe dont il s’agit, que ce sont bien des seins et que le fonctionnement qui va être décrit se retrouve dans la mythologie Française !

La toponymie Bois de la Dame ne trompe pas, rajoutons la suite : Bois de la Dame... Blanche ! Nous venons de découvrir la parèdre celtique de Marie : la vache Berthe ou Brigitte ou encore pour les égyptiens : Isis) La trajectoire horizontale est donc Bois de la Dame/Bois de Villers et la Grande Garenne ; il est à noter l'alignement géographique de Malleloy, Faulx et Montenoy qui ne trompent pas: ces villes sont bien sur le parcours du soleil.

Le parcours de sa trajectoire peut être simuler par la largeur d'une règle de 4,5 cm et sa longueur que l'on déplacera de gauche à droite. Sur la carte ce n'est pas une ligne mais une bande qui se déplace horizontalement puis en fonction du parcours de la Terre autour du soleil, se met à tourner dans le sens des aiguilles d'une montre suivant un axe qui est la largeur du Bois de la Dame/Bois de Villers. Dans la phase ascendante, il va passer par la butte qui culmine à 377 m possédant un lieu dit "La Falaise", puis au fur des mois qui passent, tournera et va passer par la butte du Moulin à Vent, la Crête de l'épine, et au point maxima, au Mont Toulon d'où l'on pourra abserver le lever du soleil du Solstice d'été avec le phénomène optique des trois sauts qu'il doit effectuer suivant de vieilles légendes Lorraines. Puis la phase descendante commencera. Ce qui nous permet de conclure que les Leuques vivaient les phases ascendantes et descendantes du soleil, chaque phase représentant un cycle. En observant les couchants du plateau de la Rochette culminant à 394 m, à chaque passage au dessus d'une butte du Soleil doit correspondre un moment particulier qu’il faut rechercher.

Une première étude a donné le schèma suivant:



* Cette image est une première réflexion, elle n’est nullement prouvée à ce jour.


Analyse du symbolisme de la Goule
* La Goule possède un nez plat par lequel elle suce le sang, c’est-à-dire le soleil. Elle est aveugle, mais à l’emplacement de ce qui devrait être un oeil, il en sort le ruisseau de Vaux qui descend vers Millery. On trouve la même représentation dans le cloître derrière la cathédrale de Toul. C’est la troisième gargouille en partant de la fin du côté droit du mur de l’allée du jardin.

* Le parcours du soleil sur la Goule fait apparaître un système de pointage de date à des points de culminations d’une incroyable complexité. Des symboles nouveaux sont apparus dont le sablier, le levier, le losange. Ce losange est une butte sur laquelle le soleil doit passer à une date précise de l’année et au-dessus de la tête de la Goule. Le levier et le sablier, donc le temps sert à soulever quelque chose qu’il faut déterminer.

* L’étude du calendrier des buttes a montré le souci des Leuques pour observer la constellation de la Vierge. Or ce symbole, pour les égyptiens correspond à Isis , ce qui semble extrêmement important. En effet, car par l’intermédiaire d’Isis, il y a un lien directe avec les crues du Nil. La Goule est-elle une divinité prévenant les crues de la Meurthe et de la Moselle ? Le sablier correspond au temps qui s’écoule.

* On peut également proposer une autre explication, moins catastrophique celle-là : la Goule serait un animal buveur de lumière, donc du soleil couchant. Elle court apprêt celui-ci comme le fait le Chaudron. Le sablier servirait bien à indiquer le temps qui s’écoule et le levier, le bras à soulever la porte solsticial d’été, donc l’ouverture du changement de saison.

* Une troisième explication serait les deux précédentes en même temps !

* A propos de l’étymologie de la ville de Belleau du Val Sainte Marie:

Belleau : Fait penser à Beltaine, fête du 1er mai Celte indiquée par l’extrémité gauche du Mont Saint Jean au lever du soleil le 1er mai ; et eau : moment des pluies d’Avril-Mai avant l’été ; une étude plus complète du système a montré qu’il permettrait la prévision des crues par la lecture de la constellation de la Vierge lorsqu’elle pique la pleine lune le 19 Juillet (ce qui n’est évidemment pas le cas tous les ans ); . Le nom de l’église Sainte Mad(B)el(t)aine est donc une Christianisation de la fête de Beltaine.

Il faut également noter la présence de l’inscription Ave Maria de l’ancienne église de Millery aujourd’hui disparut. La seule présence de ces deux mots est une confirmation de l’importance de la Vierge en ce lieu ! C’est un salut d’exaltation à la Vierge Marie donc d’Isis, et par là-même la constellation de la Vierge. La boucle est donc bouclée ! Le système de la Goule est bien dédié à Isis, déesse détentrice du secret de la vie, de la mort et de la résurrection.

Un Saint mystérieux dédié au Val Ste Marie :
Cette découverte m’est venu suite à la lecture de l’article qui suit concernant des dictons Lorrains :


Avant la Saint-Gengoult,
où l’on coupe un chardon,
il en vient deux.

Variante :

Si tu sarcle avant la Saint-Gengoult,
il en reviendra onze sur le trou.

A la Saint-Gengoult
il faut semer la salade.

En Lorraine, l’orthographe de Gengoult ou Gengould est sujette à variations : il devient Gandouffle, Ganglophe. C’est bien le même saint, outrageusement trompé par sa femme jusque dans le lit conjugal. On finit par l’en avertir. Il interrogera son épouse. Elle nia énergiquement : “ Si vous êtes innocente, lui dit-il, plongez votre bras dans le bassin de cette source, la plus voisine de chez nous : si vous dites vrai, il en sortira intact ; si vous mentez, Dieu vous punira... ” Le bras en ressortit brûlé et la malheureuse fut ensuite, atteinte, par la volonté du Seigneur, “ d’un bruit honteux et sans interruption pendant toute sa vie ”. Madame Gengould est pour ainsi dire l’ancêtre de ces pétomanes tellement recherchés à la Belle Epoque par les directeurs de cirque. Et Saint Gengould, patron des maris trompés. On choisissait la nuit précédant sa fête pour amener des cornes de vaches sur les perrons ou les pas de porte des maisons à épouse volage et pour dessiner sur leurs murs des têtes cornues.

J’introduit ici ce qui m’est arrivé la femme avec qui je vivais m’a trompé suite à ces recherches. Un jour alors que je ne le savais pas elle devait aller chercher une collègue de son travail dans ce val ! Elle n’est jamais venue mais ma Laurence a été dans ce val elle a menti ! Je souhaite de tout cœur qu’elle ne soit pas atteinte « d’un bruit honteux » que je traduirais par une terrible épreuve.

Masson 1999 : Saint Gengoult que je traduis par “ La Goule de Saint Jean ” colle étrangement trés bien au bras du Val Sainte Marie indiquant la fête de Beltène qu’est le Mont Saint Jean ! On peut désormais donner une interprétation nouvelle à la légende de Saint Gengoult: Le Mont Saint Jean possède effectivement une source en bout de bras. La femme infidèle est le soleil (la lumière) et le bras trempé dans le source correspond au moment où le soleil se trouvera perpendiculaire à cette même source à la Saint Jean d’été donc à l’annonce de la période la plus brûlante de l’année : l’été ! C’est encore une lecture d’un passage d’un astre à son méridien indiqué par une source : Au confluent de la Natagne - Rau ! La Rau, un peu après le confluent, est coupée par le méridien de 4,3 gr Est du méridien de Paris. Et si l’on trace la droite du centre, c’est-à-dire au lieudit Au Sâ par le point de croisement du méridien et de La Rau et que l’on prolonge cette même droite jusqu’au Bras du Mont Saint Jean, on obtient bien la position du soleil à la Beltène : à l’extrémité nord du Mont Saint Jean.

(Nb: pourquoi Beltène ? Parce que autrefois le calendrier a été décalé de 10 jours par Urbain ce qui du 11 nous amène au 1 mai fête de Beltène !)

Il existe une espèce de collusion dans l’infortune, que la rime elle-même officialise, entre Saint-Gengould et Saint Arnould. Le second qui gouverna l’Austrasie, était un aïeul de Charlemagne. Il devint évêque tout en restant l’époux d’une certaine Doda dont la chronique ne dit aucun mal. Mais Arnould pâtit de la déduction hâtive et populaire qui fait d’un évêque marié, un évêque trompé. Il devint également patron des cocus. Sa fête, qui tombe le 18 juillet (Masson 1999 : jour de la crue du Nil !), est moins propice que celle de Saint-Gengould à la dégustation des escargots, qui sont des bêtes à cornes - à moins qu’on ne se rabatte sur la conserve. (1)

Masson 1999 : Dans Arnould on trouve l’étymologie nould qui rappelle la déesse Nout des égyptiens. On la trouve d’ailleurs à plusieurs endroits sous divers formes : la Noue des Près, Noue etc... Arnould symbolise ainsi la voûte céleste qui avale le soleil à la tombé de la nuit ! On sait de plus qu’il est né à Lay-Saint-Christophe. (le Lait !). Il se trouve un autre Près, juste derrière Lay-Saint-Christophe, dit aux choux mais qui se traduit en réalité par Shou ! Nout est soutenue par le Shou. Il ne faut donc pas s’étonné de trouver ici, la naissance d’un Saint a priori entièrement inventé en la personne d’Arnould ! Sa fête du 18 juillet ne me semble pas avoir de lien avec la crue du Nil. Il faut à nouveau retrancher 10 jours à 18 pour retrouver sa véritable signification : 8 Juillet ! C’est le moment où le soleil va entammer sa courbe descendante. Autrement dit, St Gengoult est le début de la période du tracer de l’arc de cercle de la spirale d’archimède (l’escargot ou la corne de vache), et St Arnould en est la fin ! Tous ces jours qui sont compris entre ces deux dates sont dédiés à la mythologie du Dragon ! Le moment critique étant le jour de St Arnould où il va y avoir un phénomène optique permettant de voir l’excentricité de la terre par rapport au soleil. Quand au “ bruit de honteux ” que fera désormait madame Gengould pendant toute le reste de sa vie, on ne peut que faire des suppositions :

- Il apparaîtra entre Gengould à Arnould
- Il sera provoqué par un phénomène de va-et-vient d’un axe invisible situé au lieudit Au Sâ
- Ce mouvement créera un son de trés basse fréquence, vaguement similaire au “ Pet ” mais ayant plutôt le bruit du tremblement de terre !

(1) Sur Saint Gengoult et Saint Arnould : Alban Fournier. Les noms de personnes d’une ville Lorraine : Rambervillers. Epinal 1902.


Relevé des villes qui se trouvent tout autour de la Goule
D'aprés les Statisques de la Meurthe d'Henry Lepage

Val Sainte Marie

Autreville
(ALTERA VILLA)

Village de l’ancien duché de Lorraine, au pied d’une côte, sur la rive droite de la Moselle, à 19 kilom. N. de Nancy, chef-lieu de l’arrond., 12 S.-S.-E. de Pont-à-Mousson, chef-lieu du canton. Annexe de Millery.

Pop.: 375 hab., 38 élect. cens., 10 cons. mun., 95 feux. Nombre d’enfants: 86 en hiver, 51 en été. Il y a une soeur de la Doctrine Chrétienne. Surf. territ.: 451 hect. ; 306 en terres lab., 31 en près, 45 en vignes. Lettres par Pont-à-Mousson.

Anc. pop.: 1710, 42 hab., 11 gar. ; 1802, 343 hab. ; 1822, 350 hab., 88 feux.
Anc. div.: 1594, prév. de Condé, bail. de Nancy ; 1710, prév. et bail. de Nancy ; 1751, bail., maît. et gén. de la même ville, cout. de Lorraine ; 1790, canton de Thiaucourt, dist. de Pont-à-Mousson.
Spir.: Dio. de Metz.

Le village d’Autreville est mentionné dans la charte par laquelle Frottaire, évêque de Tours, rétablit l’ordre monastique dans l’abbaye de St.-Epvre-lès-Toul (856) ; et dans une charte de St.-Gauzelin, confirmative des biens de cette même abbaye ; il est appelé, dans ce dernier titre, Altri villa (936).
En 1338, Henri, comte de Bar, donna en aumône à l’église de Metz ce qu’il avait à Altreville et Millery. Le château de Condé-sur-Moselle prétendait que chaque habitant de ces deux lieux devrait à sa recette une quarte d’avoine, appelée l’avoine de la Porte de Condé.
En 1562, des différends étant survenus entre le duc de Calabre et le chapitre de Saint-Etienne de Metz, au sujet d’Autreville et de Millery, il fut fait entre eux une transaction qui assura au duc la jouissance de la souveraineté dans ces deux villages, et le chapitre y eut la haute justice, l’institution et la destitution des officiers, etc.
L’auteur de l’Histoire de Pont-à-Mousson prétend, nous ne savons d’après quels indices, que les Romains avaient à Autreville une tuilerie dont ils transportaient, par eau, les produits à Metz. Quoiqu’il en soit, on voyait encore, au siècle dernier, dans les vignes d’Autreville, au midi, une ligne de circonvallation qui faisait partie du grand système de défense organisé, selon quelques-uns par les Romains, selon d’autres par les barbares qu’Attila conduisait à sa suite lorsqu’il vint assiéger et détruire la ville de Scarpone.

Belleau
(DUHAUTOY, BELLA AQUA)

Village de l’ancien duché de Bar, sur le Natagne, dans le Val de Sainte Marie, à 19 kilom. N de Nancy, chef-lieu de l’arrond., 9 S. de Nomeny, chef-lieu du canton.

Pop.: 327 hab., 33 élect. cens., 10 cons. mun., 74 feux. Nombre d’enfants : 54 en hiver, 10 en été. Surf. territ. : 468 hect. ; 305 en terres lab., 43 en prés, 41 en bois, 23 en vignes. Lettres par Pont-à-Mousson. La commune de Belleau, ainsi que celles de Bey Bratte et Brin, situées, comme elle, dans le canton de Nomeny, sont d’une faible importance, peu aisée et peu fréquentées en raison de leur éloignement du chef-lieu.

Anc. pop.: 1710, 46 hab., 15 gar. ; 1802, 226 hab. ; 1822, 316 hab., 62 feux.
Anc. div.: 1594, prév. et bail. de Pont-à-Mousson ; 1751, bail. et maît. de Pont-à-Mousson, cour souv. de Lorraine, cout. de Saint Mihiel ; 1790, chef-lieu de canton, dist. de Pont-à-Mousson.
Spir.: Ann. de Morey, archiprêtré de Nomeny, dio. de Metz.

Le village de Belleau est ancien : en 1047, Thiéry, évêque de Verdun, donne à l’église Sainte Madeleine de cette ville une pièce de terre sise à Belleau (Bella aqua). Un titre de 1278 nous apprend qu’il faisait déjà partie, à cette époque, du domaine des comtes de Bar. L’un d’eaux échangea ce qu’il y possédait contre quelques portions de terre appartenant à un seigneur nommé Fouques de Morey. Au XV ième siècle, Belleau eut à souffrir des ravages de Robert de Sarrebruck, damoiseau de Commercy, en guerre avec ses voisins. Il devint, dans la suite, la propriété et la résidence de la famille Duhautoy, dont il porta le nom jusqu’en 1760.

La tradition veut que les Templiers aient eu autrefois un établissement dans ce lieu, et qu’ils y aient construit une église. Belleau était anciennement annexe de Morey, avec un vivaire résidant. L’accroissement progressif de la population l’a fait ériger en cure en 1803 ; et l’église primitive étant devenue trop petite, on en construisit une nouvelle en 1823. Celle-ci n’a conservé de l’ancienne que la tour servant de clocher, et qui date du XII ième siècle. On voit encore, dans ce village, la maison du prévôt de la haute justice des seigneurs Duhautoy, décorée d’une petite porte en ogive du XV ième siècle, et d’un joli goût.

Belleau tire son nom d’une fontaine abondante dont les eaux ne tarissent jamais.

Bratte
Village de l’ancien duché de Lorraine, sur le Natagne, à 18 kilom. N. de Nancy, chef-lieu de l’arrond., 11 S. de Nomeny, chef-lieu du canton.

Pop. : 148 hab., 15 élect. cens., 10 cons. mun., 33 feux. Nombre d’enfants : 25 en hiver, 11 en été. Surf. territ. : 328 hect. ; 217 en terres lab., 29 en près, 59 en bois, 2 en vignes. Lettres par Nancy.

Anc. pop. : 1710, 28 hab., 13 gar. ; 1802, 140 hab. ; 1822, 162 hab., 33 feux.
Anc.div. : 1594, prév. de Condé, bail. de Nancy ; 1751, bail., maît. et gén. de Nancy, cout. de Lorraine ; 1790, canton de Custines, dist. de Nancy.
Spir.: Dio. de Metz.

Bratte, dont l’origine est inconnue, possédait anciennement une maison-forte appartenant aux ducs de Lorraine, desquels un nommé Perrin Renquillon la reprit en fief en 1432. En 1632, Didier Bertrand, gouverneur des salines de Dieuze, vendit à Charles III la seigneurie de Bratte et les droitures appelées le Quartal de Faux, qui se payaient en grains. Enfin, en 1617, le duc de Lorraine la donna en fief à André de Porcelets de Maliane, son grand chambellan. Nous lisons dans l’Etat du domaine, de 1632, que Bratte dépendait de la terre de Condé-sur-Moselle. Le Roi y était seigneur haut, moyen et bas justicier, et, en cette qualité, la création des officiers de justice et toutes les prestations et corvées lui appartenaient. Les sujets de ce lieu étaient tenus de comparaître, chaque année, le dimanche après la Saint Jean Baptiste, par-devant les fermiers du Roi et la justice de Condé, pour déclarer leurs nom et qualité et le nombre de leurs bestiaux, afin de faciliter la levée des rentes, sous peine de confiscation de ce qui ne serait pas déclaré. Chaque conduit devait annuellement la somme d’un gros fin, monnaie de Lorraine.

Jeandelaincourt
Village de l’ancien évêché de Metz, à gauche de la Seille, à 22 kilom. N. de Nancy, chef-lieu de l’arrond., 7 S. de Nomeny, chef-lieu du canton. Pop.: 399 hab., 40 élect. cens., 10 cons. mun., 100 feux. Nombre d’enfants : 60 en hiver, 14 en été. Surf. territ. : 436 hect. ; 261 en terres lab., 64 en prés, 19 en vignes, 46 en bois. Lettres par Pont-à-Mousson.

Anc. pop.: 1802, 362 hab. ; 1822, 401 hab., 88 feux.
Anc. div.: 1756, juridiction, subdélégation et gén. de Vic, parlement de Metz, cout. de l’Evêché ; 1790, canton de Nomeny, dist. de Pont-à-Mousson.
Spir.: Ann. de Moivrons, dio. de Metz.

Dans la confirmation des biens de l’abbaye de Saint-Mansuy, par le pape Léon IX, en 1050, il est question de l’église d’un lieu nommé Godelincourt : ne serait-ce pas Jeandelaincourt ? Quoiqu’il en soit, ce village est ancien, puisque des seigneurs de Jeandelaincourt existait dès le milieu du XIV e siècle, ainsi qu’on le voit par un titre des Archives. En 1575, une sentence du marquisat de Nomeny maintint les habitants de cette ville et ceux de Jeandelaincourt dans le droit de vendre les bois par égale portion, pour subvenir aux réparations des murailles de Nomeny.

Landremont
Village de l’ancien évêché de Verdun, au pied d’une côte, à droite de la Natagne, à 22 kilom. N. de Nancy, chef-lieu de l’arrond., 10 S.-E. de Pont-à-Mousson, chef-lieu du canton. Annexe de Ville-au-Val.

Pop.: 312 hab., 31 élect. cens., 10 cons. mun., 68 feux. Nombre d’enfants : 55 en hiver, 15 en été ; Surf. territ. : 551 hect. ; 297 en terres lab., 45 en près, 19 en vignes, 166 en bois. Lettres par Pont-à-Mousson.

Anc. pop.: 1802, 224 hab. ; 1822, 308 hab. , 68 feux.
Anc. div.: 1756, prév. de Dieulouard, juridiction et gén. de Verdun, subdélégation de Toul ; 1790, canton de Belleau, dist. de Pont-à-Mousson.
Spir.: Dio. de Verdun.

On distingue encore, aux environs de ce village, quelques lignes indiquant la place où s’élevait le camp d’Attila lorsque ce barbare vint attaquer la ville de Scarpone.

Millery
Village de l’ancien duché de Lorraine, entre deux montagnes, à droite de la Moselle, à 18 kilom. de Nancy, chef-lieu de l’arrond., 13 S.-S.-E. de Pont-à-Mousson, chef-lieu du canton.

Pop. : 497 hab., 50 élect. cens., 10 cons. mun., 120 feux. Nombre d’enfants : 86 en hiver, 46 en été. Soeur de Portieux. Surf. territ. : 749 hect. ; 391 terres lab., 38 en près, 58 en vignes, 11 en bois. Moulin à grains. Ecart : le Bâtiment, ferme. Lettres par Pont-à-Mousson.

Anc. pop.: 1710, 84 hab., 22 gar. ; 1802, 500 hab. ; 1822, 471 hab., 114 feux.
Anc. div.: 1594, châtellenie et mairie de Candé, bail. de Nancy ; 1710 prév. et bail. de Nancy ; 1751, bail., maît. et gén. de Nancy, cout. de Lorraine ; 1790, canton de Belleau, dist. de Pont-à-Mousson.
Spir.: Dio. de Metz.

En 1338, Henri, comte de Bar, donna en aumône à l’église de Metz ce qu’il avait à Millery et Autreville. Nous voyons, par un titre sans date, que le châtelain de Condé-sur-Moselle, prétendait que chaque laboureur de ces deux lieux devait à sa recette une quarte d’avoine, et les manoeuvres une demi-quarte ; cette redevance était appelée l’avoine de la porte de Condé.

Le Temple de Saint Pieger, bâti, dit-on, en 1200, par les Hospitaliers de Libdeau, au village de Millery, est entièrement détruit, comme les autres maisons que ces religieux possédaient à Jezainville, Champé, Landremont, et à l’ancien ermitage de Saint Blaise, situé sur le territoire de la commune dont nous parlons, et maintenant détruit. L’ancienne église paroissiale, bien que d’une extrême simplicité, n’était pas sans intérêt ; elle avait été aussi bâtie par les Hospitaliers, dont la croix se voyait au-dessus de la porte. On y conservait une cloche sur les parois de laquelle était un chevalier en costume de l’ordre, avec ces mots : Ave Maria. Cette église a été remplacée par une nouvelle, construite en 1839.
On voyait autrefois, près de Millery, un ancien chemin qui communiquait du Pays Messin et du Saulnois à ce village.

Moivrons
(MOIVERON)

Village des anciens duché de Lorraine et évéché de Metz, à 20 kilom. N. de Nancy, chef-lieu de l’arrond., 9 S. de Nomeny, chef-lieu du canton. Pop. : 481 hab., 48 élect. cens., 10 cons. mun., 137 feux. Nombre d’enfants : 72 en hiver, 17 en été. Surf. territ.: 200 hect. en terres lab., 61 en prés, en 55 en vignes, 52 en bois. L’hectare semè en blé et seigle peut rapporter de 18 à 20 hectol., en orge de 20 à 22, en avoine de 24 à 25 ; planté en vignes 100. Vaches, chevaux et porcs. Ecarts : Rupt et Chantraine. Lettres par Nancy.

Anc. pop. : 1802, 470 hab. ; 1822, 485 hab., 129 feux.
Anc. div. : 1594, prév. d’Amance, bail. de Nancy ; 1756, juridiction de Metz, sub-délégation et gén. de Vic, cout. de l’Evêché ; 1790, canton de Custines, dist. de Nancy.
Spir. : Dio. de Metz.

Ce village, compris d’abord dans le duché de Lorraine, est encore un de ceux qui furent cédés à la France en 1661. Son territoire était traversé par une des branches de la voie romaine qui allait de Strasbourg à Metz ; cette branche s’appelait chemin Saulnaire ou chaussée Brunehaut.

Morey
Village de l’ancien évêché de Verdun, à gauche de la Natagne, chemin de grande communication n° 6 de Nancy à Faulquemont, à 19 kilom. N. de Nancy, chef-lieu de l’arrond., 10 S.-S.-O. de Nomeny, chef-lieu du canton.

Pop.: 238 hab., 24 élect. cens., 10 cons. mun., 46 feux. Nombre d’enfants : 70 en hiver, 25 en été. Soeur de la Doctrine-Chrétienne. Surf. territ. : 200 hect. en terres lab., 40 en près, 12 en vignes, 34 en bois. L’hectare semé en blé et seigle peut rapporter 10 hectol., en orge 13, en avoine 14 ; planté en vignes 60. Vaches, brebis, porcs et une grande quantité de volailles. Moulin à grains. Lettres par Nomeny.

Anc. pop.: 1802, 186 hab. ; 1822, 267 hab., 52 feux.
Anc. div.: 1756 subdélégation de Toul, juridiction, gén. et cout. de Verdun ; 1790, canton de Belleau, dist. de Pont-à-Mousson.
Spir.: Dio. de Verdun.

Dès le XV ième siècle, il est question des seigneurs de Morey ; l’un d’eux était voué d’Epinal en 1468. Louis d’Haraucourt possédait cette terre avant d’être évêque de Verdun. Le 28 mars 1588, Antoine d’Arquelle, seigneur de Morey, donna ses reversalés de la cession à lui faite, par le duc Charles, de tous les sujets de retenue qui appartenaient audit duc, tant pour le présent que pour l’avenir, au village de Morey, ban de Sainte Marie, en échange de quoi ce seigneur céda au duc les sujets de retenue qui lui appartenaient en la ville et les villages de la prévôté du Pont-à-Mousson, et consentit, en outre, que lesdits sujets ou tous autre qui, par la suite, pouvaient sortir de la seigneurie de Morey pour aller demeurer en ladite ville du Pont ou villages de la prévôté, fussent sujets du duc en tous droits de haute, moyenne et basse justice, et en toute hauteur de juridiction.

Le Moulin à Vent de Morey est construit sur un cône pyramidal nommé Blaine (Masson : le soleil couchant en celte : Tomblaine donc cette butte indique le couchant); il était entouré de lignes circulaires qui s’étendaient jusqu’à Morey. La côte boisée au-dessus de ce village a été fortifiée par des fossés et son sommet aplani. On attribue ces ouvrages de défense aux troupes d’Attila.

MOREY (RUISSEAU DU MOULIN DE)
Il a sa source sous Morey et son embouchure dans la Natagne, où il se jette après un cours de 800 mètres.

Saint Jean

Cense, à environ 1 kilom. N.-E. de Moyenvic. Il ne reste presque rien des deux ermitages et de la chapelle de St.-Jean, mais cette localité n’en est pas moins intéressante par les souvenirs qui s’y rattachent.
Une partie de la surface du plateau de St.-Jean se distingue, du reste, par une couleur brune, qu’au premier aspect on pourrait attribuer à une variation dans la nature des couches argilo-calcaires de la montagne ; mais les tranchées qui ont eu lieu pour l’ouverture de carrières, à cent mètres environ, nord-ouest de l’ermitage St.-Jean, ont fait reconnaître que cette couleur, purement accidentelle, était due au séjour des hommes :

“ C’est là, dit M. Dupré, que, dans une couche d’ossements noircis, soit par le feu, soit par leur long séjour en terre, se rencontrent, avec des débris de poteries et des tuiles de fabrique romaine, des monnaies d’argent, de bronze et d’alliage : ces dernières sont des gauloises de petit module grossièrement coulées... Celles d’argent et de moyen bronze appartiennent, soit à la série des consulaires des dernières années de la république, soit aux règnes d’Auguste et de Tibère... C’est avec trois monnaies gauloises qu’a été trouvé un fer d’arme d’hast, triangulaire et pesant, que le savant antiquaire croit avoir été le goesum ou gesum, trait assez court des Gaulois, et que les Romains et les Francs adoptèrent... ”

En 1825, on a découvert encore, sur le mont Saint Jean, plusieurs fragments oxidés d’armes en fer, des monnaies gauloises et romaines et des débris de poterie. Ces découvertes, jointes à la situation de ce plateau, d’où l’on découvre une vaste étendue de pays, rendent tout-à-fait probable l’opinion émise par nos plus savants archéologues, qu’il y eut là un camp romain, peut-être même un vicus considérable.

Seille(SALIA, SALLIA)

La Seille, qui donnait son nom à la contrée appelée le Saulnois, prend sa source dans l’étang de Lindre, et a son embouchure dans la Moselle, près de Metz ; elle reçoit le Verbach, le Spin et la Petite-Seille. Dans un cours d’environ 60 kilom. dans le département, elle arrose une vallée souvent marécageuse et fertile, coupée en plusieurs endroits par des sources d’eau salée, d’où est venu le nom de Seille. Elle passe sur les territoires des communes d’Azoudange (un moulin), Assenoncourt, Lindre-Basse et Dieuze (un moulin et les salines), Blanche-Eglise, Mulcey, Marsal, Moyenvic, Vic, Salone, Chambrey, Moncel, Pettoncourt, Attiloncourt, Bioncourt (un moulin), Brin, Bey, Lanfroicourt (un moulin), Aboncourt, Armaucourt (un moulin), Manhoué (id.), Malaucourt, Arraye (un moulin), Ajoncourt, Chenicourt, Aulnois (un moulin), Craincourt, Létricourt, Thézey, Phlin (un moulin), Mailly (id.), Abaucourt, Nomeny (un moulin et deux tanneries), Mannoncourt (un moulin), Clémery (id.), Rouves, Port-sur-Seille (un moulin), Eply, Morville et Lesménils.
Au temps des Gaulois et des Romains, les bords de cette rivière étaient couverts d’une population nombreuse attirée par la fertilité du sol et par les sources d’eau salée qui jaillissent de toute parts en abondance. A partir du IV e siècle, son cours continua d’être entretenu, et la plaine que recouvre aujourd’hui l’étang de Lindre dut se changer dès lors en un marais fangeux et de difficile accès. (M. Beaulieu a donné, dans l’Archéologie de la Lorraine, une savante description des antiquités de la vallée supérieure de la Seille).
On s’est occupé, à différentes reprises, de la navigation de cette rivière et du dessèchement des marais qui l’avoisinent.
“ en 1717, dit M. Dupré (Mémoire sur les Antiquités de Moyenvic et de Marsal), une dame de Trevoux, qui avait des réclamations à faire au gouvernement, lui demanda la propriété des terrains qu’elle dessécherait sur les territoires de Marsal, de Moyenvic et de Vic. Elle obtint à ce sujet des lettres-patentes, mais ne fit qu’un essai infructueux. En 1729, des représentations ayant été adressées par les trois communes à M. de Coislin, évêque de Metz, propriétaire du moulin de Vic, l’une des principales causes des inondations, il consentit à baisser le règlement, en le réduisant à 26 pouces, mais on ne fit que diminuer le mal. Il subsistait encore en 1739, lorsque le gouvernement fit curer à ses frais le lit de la Seille, ce qui ne procura qu’un bien passager. Cependant M. de Belle-Isle, gouverneur du pays messin, n’abandonna pas le projet de dessécher les marais ou d’assainir la vallée en accélérant le cours d’eau ; il chargea M. de Kerlonde, ingénieur à Marsal, de travailler à un plan général de dessèchement, et il obtint l’autorisation de rendre la Seille navigable, en y introduisant, par les étangs de Stock et de Lindre, un bras de la Sarre. Ce plan exigeant des dépenses trop considérable, il n’y fut donné d’autres suites que de faire supprimer des moulins près de Marsal et de Chambrey. Mais, d’après l’opposition de l’évêché de Metz, le moulin de Vic, le plus essentiel, fut conservé. Celui de Marsal appartenait à Salival. En 1759, le même maréchal de Belle-Isle fit creuser en ligne droite un nouveau lit à la Seille, sur une longueur de 1113 mètres ; il l’éloigna de Moyenvic vers l’Est, et son lit, près des jardins, fut remplacé par un canal de flottage. M. de Belle-Isle étant mort en 1761, tous travaux de redressement furent abandonnés. Un mémoire sur les dangers des marais de cette vallée ayant été présenté à M. de Ségur, en 1784, ce maréchal chargea MM. de La Prade et Drouard, officiers du génie à Marsal, de lui présenter un plan de dessèchement ; mais bien que ce mémoire ait été accueilli par MM. de Bouillé et de Caraman, et par les intendants de Metz et de Nancy, les changements fréquents de ministère empèchèrent qu’il y fut donné suite. En 1825, le moulin de Vic a été supprimé. Le niveau des eaux, entre Moyenvic et Marsal, a baissé de 6 pouces, et en été elles sont toutes concentrées dans le lit étroit de la Seille.

Serrières
Petit village de l’ancien duché de Bar, à droite du Natagne, chemin de grande communication n° 6 de Nancy à Faulquemont par Nomeny, à 21 kilom. N. de Nancy, chef-lieu de l’arrond., 7 S.-S.-O. de Nomeny, chef-lieu du canton.

Pop.: 171 hab., 17 élect. cens., 10 cons. mun., 36 feux. Nombre d’enfants : 40 en hiver, 10 en été. Surf. territ.: 207 hect. ; 164 en terres lab., 25 en prés, 5 en vignes. Lettres par Nomeny.

Anc. pop.: 1710, 15 hab., 9 gar. ; 1773, 22 hab. ; 1802, 125 hab. ; 1822, 173 hab. ; 30 feux.
Anc. div. : 1710, prév. et bail. de Pont-à-Mousson ; 1751, bail. et maît. de Pont-à-Mousson, gén. de Nancy, cout. de Lorraine ; 1790, canton de Belleau, dist. de Pont-à-Mousson.
Spir.: Dio. de Metz.

En 1334, Isabelle, femme de Vauthier de Serrières, fit ses reprises pour cette terre d’Edouard, comte de Bar. La même année, Huart de Serrières reçut, du même comte, 300 livres pour être son homme-lige, qu’il empoya à bâtir son château de Serrières. Ce village, qualifié autrefois de haute-justice, possède une église assez ancienne.
La maison de Serrières portait d’or à la croix de gueulles, au franc-quartier d’argent, chargé d’un lion de sable, armé, lampassé et couronné de gueules.

Sivry
(XIVRAY, SIVRY-VAL-STE.-MARIE)

Village de l’ancien duché de Lorraine et évêché de Verdun, sur le Natagne, à 20 kilom. N. de Nancy, chef-lieu de l’arrond., 8 S. de Nomeny, chef-lieu du canton. Annexe de Bratte.
Pop.: 345 hab., 35 élect. cens., 10 cons. mun., 72 feux. Nombre d’enfants : 70 en hiver, 10 en été. Surf. territ.: 581 hect. ; 427 en terres lab., 52 en prés, 20 en vignes, 44 en bois. Moulin à grains. Lettres par Nomeny.

Anc. pop.: 1710, 51 hab., 10 gar. ; 1802, 257 hab. ; 1822, 301 hab., 64 feux.
Anc. div.: 1710, prév. de Mandres, bail. de Pont-à-Mousson, 1751, bail., maît. et cout. de St.-Mihiel, gén. de Nancy ; 1756, juridiction de Verdun, subdélégation et gén. de Toul ; 1790, canton de Belleau, dist. de Pont-à-Mousson.
Spir.: Dio. de Metz. Ann. de Serrières.

Le plus ancien titre où il soit question de ce village est daté de 1348 : Jean de Sivry reconnaît être homme-lige de Jean d’Apremont, pour tout ce qu’il possède à Sivry. En 1572, Philippe Lebrun, écuyer, seigneur de Marvoisin, donna son dénombrement au duc de Lorraine pour ce qu’il avait dans ce lieu.
Un des embranchements de la voie romaine qui allait de Strasbourg à Metz passait sur le territoire de Sivry. On y a trouvé une statue de Mercure.

Toulon
Montagne située au sud de Lixières. Il est probable qu’il existait autrefois une forteresse sur cette montagne, et aux environs un village. En 1339, Robert, duc de Bar, donna à Edouard, son fils, entre autres choses, les villes, châtel et châtellenie de Toulon ; en 1443, Jean de Toulon était voué de Nomeny, et nous avons vu, à l’article Thézey, qu’un seigneur de Toulon possédait aussi la seigneurie de Thézey. Le château et le village de Toulon furent détruits à une époque assez reculée, car il n’en est fait mention dans aucun des anciens dénombrements de la province. La carte de l’état-major dit que le mont Toulon a été occupé par une forteresse des Romains.

Ville-au-Val
(VILLE-AU-VAL-STE.-MARIE, VILLARE-AD-VALLEM-SANCTAE-MARIAE)

Village de l’ancien duché de Bar, dans le Val Ste.-Marie, à 22 kilom. de Nancy, chef-lieu de l’arrond., 10 S.-S.-E. de Pont-à-Mousson, chef-lieu du canton.

Pop.: 325 habitants, 33 élect. cens., 10 cons. mun., 84 feux. Nombre d’enfants : 50 en hiver, 18 en été. Surf. territ.: 578 hect. ; 498 en terres lab., 83 en prés, 33 en vignes. Moulin à grains. Ecarts : Villers-le-Prud’homme. Lettres par Pont-à-Mousson.

Anc. pop.: 1710, 49 hab., 17 gar. ; 1773, 32 hab. ; 1802, 285 hab. ; 1822, 294 hab., 66 feux.
Anc. div.: 1594, fief, bail. et comté d’Apremont ; 1710, prév. et bail. de Pont-à-Mousson ; 1751, bail. et maît. de Pont-à-Mousson, gén. de Nancy, cout. de Ste.-Mihiel ; 1790, canton de Belleau, dist. de Pont-à-Mousson.
Spir.: Dio. de Metz.

Ce village, qualifié de haute justice, n’est mentionné dans aucun titre. On y voit un château du XVI ième siècle. Tout l’intérieur est conservé de la riche décoration qu’y avait exécutée, à la fin du XVII ième siècle, M. de La Salle. De belles tapisserie de Flandre sont encadrées dans des boiseries de chêne ; les meubles, sculpté et dorés, sont couverts en velours ciselé ; ce seigneur avait fait aussi relever une des quatre tours des angles du château, et construire une chapelle dont l’autel, en marbres rares, ne déparerait pas une cathédrale. Ce château appartient aujourd’hui à Mme la comtesse de Bourcier.

Le territoire de Ville-au-Val est traversé par une des branches de la grande voie romaine qui allait de Strasbourg à Metz et à Scarpone. Elle est aujourd’hui connue sous le nom de chemin Saulnaire ou de chaussée Brunehaut. En 1760, on découvrit, en creusant à peu de profondeur, dans les vignes de la cure, près de l’église de Ville-au-Val, un petit groupe en bronze qui représentait Cupidon tenant la main de sa mère de sa main droite, et de l’autre lui pressant le sein.”

Villers le Prud’homme
Cense à 1 kilom. S.-E. de Ville-au-Val. D. Calmet qualifie cette cense de petit village, annexe alternativement de Morey et de Ville-au-Val, juridiction de Verdun, subdélégation de Toul. La seigneurie de Viller-les-Prud’homme est un des plus anciens fiefs de la province, puisqu’il était déjà établie il y a plus de 500 ans (de 1843). Messire Pierresson, dit le Prud’homme, est le premier propriétaire dont le nom soit révélé par des titres de 1314 et 1329 ; il est assez probable que c’est lui qui aura donné son nom au domaine. Par une charte du 18 août 1486, Guillaume d’Haraucourt, évêque et comte de Verdun, fit concession à Claude de Villers-le-Prud’homme, seigneur dudit lieu, des droits de haute, moyenne et basse justice dans l’étendue de ce domaine, à condition qu’on lui rendrait foi et hommage pour cette terre, qui était de franc-alleu. Le 26 mars 1491, intervint une transaction relative à l’érection de nouveaux fonts baptismaux dans l’église de Villers-le-Prud’homme. En 1501, Claude II, seigneur de ce lieu, fonda une chapelle dans la collégiale Saint-Laurent de Dieulouard, manifestant en même temps l’intention de faire construire une chapelle dans l’église de Sainte Croix de Villers-le-Prud’homme, ou dans la maison forte, s’il lui convient mieux. Ce projet ne paraît pas avoir été réalisé.
Nous ne donnerons pas ici la suite de tous ceux qui furent successivement seigneurs de la terre de Villers-le-Prud’homme, mais il est curieux d’observer que, depuis 1314 jusqu’à ce jour, ce domaine n’ait passé que dans trois familles différentes : celle des Villers-le-Prud’homme, continuée en ligne directe par les Saintignon et les du Hautoy ; celle de M. de Lasalle, et, en dernier lieu, par M. François Gouy, ancien avocat au parlement de Nancy, dont le fils a bien voulu nous communiquer ces renseignements.
Vers 1660, Eric, fils aîné de Bernard de Saintignon, prit, par droit d’aînesse, ce qu’on appelait la maison forte de Villers-le-Prud’homme, qui formait un carré dont les quatre angles sont marqués par les tours qui subsistent encore, et dont l’une servait de prison. Elle est maintenant une laiterie. On y voit, incrustés dans le mur et la voûte, des anneaux de fer auxquels on attachait les prisonniers. L’enceinte du château était séparée de la cour des écuries par un mur qui a été abattu. Le terrain fut acheté du sieur de Raucourt par Bernard de Saintignon, qui y construisit des granges en 1624. Le procès-verbal de reconnaissance déposé au greffe de la cour de Metz, en 1752, pour estimer la succession du comte du Hautoy, prouve que Villers-le-Prud’homme était un village très anciennement habité, mais ruiné par les guerres et les fléaux qui en avaient été la suite. Il y eut encore un autre motif de dé-population, c’est que les seigneurs s’efforcèrent toujours de réunir petit à petit, par échanges ou acquêts, toutes les terres et bâtiments appartenant aux habitants du lieu, jusq’à ce qu’enfin ils eussent réuni l’intégralité du ban. En 1752, il ne restait plus d’autres habitants que les admodiateurs, fermiers, vignerons et marcaires. On célébrait les offices dans la petite église, réputée chapelle castrale.
Le droit de haute, moyenne et basse justice, attaché à la terre de Viller-le-Prud’homme, était, à la fin, plus honorifique que probable, vu le petit nombre d’habitants qui y demeuraient encore. Après la destruction du village, les officiers de justice s’établirent dans les villages voisins. Le signe patibulaire était placé non loin de la prison, sur un petit plateau planté d’ormes, et qui domine la fontaine. Jusqu’en 1790, Villers-le-Prud’homme a conservé le titre de municipalité.
En 1838, M. Jules Gouy, propriétaire actuel de la terre de Villers-le-Prud’homme, et Mme Gouy, sa mère, en ont fait réparer la petite église. Les fouilles qui ont eu lieu devant l’autel, lors de la construction d’un caveau pour feu M. Gouy, père, ont amené la découverte d’un grand nombre de squelettes superposés, formant ainsi deux et quelquefois trois couches ; ceux du dessous étaient tellement anciens qu’une légère pression suffisait pour les réduire en poussière. Non seulement dans le choeur, mais dans tout le reste de l’église, il n’existe pas une place qui ne soit remplie d’ossements. Les seigneurs seuls avaient droit d’être inhumés dans le sanctuaire ; les autres habitants étaient enterrés dans le petit cimetière qui entoure la chapelle, et où l’on voit encore quelques tombes.
La fête patronale de Villers-le-Prud’homme s’est toujours célébrée, de temps immémorial, jusqu’en 1834, le jour de l’Exaltation de la Sainte Croix, sous l’invocation de laquelle était placée l’église du lieu. Cette église se composait de deux parties construites à deux époques fort éloignées l’une de l’autre. Le choeur, qui, à lui seul, aurait formé d’abord une petite chapelle, était en style roman ; quant à la nef, elle a été évidemment ajoutée plus tard au choeur. La disposition des murs le prouve, et les ornements gothiques qui restent à l’ogive d’une des fenêtres semblent appartenir au XIV ième siècle. La porte d’entrée et les deux autres fenêtres ont été changées par des restaurations postérieures dont les traces sont faciles à apercevoir. On voit encore aujourd’hui dans le choeur, à gauche de l’autel, une sculpture très ancienne représentant la Vierge tenant Jésus-Christ sur ses genoux. Ce bas-relief est la reproduction parfaite de celui plus petit qui existe sur le bénitier de l’église de Champ, près de Bruyères (Vosges), bâtie du temps de Charlemagne et visitée par lui et son fils Louis-le-Débonnaire. Il y a identité de formes et de style entre la Vierge de Villers-le-Prud’homme et celle de Champ, et quiconque les aura vues toutes deux, ne pourra s’empêcher de les attribuer à la même époque et peut-être au même artiste. De toute manière, on ne saurait douter que cette modeste et antique chapelle et le château voisin n’aient servi de centre à un groupe d’habitations qui a formé un village pendant les XIV ième, XV ième et XVI ième siècles, et a enfin disparu, ainsi que nous l’avons dit, il y a près de 150 ans (de 1843 soit 1693).

Villers-les-Moivrons
Petit village de l’ancien duché de Lorraine, à gauche de la Seille, à 19 kilom. N. de Nancy, chef-lieu de l’arrond., 10 S. de Nomeny, chef-lieu du canton. Annexe de Moivrons. Pop.: 135 hab., 14 élect. cens., 10 cons. mun., 34 feux. Nombre d’enfants : 39 en hiver, 9 en été. Surf. territ. : 285 hect. ; 190 en terres lab., 47 en prés, 12 en vignes, 14 en bois. Ecart : Rupt-les-Moivrons. Lettres par Nancy.

Anc. pop. : 1802, 462 hab. ; 1822, 462 hab. ; 1822, 182 hab., 36 feux.
Anc. div. : 1594 et 1710, prév. d’Amance, bail. de Nancy ; 1751, bail., maît. et gén. de la même ville, cout. de Lorraine ; 1790, canton de Custines, dist. de Nancy.
Spir. : Dio. de Metz.

En 1422, l’abbesse de Ste.-Glossinde de Metz céda au duc Charles II les deux tiers des rentes du village de Villers-les-Moivrons, pour que ce village, qui avait été donné anciennement à cette abbaye par le duc Ferry, soit sous sa protection et qu’il aide à le rétablir.

Val de Faulx

Custines
(CONDATUM, CONDE)

Village de l’ancien évêché de Metz, puis du duché de Lorraine, près du confluent de la Meurthe et de la Moselle, chemin de grande communication n° 6 de Nancy à Faulquemont, à 11 kilom. N de Nancy (Est), chef-lieu du canton et de l’arrond.

Pop.: 792 hab., 80 élect. cens., 12 cons. mun., 200 feux. Nombre d’enfants : 136 en hiver, 61 en été. Soeur de la Doctrine-Chrétienne. Surf. territ.: 1173 hect. ; 504 en terres lab., 158 en prés, 320 en bois, 92 en vignes. Ecarts : Clévant. Lettres par Nancy.

Anc. pop.: 1710, 102 hab., 15 gar. ; 1802, 743 hab. ; 1822, 706 hab., 204 feux.
Anc. div.: En 1594, ce village était le chef-lieu d’une prévôté dépendant du bailliage de Nancy, et appelée prévôté de Condé-Val-des-Faulx, à cause du vallon dans lequel étaient situés tous les lieux composant cette prévôté, Bratte, Montenoy, St.-Epvre, Malleloy, et principalement Faulx-St.-Pierre et Faulx-St.-Etienne. En 1751, bail., maît. et gén. de Nancy, cout. de Lorraine ; 1790, chef-lieu de canton, dist. de Nancy.
Spir.: Archiprêtré de St.-Martin de Pont-à-Mousson, dio. de Metz.

Condé, autrefois qualifié de bourg, était, dans l’origine, une châtellenie appartenant aux évêques de Metz ; il y avait un château-fort considérable, construit, dit-on, avant 1260, par Philippe de Florenges, l’un de ces évêques, et prince de la maison de Lorraine. Ce qu’il y a de certain, c’est qu’au XII ième siècle il y avait des seigneurs portant le nom de Condé. En 1189, l’un d’eux, appelé Alain, réuni à un seigneur d’Ormes, ayant opprimé les habitants de ce dernier lieu, firent accord avec eux, au dire de quatre échevins. Afin de tenir en respect la forteresse dont nous venons de parler, le duc de Lorraine et le comte de Bar, le premier au-dessus de Frouard, le second sur les hauteurs de Pompey, avaient élevé deux châteaux formant, avec celui de Condé, une sorte de trinité féodale représentant trois différentes souverainetés. Mais la châtellenie de Condé ne demeura pas longtemps aux évêques de Metz, car, en 1267, elle fut mise, on ignore pour quel motif, entre les mains de l’évêque de Verdun et du comte de Salm. Le P. Donat, Tiercelin, raconte que Renaud de Bar, évêque de Metz, ayant accusé le duc Thiébaut d’avoir détourné à son profit des deniers qu’il avait tirés des églises de ses états, sous prétexte de les employer au secours de l’île de Rhodes, Thiébaut, pour se venger de cette calomnie, leva des troupes, entra sur les terres de l’évêque de Metz, et y commit de grands dégats. Renaud appela à son aide son frère, Edouard, comte de Bar, et d’autres seigneurs ses feudataires, et vint mettre le siège devant le château de Frouard, appartenant au duc de Lorraine. Mais ce prince le repoussa vivement, les attaqua, les tailla en pièces et fit prisonniers le comte de Bar et plusieurs chevaliers, pour la rançon desquels l’évêque engagea Condé et Conflans en Jarnisy (1307 ou 1308). En 1323, Henri Dauphin engagea le château de Condé à ce même Edouard. Les comtes de Bar, qui avaient uni ce château et la châtellenie au bailliage de St.-Mihiel, en restèrent possesseurs jusqu’à l’époque où le cardinal Louis de Bar céda son duché à son neveu, René d’Anjou. C’est depuis lors que les ducs de Lorraine en devinrent et en demeurèrent maîtres.
En 1468, la garnison de Liverdun, composée des gens du maréchal de Bourgogne, attaqua et brûla Condé pour se venger de la donation que Louis XI avait faite au duc de Calabre de la ville d’Epinal, dont les habitants avaient refusé de recevoir le maréchal de Bourgogne.
L’évêque de Metz, Conrad Bayer de Boppart, après avoir exercé, pendant quelques années, la régence de Lorraine, durant la captivité de René Ier, fut arrêté à Amance, et, dit D. Calmet, conduit prisonnier, la nuit, au château de Condé, tout nu, sans chemise, sans culotte et sans chaussures. Il y demeura dix semaines entières, et n’en sortit qu’après avoir signé un traité contre lequel il protesta dès qu’il fut libre.
Après la mort de Charles-le-Téméraire, il y eut de grands démélés entre le duc de Lorraine et les évêques de Metz, au sujet de la châtellenie de Condé et de plusieurs autres seigneuries. Ces difficultés ne furent entièrement terminées qu’en 1561. L’évêque François de Beaucaire céda cette châtellenie à Charles III, faisant abandon de tous les droits que les évêques de Metz pourraient y prétendre. En 1581, le duc Charles donna des chartes aux habitants de Condé, touchant la police, et des règlements pour leurs bois communaux.
En 1552, Henri II, roi de France, ayant quitté Nancy pour aller prendre possession de la ville de Metz, s’arrêta et coucha à Condé. C’était alors, disent nos historiens, un lieu considérable par son commerce, une espèce d’entrepôt pour les marchandises du Luxembourg, du pays messin et de Nancy. Le bon duc Henri II affectionnait beaucoup le château de Condé, et il avait près de là une vigne dont il faisait un cas particulier ; il envoyait, raconte-t-on, de son vin de Condé aux princes étrangers, comme d’un vin exquis.
Ce bourg vit s’accomplir, en 1625, un de ces actes de barbarie dont le moyen-âge offrit de trop nombreux exemples : Desbordes, ancien valet de chambre du duc Henri et auteur d’un livre sur l’Excellence de la pratique des armes, y fut enfermé dans le château, mis à la torture, puis brûlé, comme convaincu de sortilège et de magie.
Le 10 juin 1719, Léopold érigea Condé en marquisat, sous le nom de Custine, en faveur de Christophe, comte de Custine, gouverneur de Nancy. En 1703, ce prince avait donné les ruines de l’ancien château à Antoinette de Nettancourt.
Il y avait, dans ce bourg, deux maisons franches et quatre fiefs : Duprez, du Merci, du Bois et enfin la Bardinière, dont Léopold accorda le retrait féodal à Christophe de Custine, le 9 Juin 1724. Il y avait aussi une maison dite des Lombards, dont Paul, baron Désarmoises, fit ses reprises en 1667.
On lit dans le Supplément du journal de Nancy, que, le 15 octobre 1780, Albert Le Noir, prévôt de l’hôtel des monnaies de Lorraine, mourut à Custine, à l’âge de 96 ans. Il était de la famille de M. Le Noir qui a fondé quatre places en la Communauté des prêtres de la paroisse St.-Sébastien de Nancy.
Aujourd’hui, Condé a perdu l’importance dont il jouissait au XVII ième siècle, et n’est plus remarquable que par sa charmante situation au-dessus de la Moselle et des riches prairies que parcours cette rivière. Cependant on visite encore avec intérêt les ruines de son vieux château féodal, jadis si redoutable. Ces ruines, devenues la retraite des reptiles et des oiseaux de proie, sont placées au point le plus élevé de la colline, et entourées de toute part d’un escarpement rapide. Un mur est resté debout, percé de fenêtre et d’une porte qui donne sur le fossé, que l’on traversait à l’aide d’un pont-levis. Ce fossé était naturel et formé par un ressaut de la colline ; il a encore 20 mètres de profondeur, et les fragments de murailles ont 3 mètres d’épaisseur. On reconnaît, au milieu de ces débris informes, les vestiges de plusieurs tours, une citerne, de vastes souterrains avec des issues extérieures maintenant obstruées et perdues. Le château d’en bas, devenu maison de ferme, bien qu’il ait conservé deux tourelles et des vestiges de fossés, est un bâtiment sans caractère. L’église a été impitoyablement restaurée. Une nef moderne a été accolée au choeur du XV ième siècle ; la sacristie est une ancienne chapelle. On voit, dans le village, quelques maisons à portes et fenêtres en ogives tréflées, dont l’une est faussement attribuée aux Templiers. Il y a aussi, dans l’église, une statue de saint Léger, où l’on vient en pèlerinage pour les personnes en danger de mort.

Faulx
Village considérable de l’ancien duché de Lorraine, composé de Faulx-St.-Pierre et Faulx-St.-Etienne, dans un bon vallon appelé Val-de-Faulx, et sur un ruisseau qui se jette dans la Moselle à Custines, à 14 kilom. N. de Nancy, chef-lieu de l’arrond., 14 S. de Nomeny, chef-lieu du canton.

Pop.: 914 hab., 91 élect. cens., 12 cons. mun., 233 feux. Nombre d’enfants : 207 en hiver, 145 en été. Soeur de la Doctrine-Chrétienne. Surf. territ.: 714 hect. en terres lab., 112 en prés, 69 en vignes, 585 en bois, 56 en jardins, pâtures et terres vaines. L’hectare semé en blé peut rapporter 13 hectol., en orge 16, en seigle 12 hectol. 50 litres, en avoine 18 hectol. 50 litres ; planté en vignes 44. Culture dominante : la vigne. On y élève principalement des moutons. Plusieurs sources d’eau ferrugineuse, deux moulins à grains. Perception des contributions directes. Lettres par Nancy.

Anc. pop.: 1710, 142 hab., 28 gar. ; 1802, 830 hab. ; 1822, 891 hab., 204 feux.
Anc. div.: 1594, prév. de Condé, bail. de Nancy ; 1751, bail., maît. et gén. de Nancy, cout. de Lorraine ; 1790, canton de Custines, dist.de Nancy.
Spir.: Dio. de Metz.

Faulx est formé, comme nous l’avons dit, de la réunion de deux villages désignés, dans la division de 1790, sous les deux noms de Faulx et de Haute-Faulx, et qui ne faisaient, en 1710, qu’une même communauté. Faulx est très ancien. Il en est parlé sous le nom de Vadus-Sancti-Petri, dans la confirmation des biens de l’abbaye d’Etival, par l’empereur Henri IV (1114) ; et, en 1176, le duc Simon donna la vaine-pâture sur le ban des deux villages de Faulx à l’abbaye de Bouxières. Vers 1328, Jacques de Lorraine, évêque de Metz, acquit de Veric le Vosgien ce qui appartenait à celui-ci dans l’avocatie du Val-des-Faulx. En 1364, les deux villes de Faulx et Montenoy furent données à vie, par le duc de Bar, à Jean de Salm, sire de Viviers, en récompense des services que ce seigneur lui avait rendus. Il paraît, néanmoins, que cette donation n’eut pas lieu ou ne fut que momentanée, puisque, en 1369, Marie de France, Duchesse de Bar, engagea à Pierre de Bar, pour la rançon de son fils, prisonnier à Metz, les terres de Condé, Montenoy, Faulx et Malleloy, à charge de prendre son parti et de délivrer le duc.
En 1440, dit D. Calmet, ceux de Metz firent une chevauchée dans le Val-des-Faulx, pour se venger de certains seigneurs lorrains qui avaient fait arrêter et mettre en prison quelques marchands de Metz qu’on avait redemandés aux régents de Lorraine pendant l’absence du duc René Ier, et qu’on avait refusé de rendre. On était sur le point d’entrer en guerre, mais les marchands ayant été renvoyés, les hostilités cessèrent aussitôt.
Il y avait, dans le village de Faulx, trois maisons franches, et, sur le ban, un ermitage appelé Saint-Epvre. Voici, sur l’ancienne maison Belle-Croix, quelques nouveaux renseignements que nous devons à l’obligence de M. de Myon, son propriétaire :

- La franchise fut accordée à cette maison et à toutes les terres qui en dépendaient, le 13 octobre 1545, par Chrestienne de Danemarck, duchesse douairière de Lorraine, mère du duc Charles III, et par Nicolas de Lorraine, tuteur et administrateur des corps et biens dudit duc. Les lettres patentes expédiées à cet effet disent que ces franchises sont accordées en faveur de messire Dominique Champenoix, seigneur de Neuflotte, conseiller de Lorraine et docteur ez droits. Non-seulement, par cet acte, ladite maison devait jouir de toutes les franchises et immunités d’usage, mais il lui était accordé le droit d’asyle pendant 40 jours pour tous les délinquants, sauf le crime de lèze-majesté. Ce droit d’asile fut supprimé par Léopold, dans les lettres expédiées, le 4 juillet 1725, en faveur d’Antoine Grisot, trésorier et payeur des rentes de Lorraine, qui avait fait l’acquisition de ladite maison, le 14 août 1723. Par ces lettres, du reste, Léopold confirmait les franchises accordées par Chrestienne de Danemarck, en y faisant seulement quelques restrictions.

- Il paraît, d’après différents titres, que le fief qui fut érigé en faveur dudit M. Grisot, sous le nom de fief de Belle-Croix, prit son nom d’une croix fort en vénération dans le pays, qui se trouvait dans le jardin de la maison franche, et sur les ruines de laquelle M. Grisot fit bâtir, vers 1725, une chapelle qui existe encore aujourd’hui, et à laquelle, pour perpétuer la mémoire de ce fait, le propriétaire actuel a donné le nom de Notre-Dame-de-Belle-Croix. L’ancienne maison franche, devenue château de Belle-Croix, fut, à ce qu’il paraît, entièrement rebâtie, en 1725, par M. Grisot ; c’est aussi à cette époque que semble remonter la réédification de l’église actuelle. Faulx, comme bien d’autres localités, eut à souffrir des ravages des guerres au milieu desquelles disparut une église qui paraît avoir occupé, à la Haute-Faulx, partie plus ancienne du village, un emplacement qu’on nomme la Vieille-Tour.
Le vin de Faulx, lorsqu’il provient de bon plant, est fort bon ; il est à regretter que, dans ce vignoble, comme dans beaucoup d’autres, on ait donné la préférence à la grosse race sur le petit-noir.

LEYR
(Layum, Layée, Layer, Léir)

Village assez considérable de l’ancien duché de Lorraine, au pied d’une côte élevée qui domine ce village et celui de Lay-St.-Christophe, à 14 kilom. N. de Nancy, chef-lieu de l’arrond., 14 S. de Nomeny, chef-lieu du canton.

Pop.: 745 hab., 75 élect. cens., 12 cons. mun., 180 feux. Nombre d’enfants : 110 en hiver, 18 en été. Surf. territ.: 1074 hect. ; 655 en terres lab., 153 en près, 70 en vignes, 144 en bois. Lettres par Nancy.

Anc. pop.: 1710, 70 hab., 32 gar. ; 1802, 633 hab. ; 1822, 792 hab., 190 feux.
Anc. div.: 1594 et 1710, prév. d’Amance, bail. de Nancy ; 1751, bail., maît. et gén. de Nancy, coût. de Lorraine ; 1790, canton de Custines, dist. de Nancy.
Spir.: Archiprêtré de Nomeny, dio. de Metz.

Ce village, dit D. Calmet, était un des plus anciens fonds de l’abbaye de Ste.-Glossinde de Metz ; néanmoins, les ducs de Lorraine en étaient seigneurs pour portion, car, en 1246, lisons-nous dans les Archives, “ le duc Mathieu déclare avoir quitté à Cunon, de Nancy, tout ce qu’il avait à Layer, sauf ce qui appartient à Ste.-Glossinde, qui demeure en tel point qu’il était, et ne pouvoir aussi y retenir aucun homme ni s’y accroître. ” Comme nous trouverons plusieurs localités appartenant à cette abbaye, il est bon de faire connaître les droits que l’abbesse de Ste.-Glossinde y exerçait. Ces passages, où l’on trouvera l’explication d’anciennes coutumes et d’anciens mots, sont extraits textuellement de la Notice de Lorraine :

“ Madame l’abbesse de sainte Glossinde, ou sa justice, tient ses plaids-anneaux tous les ans, trois fois, quand elle le requiert. Le ban et détroit de Layer lui appartenant, et ne le tient que de Dieu et de madame sainte Glossinde ; les hommes de ladite ville tiennent leurs héritages à cens et redevances, comme il appartient ; l’abbesse fait et défait le mayeur d’un des hommes de la ville, en sa chambre à Metz, ou ailleurs où il lui plaît : y fait tous les échevins, et le maître échevin ne peut ôter les échevins de leur vie, s’ils n’ont commis faute.
L’abbesse, le maire et le maître échevin élisent le grand-doyen, et doit être fait au breu (Brotium, prairie où l’on tenait les assemblées) madame, le jour du breu ; les porteriens (ceux qui tiennent des héritages relevant d’un seigneur), qui tiennent des quartiers servant l’abbesse, font le petit doyen de l’un d’eux, le jonc du breu ; et à leur défaut madame le fait tel qu’il lui plaît ; les forestiers et les gardes sont élus et assis par la justice madame, et n’y a que ceux de madame ; toutes pargies (amendes pour dégâts faits dans les héritages) et tous autres gages pris, doivent être mis en la maison de madame et jugés par sa justice ; toute haute justice est déterminée par celle de madame, et quand il convient juger un criminel, la connaissance appartient à la justice de madame, et le juge ; et quand il est jugé, le maire le doit rendre aux voués un pied dans la cour madame, et l’autre dehors (pour montrer que le juge séculier n’exerce que comme député de l’abbesse), le chaînon au col ; et les voués en doivent faire justice au ban, suivant qu’il est jugé. S’il le convient pendre, ils doivent le pendre à un poirier, et s’il convient faire autre justice, ils la doivent faire audit ban, et n’en peuvent avoir rachat d’or ou d’argent ; ne peut aussi le voué dresser nul gibet audit ban, pourtant qu’ils n’y ont héritage.
Madame doit tenir quatre personnes franches en la ville de Layer : le mayeur, le maître échevin et les deux doyens ; excepté que le maire, le maître échevin et le grand-doyen doivent de trois en trois ans un muid de sel aux voués. Les maires doivent faire avoir us (usage, maison, logement) aux voués, s’ils viennent en ville et le doit loger au plus beau de ses chastels... Les voués peuvent lever la taille deux fois l’an ; à Pâques, d’argent, et à la saint Remi, de vin ; ce qu’ils doivent faire courtoisement, de sorte que les bourgeois la puissent souffrir et porter, et ne peuvent lesdits voués s’accroître (se faire de nouveaux droits) davantage que des tailles...
Qui tient héritage audit lieu doit les plaids trois fois l’an, savoir : le premier lundi après la saint Hilaire, le lundi après les octaves de Pâques, et à la mi mai, et dure chaque plaid trois jours. Le premier plaid est pour les moissillons (gardes des moissons, les messiers), le second pour la ville, le troisième pour les étrangers et forains.
Quiconque est maire, il doit par an à madame et à celles qui viennent avec elle, un fourniment de trois pastes (repas) pleniers, comme à tel jour appartient ; lui a trois chevaliers, et si le quatrième vient, de part Dieu soit, et ce jour il doit douze deniers au queu (cuisinier) madame, et six deniers à sa demoiselle, et ce paste fait, la justice doit regarder s’il est bien fait, et s’il y avait à redire, le maire en demeurerait en danger et serait refait, et la table de madame doit être servie de bon vin, autre que du pays. Il doit fournir de foin et avoine les chevaux de madame le jour qu’il fait son paste. Chaque gaingnier (qui tient gagnage, fermier) de la ville doit la corvée trois fois l’an, savoir : en carême, en sommarts (au printemps) et en vaïn (en automne, l’arrière saison), et madame doit à chaque charrue de corvée deux pains...
Le maire doit tous les ans en l’hôtel du mayeur un fourniment (un repas) au mayeur et à toute sa famille, et y doit être le prestre et son clerc, et le guet et ses garçons, les sept échevins, les deux doyens et le pannetier, et le maire y peut mener un homme ou deux, et doit le grand-doyen un mas de boeuf (un morceau) convenable, acheté par un échevin (peut-être un essevin, une pièce de monnaie ayant pour empreinte un saint Etienne), tant qu’il peut manger, et doit bon vin et bon pain au bureau qui doit être d’une quarte de waïn, que le pannetier doit faire cuire et porter en l’hôtel du mayeur, et ce qui en défaudra, le maire le doit suppléer ; et s’il y en a de reste, il appartient au maire. Le maître échevin doit avoir une écuelle de boeuf pour sa femme, telle comme une des échevins et une paire et une quarte de vin ; le prêtre doit au manger huit pièces de chandelles de cire ; le maire doit étraigner (commander) ses échevins pour adresser les censes qu’il doit lever, et le doyen aussi, et doit le doyen au partir du manger quatorze deniers.
Le ban doit être mis par la justice et le conseil de madame, et quand il est mis, toutes sortes de gens le doivent tenir, prestres, clercs, chevaliers, écuyers et bourgeois. Tous les habitants qui tiennent de la corvée de Domenge-Champs, ceux qui ont leurs maisons doivent loger chacun un cheval de madame, et lui doivent fournir un coussin, s’il se trouve en leur maison, et encore battre les grenouilles, si elles faisaient du bruit à madame quand elle est au lit.
Tous ceux qui sont de Frand-Xamey, doivent garder les prisonniers en la maison de madame quand ils y sont, et on leur doit mettre en telle manière qu’ils en puissent rendre compte, et doivent aussi champir (peut-être se déclarer champion, combattre pour l’abbesse) pour madame s’il est besoin, et qu’il y eut homme qui put le faire, ils doivent aussi chacun son trainel (train, ses domestiques, son train) en la maison de madame à Metz s’il est besoin ; tous bourgeois qui charient de chars ou charettes, doit mener en la maison de madame de son breu, une voiture, comme pour lui ; chacun des huits quartiers doit encore un faix (un fagot, un faisceau d’osier) doizier au waïn-tems, pour relier les vaisseaux madame devant la vendange. Le petit doyen doit faire les messages et les commandements des seigneurs du lieu. ”
Il y a, sur le territoire de cette commune, un canton où l’on a souvent découvert des restes de constructions. La tradition veut qu’il y ait eu, dans cet endroit, un village nommé Jarroe. Au midi de ce canton était l’ancienne église avec son cimetière, détruits il y a environ 60 ans (de 1843). C’est de cette époque à peu près que date la construction de l’église actuelle.

Malleloy
Village de l’ancien duché de Lorraine, dans le Val-de-Faux, à droite de la Moselle, à 14 kilom. N. de Nancy, chef-lieu de l’arrond., 14 S. de Nomeny, chef-lieu du canton. Annexe de Custines.

Pop.: 333 hab., 33 élect. cens., 10 cons. mun., 79 feux. Nombre d’enfants : 71 en hiver, 36 en été. Soeur de la Doctrine-Chrétienne. Surf. territ.: 180 hect. en terres lab., 24 en près, 50 en vignes, 138 en bois. L’hectare semé en blé et seigle peut rapporter 30 hectol., en orge 25, en avoine 35 ; planté en vignes 50. Lettres par Nancy.

Anc. pop.: 1710, 39 hab., 17 gar. ; 1802, 245 hab. ; 1822, 300 hab., 70 feux.
Anc. div.: 1594, mairie de Condé et Val-des-Faulx, bail. de Nancy ; 1710, même bail., prév. de Condé ; 1751, bail., maît. et gén. de Nancy, cout. de Lorraine ; 1790, canton de Custines, dist. de Nancy.
Spir.: Ann. de Custines, dio. de Metz.

En 1369, Marie de France, duchesse de Bar, engagea Malleloy, avec d’autres terres, pour la rançon de son mari détenu prisonnier à Metz. C’est le seul titre où il est fait mention de ce village, qui remonte, comme on vient de le voir, à une époque assez éloignée. La seigneurie de Malleloy fut érigée en comté, le 19 mai 1724, en faveur d’Edmond Collignon, conseiller d’Etat et chambellan de Léopold.

MALLELOY (RUISSEAU DE)
Il sort du bois de La Fourasse, passe sur le territoire de Nomeny, et se jette dans la Seille après un cour de 4000 mètres.

Montenoy
(MONTENOY-AUX-VAL-DES-FAULX)

Village de l’ancien duché de Lorraine, dans le Val-des-Faulx, à 15 kilom. N. de Nancy, chef-lieu de l’arrond., 14 S. de Nomeny, chef-lieu du canton.

Pop.: 246 hab., 25 élect. cens., 10 cons. mun., 61 feux. Nombre d’enfants : 40 en hiver, 13 en été. Surf. territ.: 398 hect. ; 192 en terres lab., 22 en prés, 17 en vignes, 144 en bois. Lettres par Nancy.

Anc. pop.: 1710, 34 hab., 6 gar. ; 1802, 220 hab. ; 1822, 260 hab., 48 feux.
Anc. div.: 1594 et 1710, châtellenie de Condé, bail. de Nancy ; 1751, bail., maît. et gén. de Nancy, cout. de Lorraine ; 1790, canton de Custines, dist. de Nancy.
Spir.: Dio. de Metz.

En 1369, la terre de Montenoy, avec celle de Condé-sur-Moselle, fut engagée par Marie de France, duchesse de Bar, pour la rançon de son époux. Cinq années auparavant, cette princesse l’avait donnée à Jean de Salm, sire de Viviers, de qui, sans doute, elle l’avait rachetée depuis. Il y eut, en 1587, un procès instruit par la justice de Condé contre deux habitants de Montenoy convaincus d’avoir nuitamment forcé la maison du forestier de la gruerie de Condé ; le tribunal des échevins de Nancy prononça une sentence qui condamnait l’un des coupables à être battu de verges sous le custode (prison) ; quant à l’autre, il s’était évadé. En 1619, les habitants de Montenoy obtinrent de ne plus être obligés de porter leurs raisins aux pressoirs de Faulx-St.-Pierre, à charge de payer, par jour de vigne, 4 gros au duc de Lorraine. Enfin, en 1633, cette terre fut vendue, par Charles IV, à Anne Bardin, seigneur de Contrisson. Il y avait une maison franche.

Val des Faulx
ou plutôt FAUX (FAGORUM VALLIS)

Vallon où sont construits les deux villages de Faulx-St.-Pierre et Faulx-St.-Etienne. Les bois qui couronnent les hauteurs entre lesquelles se trouve resserrée cette petite vallée, descendaient sans doute beaucoup plus bas autrefois, et comme l’essence de hêtre y domine, et que cet arbre y acquiert de très grandes dimensions, la vallée en aura tiré son nom (Fagorum Vallis, Vallée des Hêtres).

Aucun commentaire: