vendredi 9 février 2007

Mythologie des Arbres

Le combat des arbres est un trés anciens poème Celte que nous allons étudier :

CÂD GODDEU
(Le Combat des Arbres)

Ce combat des arbres fut « occasionné par un vanneau, un chevreuil blanc et un petit chien d’Annwm ».

J’ai revêtu plusieurs aspects,
Avant d’atteindre ma forme naturelle.
J’ai été le fer étroit d’une épée.
(Je le croirai si je le revois.)
J’ai été une goutte dans l’air.
J’ai été une étoile scintillante.
J’ai été un mot dans un livre.
J’ai même été un livre au début.
J’ai été une lumière dans une lanterne.
Une année et demie.
J’ai été un pont enjambant
Trois vingtaines de fleuves.
J’ai voyagé tel un aigle.
J’ai été un bateau sur la mer.
J’ai été un chef de guerre.
J’ai été le cordon d’un lange d’enfant.
J’ai été une épée dans la main.
J’ai été un bouclier dans la bataille.
J’ai été la corde d’une harpe,
Retenue par un enchantement pour une année
Au fond de l’eau écumante.
J’ai été un tissonnier dans le feu.
J’ai été un arbre dans un fourré.
Il n’y a rien que je n’ai été.
J’ai combattu, bien que le petit,
Dans la bataille de Goddeu Brig,
Devant le maître de la Bretagne,
Aux nombreuses flottes.
D’assez mauvais bardes prétendent,
Ils prétendent que je fus une bête monstrueuse,
A cent têtes,
Capable d’une charge dangereuse
Rien que par la vertu de ma langue
Et d’autres estocades
Avec l’arrière de la tête.
Un crapaud aux cuisses recouvertes
De cent ongles,
Un serpent à la crête tachetée,
Pour punir dans leur chair
Une centaine d’âmes pour leurs pêchés.
J’étais à Caer Tefynedd,
Quand y accoururent herbes et arbres.
Le voyageur les aperçoit,
Les guerriers sont étonnés
Par ce retour des conflits
Tels que ceux que provoquaient Gwydion.
On en appelle au ciel
Et au Christ
Qu’il les délivre,
Le Seigneur tout puissant.
A peine le Seigneur eut-il répondu,
Grâce aux charmes et à la magie,
Prenez la forme des principaux arbres,
Mettez-vous en rangs serrés
Contenez les gens
Inexpérimentés au combat.
Lorsque les arbres furent soumis à l’enchantement
Au camp des arbres régna l’espoir,
De frustrer de leurs intentions
Les feux qui les entouraient...
Il vaut mieux pour trois d’agir ensemble,
Et de s’amuser dans un cercle
Et l’un d’eux relatant
L’histoire du déluge,
Et celle de la croix du Christ,
Et celle du Jour du Jugement aussi proche que sa main.
Les aunes en première ligne,
S’ébranlèrent.
Les saules en pleine végétation
Etaient lents à se mettre en ordre.
Le prunier est un arbre
Peu aimé des hommes ;
Le néflier, de même nature,
Combat sévèrement.
La fève transporte dans ses goussesUne armée de fantômes.
La framboise ne passe pas
Pour être la meilleure des nourritures.
Sous le couvert vivent,
Le troène et le chèvrefeuille,
Et le lierre chacun en sa saison.
Magnifique est l’ajonc dans la bataille.
On a blâmé le cerisier.
Le bouleau, quoique d’un grand courage,
Fut le dernier à gagner sa place,
Ce n’était pas qu’il fût lâche,
Mais c’était la faute à sa grande taille.
L’aspect de...
Est celle d’un étranger et d’un sauvage,
Le pin, devant l’armée,
Ferme dans la bataille,
Est chaudement exalté par moi
En présence des rois,
Les ormes sont ses sujets.
Il ne branche pas d’un pied
Mais se bat tout droit au centre
Et jusqu’au dernier moment.
Le noisetier est l’arbitre,
Ses fruits sont ta dot.
Béni soit le troène.
Solides chefs de guerre
Sont les... et le mûrier.
Prospère soit le hêtre.
Le houx vert sombre
Fut très courageux :
Il se défendait à coups de griffes de tous côtés,
Déchirant les mains.
Les peupliers souffrirent beaucoup
Et se firent souvent briser dans le combat.
La fougère déplumée ;
Les genêts avec leurs rejetons :
L’ajonc n’admit pas s’être bien conduit
Jusqu’à ce qu’il fût abattu.
La bruyère consolait
Et réconfortait chacun.
Le prunelier se jetait dans la poursuite.
Le chêne se déplaçait rapidement,
Devant lui tremblaient le ciel et la terre,
Rempart solide en face de l’ennemi
Son nom est célèbre dans tous les pays
Les nielles des blés serrées l’une près de l’autre,
Furent, dit-on brûlées.
Les autres furent portées
Sur le registre des pertes dues
A la grande violence
Sur le champ de bataille.
Très emporté le...
Cruel le sombre frêne.
Timide, le châtaignier,
Quittant le temps du bonheur.
Là s’étendra une noire mélancolie,
Là tremblera la montagne,
Là s’allume une fournaise purifiante,
Là il y aura d’abord une grande vague,
Et quand on entendra la clameur -
Les frondaisons du hêtre se regarnissent de nouvelles feuilles ;
Flétries, elles reprennent forme, toutes rajeunies ;
Enchevêtrées sont les frondaisons du chêne.
Depuis le Gorchan de Maelderw.
Souriant à côté du rocher
Demeurait le poirier de nature peu ardente.
Ni de mère, ni de père,
Lorsque je fus conçu
Provint mon sang et mon corps ;
De neuf sorte de facultés,
Du fruit des fruits,
De ce fruit Dieu me fit,
De la fleur de la primevère de montagne,
Des bourgeons des arbres et des arbustes,
De terre bien terreuse.
Lorsque je fus fait,
D’inflorescenses d’orties,
De l’eau de la neuvième vague,
Math me lia par un charme
Avant que je ne devinsse immortel.
Je fus enchanté par Gwydion,
Premier enchanteur des Brittoniques,
D’Eurys, d’Eurwn,
D’Euron, de Medron,
De myriades de secrets,
Je suis aussi instruit que Math...
Je sais ce qui arriva à l’Empereur
Lorsqu’il fut à moitié brûlé.
Je connais la science des étoiles
Des étoiles d’avant la terre,
Cette terre dont je suis issu,
Combien d’univers cela fait-il.
C’est l’habitude des bardes accomplis
De réciter la prière de leur pays.
J’ai joué dans Lloughor,
J’ai donné dans la pourpre.
N’étais-je pas dans l’enceinte
Avec Dylan Ail Mor,
Sur un lit au centre
Entre les deux genoux du prince
Sur deux lances émoussées ?
Lorsque descendirent du ciel
Les torrents vers les profondeurs,
S’élançant avec violence.
(Je connais) quatre-vingts chansons,
Pour satisfaire à leur plaisir.
Il n’est ni vieux ni jeune,
Excepté moi quant à leurs poèmes,
Aucun autre chanteur qui connaisse la totalité des neuf cent
Que je connais, moi,
Concernant l’épée tachée de sang.
L’honneur est mon guide.
Profitable l’enseignement que dispense le Seigneur.
(Je sais) comment on égorge le sanglier,
Comment il apparaît, comment il disparaît,
Et comment il connaît les langages.
(Je connais) la lumière dont le nom est Splendeur,
Et le nombre des luminaires qui servent de guides
Ces rayons de feu dispersés
Là-haut au-dessus des profondeurs.
J’ai été un serpent tacheté sur une colline ;
J’ai été une vipère dans un lac ;
J’ai été une mauvaise étoile autrefois.
J’ai été une meule dans un moulin.
Ma soutane est toute rouge.
Je ne prophétise aucun malheur.
Quatre-vingts bouffées de fumée
A chacun de ceux qui les entraînera au loin ;
Et un million d’anges,
Sur la pointe de mon couteau.
Splendide est le cheval jaune,
Mais cent fois meilleur
Est le mien de couleur crème,
Rapide comme la mouette de mer,
Qui ne peut me dépasser
Entre la mer et le rivage.
Ne suis-je pas prééminent au champ du sang ?
J’ai cent parts de butin.
Ma couronne est de pierres rouges,
D’or est la bordure de mon bouclier.
Il n’en est jamais né un seul qui me soit comparable,
Ou bien on n’en a jamais connu,
Excepté Goronwy,
Des vallées d’Edrywy.
Longs et blancs sont mes doigts ;
Il s’est passé du temps depuis que j’étais pâtre.
J’ai parcouru la terre
Avant de devenir quelqu’un d’instruit.
J’ai voyagé, j’ai fait tout un circuit,
J’ai dormi dans une centaine d’îles ;
J’ai habité dans une centaine de cités.
J’ai étudié auprès des druides,
Discourez-vous sur Arthur ?
Ou est-ce moi qu’ils célèbrent,
Et la crucifixion du Christ,
Et le jour du Jugement, proche comme la main,
Et quelqu’un relatant
L’histoire du déluge ?
D’un brillant assortisment de joyaux en or
Je suis devenu riche ;
Et je m’abandonne au plaisir
Loin du labeur oppressif de l’orfèvre.

L’analyse de Robert Graves sur le Câd Goddeu dans son imposant volume me semble à mon avis érronée. En effet, sa théorie de remettre dans l’ordre des vers afin qu’ils riment à nouveau est une erreur. Son idée concernant le fait qu’un arbre puisse symboliser une période de l’année est bien entendu exact et tout à fait fondée. A mon avis, ce texte devait posséder ses propres rimes, ses rythmes dans la langue où il a été écrit. Nous sommes face à une traduction d’une traduction et peut-être même bien plus. Alors tenter de retrouver des rimes c’est immanquablement toucher au sens du texte. Il y a trois parties dans le Câd Goddeu : l’introduction, sorte de longue présentation sur « ce que j’ai été », le texte continue ensuite sur le combat des arbres, avec un présent par le « prenez la forme des principaux arbres » et la fin, assez étrange d’ailleurs comme conclusion qui termine sur le « je suis devenu ». On ne parle en fait que de métamorphose mais très certainement de métamorphose ascendante et descendante correspondant à la valeur symbolique des arbres en fonction de la place où ils se situent dans la liste et de leurs différentes caractéristiques peut-être au cours des époques de l’année où ils vont intervenir dans la nature ou bien de leur propriétés médicinales ! Il faut donc reprendre l’idée de Robert Graves mais surtout ne pas changer l’ordre des arbres dans la liste. Il y a d’ailleurs quelques détails qui m’ont immédiatement interpellé comme ce qu’il dit à propose du vers suivant :

La framboise ne passe pas
Pour être la meilleure des nourritures.


Pour lui c’est en réalité tout le contraire, la framboise est délicieuse. Non, car la framboise est considérée en Lorraine comme une ronce, c’est de la mauvaise herbe comme on dit chez nous ! Le fruit est bon mais la plante est mauvaise ! Nous avons ici une subtilité que l’auteur en tant que non Lorrain était incapable de « déduire » ! Hors c’est justement dans cet esprit que le texte semble avoir été écrit, dans une subtilité toute Celtique et non poétique ! On retrouve exactement cet état d’esprit « Celte » dans le vers suivant :

Le prunier est un arbre
Peu aimé des hommes ;


Robert Graves ne voit pas pourquoi le prunier serait mal aimé puisque les fruits sont excellents, amer mais excellent, il aurait fallu dire "Les prunes (ou questches) sont des arbres fruitiers qui ont une tenacité à des froids extrêmes". C’est pour cette raison qu’en Lorraine, ils ont été importés et plantés pour remplacer les autres arbres fruitiers qui avaient péris lors de la petite période glaciaire ! Ces fruits sont donc peu aimés des hommes parce que quand on en plante c’est signe de grand froid, donc de disette pour plusieurs années et avec toute la misère que cela sous-entends ! La théorie de Robert Graves est donc mal fondée. La méthodologie que je propose est de garder l’ordre d’apparition des arbres dans la liste du Câd Goddeu et de rechercher toutes les caractéristiques connues dans un guide de Dendrologie. J’ai choisi un ouvrage de l’ENGREF écrit par Marcel Jacamon. Vous pourrez vous le procurer 14, rue Girardet, 54042 Nancy Cedex. Rien qu’en observant la table des matières, deux grands groupes apparaissent immédiatements : les conifères avec le pin (avec pas moins de 24 sortes de pins en France !) et les feuillues pour le reste. Observons cette liste : on s’aperçoit justement que la framboise n’est pas dans le guide de dendrologie ! Là nous avons une première remarque qui peut avoir son importance pour la suite ! La framboise est un fruit du framboisier, constituée par des drupéoles issues des carpelles de la fleur. Le framboisier est une espèce (Rubus idaeus) de Rosacée d’Eurasie, sorte de ronce à tige aérienne bisanuelle à feuilles caduques, à racines souterraines vivaces, à fruits rouges (les autres espèces indigènes du genre Rubus ont des fruits noirâtres. C’est une ronce et non un arbre !
- Les aunes (Feuillus : p 106, 108, 110, 115, 112)
- Les saules (Feuillus : p 90, 92, 94)
- Le prunier (Feuillus : p 206)
- Le néflier (Feuillus : p 226)
- La fève transporte dans ses gousses une armée de fantômes (Févier : Feuillus : p 231)
* - La framboise (Ronce !)
- Le troène (Feuillus : p 312) et le chèvrefeuille (Feuillus : p 330)
* - Le lierre
- L’ajonc (Feuillus : p 232)
- Le cerisier (Feuillus : p 198, 201, 202)
- Le bouleau (Feuillus : p 116, 119)
- L’aspect de...
- Le pin (Conifères : p 42, 46, 49, 50, 52, 53, 55, 56, 59, 60, 63, 65, 66, 68)
- Les ormes (Feuillus : p 174, 172, 176)
- Le noisetier (Feuillus : p 124)
- Le troène (Feuillus : p 312)
- Le mûrier (Feuillus : p 171)
- Le hêtre (Feuillus : p 128)
- Le houx (Feuillus : p 280, 332)
- Les peupliers (Feuillus : p 99, 100, 102, 103, 104)
* - La fougère
- Les genêts (Feuillus : p 234, 236, 238, 239)
- L’ajonc (Feuillus : p 232)
- La bruyère (Feuillus : p 296, 298)
- Le prunellier (Feuillus : p 205)
- Le chêne (Feuillus : p 134, 136, 138, 142, 146, 149, 150, 152, 154, 157, 158, 160)
* - Les nielles des blés serrées l’une près de l’autre
- Très emporté le...
- Le frêne (Feuillus : p 308, 311)
- Le châtaignier (Feuillus : p162)
- Le hêtre (Feuillus : p 128)
- Le chêne (Feuillus : p 134, 136, 138, 142, 146, 149, 150, 152, 154, 157, 158, 160)
- Le poirier (Feuillus : p 222)
* - la primevère de montagne
* - D’inflorescenses d’orties

Mêmes remarques que pour la framboise avec le lierre, la fougère et les orties : ce ne sont pas des arbres ! Donc quel est l’intérêt de les intercalés là où elle sont dans un poème surnommé le combat des arbres ? Qu’elles sont leur caractéristiques, leurs floraisons, si elles en ont, l’époque où elles entrent en action, où les trouve-t-on ? etc. etc. Le Câd Goddeu semble bien être un véritable traité de Dendrologie calendaire sacré : une sorte d’almanach poètique ! Mais n’y aurait-il pas plus ? Des indications géographiques par exemple, par l’intermédiaire du lieu où l’on trouve ces arbres ? On peut en guise d’introduction à cette étude trier les arbres aussi en fonction de ceux dont on trouve une seule sorte et ceux dont il y en a plusieurs car en effet, lequel ou lesquels de ces arbres l’auteur a-t-il voulu indiquer ? Il est sans nul doute que la poèsie du vers risque de nous éclairer sur ce choix ! On pourra remarquer que certains arbres ont des noms de couleur, de forme, comme le Mûrier blanc et le Mûrier noir qui font immanquablement penser au yin et au yang, à la phase ascendante et à la phase descendante du soleil, au jour et à la nuit ! Bien entendu, ce genre d’arbre ne pouvaient qu’être sacrés !

Les arbres dont il existe plusieurs sortes :

- Aune : blanc, cordé, de corse, à feuille en coeur, glutineux, de montagne, odorant, vert
- Saule : blanc, cendré, daphné, drapé, fragile, à grandes feuilles, Marsault, noir, à oreillettes, pourpre, à trois étamines, des vanniers
- Prunier : de Briançon, domestique, à greffer
- Ajonc : d’Europe, nain, à petites fleurs, de Provence
- Cerisier : à grappes, mahaleb, de Sainte-Lucie, sauvage
- Bouleau : nain, pubescent, verruqueux
- Pin : d’Alep, blanc de l’Est, à boid lourd, cembro, à crochets, de l’Himalaya, de Koekelare, des Landes, du Lord, Laricio de Calabre, Laricio de Corse, maritime, maritime mésogéen, de Monterey, mugho, noir d’Autriche, parasol, pignon, pinier, pumilio, de Salzmann, sylvestre, Weymouth
- Ormes : blanc, champêtre, diffus, lisse, de montagne, rouge
- Mûrier : blanc, noir
- Peuplier : baumier, blanc, deltoïde, euraméricain, grisard, de Hickel, d’Italie, noir, trichocarpa
- Genêts : allemand, anglais, à balais, blanchâtre, cendré, d’Espagne, piquant, poilu, purgatif, scorpion
- Bruyère : arborescente, à balais, cendrée, ciliée, à fleurs terminales, incarnate, des marais, multiflore, des neiges, quaternée, vagabonde
- Chêne : blanc, brosse, chevelu, de juin, kermès, liège, lombard, des marais, noir, occidental, pédonculé, pubescent, pyramidal, des Pyrénées, rouge, rouvre, sessile, tauzin, turc, vert- Frêne : commun, à fleur, oxyphylle
- Poirier : à feuilles en coeur, sauger, sauvage

Les arbres dont il n’existe qu’une seule sorte :

- Néflier
- Févier
- Troène
- Noisetier
- Houx
- Prunellier
- Châtaignier
- Hêtre

Le reste qui sont des herbes et des fleurs :

- Framboisier
- Lierre
- Fougère
- Nielles des blés
- Primevère de montagne
- Ortie

Des arbres avec des feuilles en forme de coeur sont également à souligner car cela sous-entend qu’ils suivent parfaitement la course du soleil et lui sont donc asservis. Et que dire d’un chêne pyramidal ? Quand on sait qu’elle est l’importance de la pyramide dans toutes les civilisations et sa présence dans les points de culmination de Val de la Natagne ! On retrouve comme couleur le blanc, cendré, grisard, noir, rouge, pourpre et vert. Que de couleurs symboliques avons-nous là à souligner et étudier ! Nous sommes bien loin de Robert Graves. Pourtant, avec le Saule, nous sommes peut-être bien, comme il l’avait dit, sur la piste du vanneau avec le Saule des Vanniers, l’osier dédier à la vannerie. Le mot vanneau en serait issu pour une raison qu’il reste à déterminer.

Van (l. vannum) sm. Instrument d’osier à deux anses et en forme de coquille dans lequel on agite les grains du blé et des autres céréales pour les séparer de la balle et des ordures. - Dér. Vannet, vannette, vanner 1, vanné, vannée, vannier, vanneur, vanneau 1 et 2, vannes, vannage ; vanne (?), vannoire, vannure.

La définition de la particule van atteste que vannier et vanneau ont la même origine. Un dictionnaire d’étymologie donne pour vanneau (oiseau) une origine du XIII e s. : probablement un dérévé de van, par comparaison du bruit des ailes avec celui du vannage. Et au mot vanne, nous lisons que vanne (pop.) XIIIe s. : lat. mérov. venna « barrage pratiqué pour prendre le poisson », p. ê. d’origine celtique.

Le vanneau serait-il associé à la lettre S du Beth-Luis-Nion (alphabet des arbres) et au lieu de la lettre A comme Robert Graves l’affirme ? Nous allons voir que finalement plusieurs lettres, donc plusieurs dates ou périodes de l’année peuvent être associées à cet oiseau !

Le vanneau est de l’ordre des Charadriiformes : oiseaux de tailles moyennes vivant sur l’eau ou sur les rivages ; ils ont une glande uropygienne emplumée. Vanneau et alliés : 56 espèces. Ces oiseaux trapus, petits ou moyens, ont le bec court, légèrement dilaté à la pointe. Leur plumage est foncé sur fond blanc.

Exemple :
Vanneau huppé (Vavellus vanellus) : vit en Eurasie tempérée et niche au sol en terrain découvert.

Le vanneau est un oiseau tabou dans la Bible. Essayons de découvrir pourquoi dans le dictionnaire Larousse des Mots et des Choses de 1900 :

1. Vannneau (van), sm. Genre d’oiseaux de l’ordre des Echassiers, caractérisé par un bec court, grêle, droit, comprimé et renflé à l’extrémité des deux mandibules. Les narines sont allongées et prétiquées dans un sillon. Les tarses sont grêles et présentent en avant trois doigts, et en arrière un pouce très faible touchant presque à terre, et presque imperceptible dans certaines espèces. Ces oiseaux vivent ordinairement en bandes nombreuses. Ils recherchent surtout les terrains humides, les bords des rivières, les rivages de la mer ou des lacs. Ils se nourrissent de larves d’insectes, de limaces, du frai des batraciens, de vers de terre, etc. Ils se procurent ces derniers en piétinant la terre avec leurs pattes ; les lombrics, croyant à la venue d’un ennemi souterrain, sortent de terre et sont alors happés par l’oiseau. Le vanneau est très propre ; car il se lave deux ou trois fois par jour les pattes et le bec. Il émigre deux fois l’année : l’été, il habite les pays du nord, tandis que l’hiver, il gagne les contrées dont le climat est plus doux. C’est en octobre qu’a lieu son passage dans nos pays ; il est alors gras et peut-être mis à la broche ; sa chair est très recherchée. Au contraire, au printemps, il est maigre ; et il doit être mangé en salmis. Aussi l’Eglise le considère-t-elle comme maigre pendant le carême. L’homme ne se contente pas de manger l’oiseau ; il recherche encore ses oeufs, qui, dit-on, sont un mets délicieux. A l’époque de la ponte,qui a lieu en février, les vanneaux se réunissent par couple. La femelle dépose ses oeufs, au nombre de trois ou quatre, dans un nid placé sur de petites buttes de terre, au milieu des marais. Les petits écloses au bout de vingt jours ; et, sortant de l’oeuf, ils peuvent suivre leur mère. Les espèces les plus intéressantes pour nous sont : 1° Le vanneau huppé, bel oiseau de la grosseur d’un pigeon, dont le manteau est de couleur vert changeant, le plastron noir et le ventre blanc ; sa tête est, en outre, ornée d’une huppe. Cette espèce, que l’on trouve assez communément en France, habite surtout la Hollande, où elle rend de grands services en mangeant les vers qui perforent les digues. Il se plaît, du reste, dans tous les lieux humides et détruit une grande quantité de chenille, de limaces, de colimaçons, etc., nuisibles à l’agriculture. 2° Le vanneau suisse, appelé encore squatarole, a beaucoup de ressemblance avec le pluvier ; il n’a pas comme le vanneau proprement dit, de huppe sur la tête ; son plumage est moins sombre et son pouce est ridumentaire. Il habite les pays tempérés de l’Europe et se rencontre fréquemment en France,en Suisse, etc. 3° Le vanneau armé, espèce dont les ailes sont garnies d’éperons.

Je découvre avec émerveillement cette incroyable oiseau dont jamais je n’avais entendu parler ! Il est d’une intelligence géniale, propre, (il se lave 3 fois / jour et 3 est le chiffre de la trinité !) et sa façon de perdurer l’espèce est non mois remarquable : mettre son nid sur une butte de terre ! On est en droit de se demander pourquoi ? Les dates liées au calendrier sont bien plus nombreuses que le solstice d’hiver : pourquoi pas le solstice d’été puisqu’il migre en été ? Non, décidément, Robert Graves est beaucoup trop imprécis ! L’été il est au nord, l’hiver dans des contrées au climat plus doux et il est chez nous en octobre et bon à manger. Le mois le plus indiqué semble donc celui d’octobre. Mais on apprend après qu’au printemps il est maigre et ensuite que l’église le considère maigre pour le carème. On peut donc lui assigner aussi une date : celle du carème ! Alors été, hiver, octobre, printemps, carême, et en février, il pond ! Alors que doit-on choisir ? Assignons donc, pourquoi pas, le vanneau au mois d’octobre et à la date du carême pour faire plaisir à l’Eglise puisqu’il est tabou ! Et soulignons qu’en février il pond.

Devant un oiseau aussi mystérieux, je ne voulais pas en resté là ! Il y avait autre chose que Robert Graves n’avait pas vu ! Et qu’est-ce que cela pouvait-il donc être pour que le vanneau ait été aussi important pour les druides ? Je suis en possession d’un dictionnaire du vieux français du XVIII e siècle :

vanneau : corruption de paonneau à cause de sa ressemblance avec le paon. De la famille des Hélonomes. On le trouve sur les trois continents. Vieux mot de la fauconnerie : on donnait ce nom aux grandes plumes des oiseaux de proie.

Autrement dit, pour les celtes, le vanneau symbolise le paon et lorsque l’on lit la définition du symbole du paon, on apprends que ’est un symbole solaire : il est en rapport avec la sécheresse. La mise à mort du paon comme celle du cerf est un appel à la pluie. C’est le trône du Bouddha, auquel correspond la couleur rouge et l’élément feu. C’est le symbole de la beauté et du pouvoir de transmutation. On pense qu’il est un symbole d’immortalité. En Inde il transforme les poisons en breuvage d’immortalité. Chez les boudistes, il enseigne le renoncement aux attachements mondains. Dans le christianisme, il est un signe d’immortalité ; sa queue évoque le ciel étoilé. On le représente parfois s’abreuvant dans le Calice eucharistique. Au Moyen-Orient il est symbole de l’âme incorruptible et représenté de part et d’autre de l’Arbre de Vie. Appeler l’animal au 100 yeux, il devient signe de la béatitude éternelle, de la vision face à face de Dieu par l’âme. Pour l’Islam, lorsqu’il fait la roue, il figure soit l’univers, soit la pleine lune, soit le soleil au zénith. Une légende soufie dit que le déploiement de la queue du paon symbolise le déploiement cosmique de l’Esprit.

van : vient de vannus, Instrument d’osier à deux anses et en forme de coquille dans lequel on agite les grains du blé et des autres céréales pour les séparer de la balle et des ordures (donc même définition mais avec un détail en plus de la plus haute importance : ) en le jettant en l’air.

Ce qui signifie que c’est le vent qui sépare le blé de la balle ! et à la ligne suivante on trouve :

van Mythologie : symbole de Bacchus parce que ceux qui avait été initiés à ses mystères avaient dû être purifier de leur vice comme le blé est séparé de la paille par le vent en vannant !

Et le vent n’est-il pas l’Esprit ?

Bacchus ou Dionysos est le dieu antique de l’extase et de l’Ivresse, fils de Zeus, il aurait créé la vigne. Ses attributs étaient la feuille de vigne et la vigne ainsi que la thyrse (bâton entouré de feuilles de vigne ou de lierre, surmonté d’une pomme de pin, que portaient les bacchantes) et ils est représenté en compagnie de bouc ou de taureau. Il mourra et ressuscita sous les traits de Dionysos Zaggreus de l’orphisme, lui-même fils de Zeus et de Déméter, en tant que tel célébré lors des mystères d’Eleusis, et qui, pourchassé, mis à mort, dépecé et dévoré par les Titans, fut recueilli par son père qui le ressuscita définitivement. Il est ainsi parfois présenté comme l’une des figures divines qui meurent et toujours ressuscitent.

Alors le vanneau ne serait-il pas l’oiseau mythique, le phénix ? Le vanneau symbolise la Résurrection du Christ. Nous savons désormais les arbres qui lui sont associés : la feuille de vigne, ou de lierre, la vigne et la pomme de pin. Nous savons également que les Mystères de Bacchus sont les Mystères d’Eleusis et que le vanneau conduit son cavalier vers dieu.

Il y a un autre point sur lequel Robert Graves n’a pour ainsi dire pas assez insisté, c’est surtout sur les fonctions médicales qu’ont certains de ces arbres ! En effet, des fruits du mûrier noir par exemple, on faisait depuis la plus haute antiquité des sirops contre les maux de gorge. Ce simple détail peu à lui seul donner une fourchette d’une durée de mois dans le calendrier pour y associer le mûrier noir ! On peu parler de Novembre-Décembre-Janvier voir mi-Février, par exemple et on est sûr de ne pas ce tromper ! Ce qui est certain sur la liste du Câd Goddeu est que tous les végétaux indiqués ont des propriétés médicinales connues. N’est-ce pas là ce que voulait dire l’auteur en donnant comme titre à son poème « Le combat des Arbres » ? Car en effet, nous avons ici une extraordinaire pharmacopée ! Un indice tentant à confirmer cette théorie se trouve dans le vers :

Les nielles des blés serrées l’une près de l’autre,
Furent, dit-on brûlées.

Si nous regardons dans le dictionnaire d’aujourd’hui au mot nielle, on trouve :

nielle n. f. Maladie des céréales (blé, notam.) provoquée par un nématode microcospique. Les épis atteints de la nielle sont remplis d’une fine poussière noire.
Mais dans le dictionnaire des mots et des choses de 1900, à Nielle il est dit qu’il s’agit d’une plante noire anciennement employée dans la préparation d’une décoction pour le traitement de la galle, de la teigne et d’autres maladies de la peau ! Hors comme maladie terrible de la peau, on trouve la lèpre ! Ce vers pourrait se traduire par « Les corps des lépreux décédés, alignés les uns à côté des autres, étaient (sans doute) brûlés ». Nous découvrons peut-être là un autre enseignement sous-entendu du Câd Goddeu : celle d’une liste décrivant les grand fléaux de l’Antiquité... et peut-êtres, du traitement qu’ils y préconisaient... Cette idée est à prendre avec toutes les précautions qu’il convient.

Dans le livre « Secret et vertus des plantes médicinales » de la Sélection du Reader’s Digest, j’ai recherché les végétaux du Câd Goddeu afin d’obtenir une première liste avec numéro de page. J’en tirerai ensuite toutes les propriétés que permettent ces végétaux, ce qui me donnera une seconde liste extrêmement précise des besoins et des connaissances médicinales de l’époque Celtique.

On remarque dans le poème que le nom des plantes est très imprécie car il y a parfois plusieurs types de plante commençant par un même nom. Il y en a même qui porte le même nom et qui n’ont strictement rien à voir avec la première ! Dans un soucie d’établir un document le plus complet possible, je rechercherai toutes celles qui se rapprochent le plus du végétal indiqué. Par exemple, pour les fougères, je noterai toutes celle qui sont connues pour avoir des pouvoirs médicinaux. Il en sera de même pour les orties, etc.

De plus quand il le sera possible je rajouterai le nom de lieux, villes et villages de France ayant des noms dont l'étymologie est celle de ces plantes.

Reportez vous à la Liste des végétaux du Câd Goddeu.

http://www.membres.lycos.fr/leleuke/botanique.htm

Ce qui est extraordinaire avec cette pharmacopée c’est que l’on peut associer les plantes les unes avec les autres. Les vers 79, 80 et 81 en sont le parfait exemple :

Sous le couvert vivent,
Le troène et le chèvrefeuille,
Et le lierre chacun en sa saison.


Et le Câd Goddeu nous indique lui-même comment par le vers 61 :

Il vaut mieux pour trois d’agir ensemble !

En effet, d’abord avec le troène nous allons désinfecter une plaie, puis, avec le chèvrefeuille nous allons la cicatriser et enfin, avec le lierre grimpant, nous allons lui appliquer un analgésique pour diminuer la douleur.

Une autre association de trois végétaux pour les bains est la suivante : avec de l’écorce de saule blanc, de chêne et des feuilles de noyer. Les vers correspondants sont :

- Les saules en pleine végétation
Etaient lents à se mettre en ordre.
- Le chêne se déplaçait rapidement,
Devant lui tremblaient le ciel et la terre,
Rempart solide en face de l’ennemi
Son nom est célèbre dans tous les pays.
- Enchevêtrées sont les frondaisons du chêne.
- Le noisetier est l’arbitre,
Ses fruits sont ta dot.

On retrouve une indication d’utilisation du chêne avec « Son nom est célèbre... », le nom faisant allusion au baptême, c’est-à-dire au bain !


Liste des familles des plantes relevées dans le Câd Goddeu :

- Abiétacées : Pin maritime, Pin sylvestre
- Aquifoliacées : Houx
- Arialiacées : Lierre grimpant
- Bétulacées : Aulne, Bouleau, Noisetier
- Caprifoliacées : Chèvrefeuille des bois
- Caryophyllées : Nielle des Blés
- Ericacées : Bruyère
- Fagacées : Hêtre, Chêne, Châtaignier,
- Graminées : Seigle, Blé
- Hippocastanacées : Marronier d’Inde
- Labiées : Lierre terrestre, Ortie blanche, Ortie morte des marais, Ortie puante
- Moracées : Mûrier noir
- Oléacées : Troène, Frêne
- Osmondacées : Osmonde royale
- Papilionacées : Fèves, Genêt à balai, Cytise
- Polypodiacées : Fougère mâle, Polypode commun
- Primulacées : Primevère officinale
- Rhammacées : Aulne noir
- Rosacées : Prunier domestique, Prunier sauvage, Néflier, Framboisier sauvage, Cerisier, Merisier, Ronce, Poirier
- Salicacées : Saule blanc, Peuplier commun
- Salicées : Peuplier Tremble
- Ulmacées : Orme champêtre
- Urticacées : Ortie

On peut relever les vers correspondants aux arbres combattant la fièvre qui sont :

- Aulne
- Saule (Blanc)
- Néflier
- Noisetier
- Hêtre
- Houx
- Peupliers (noir-commun-Tremble)
- Châtaignier (Marronier d’Inde)
(nb après étude : l’écorce de cerisier aussi combat la fièvre !)

Les huit arbres combattant la fièvre :

67 - Les Aunes en première ligne
S’ébranlèrent.
69 - Les Saules en pleine végétation
Etaient lents à se mettre en ordre.
73 - Le Néflier, de même nature,
Combat sévèrement.
98 - Le Noisetier est l’arbitre,
Ses fruits sont ta dot.
103 - Prospère soit le Hêtre.
104 - Le Houx vert sombre
Fut très courageux,
Il se défendait à coups de griffes de tous côtés,
Déchirant les mains.
108 - Les peupliers souffrirent beaucoup
Et se firent souvent briser dans le combat.
129 - Timide, le chataîgnier,
Quittant le temps du bonheur.

(Nous rajoutons après étude le vers : On a blâmé le cerisier.)

Il est évidemment interressant de regarder le symbolisme du chiffre 8 :

Chez les Dogons le nombre clé de la création est huit. C’est le nombre des directions cardinales, auquel s’ajoute celui des directions intermédiaires ; le nombre de la rose des vents. C’est le nombre des rayons de la roue, de la rouelle celtique à la roue de la Loi bouddhique. C’est celui des pétales de lotus et des sentiers de la Voie. C’est celui des anges porteurs du Trône céleste, la partie octoganale du linga. L’octogone a un rôle de médiation entre le carré et le cercle, entre la Terre et le Ciel, et sont donc en rapport avec le monde intermédiaire. Les bras de Vishnu sont au nombre de huit, correspondant aux huit Gardiens de l’espace. Les formes de Civa sont huit, représentées par huit lingas autour d’un linga central. Ce symbolisme de l’équilibre central, qui est aussi celui de la Justice, se retrouve dans l’ogdoade pythagoricienne.
Les graines des plantes que l’homme cultive, amenées sur terre dans les clavicules des ancêtres, sont au nombre de huit, et ces huit graines primordiales sont plantées dans les huit champs cardinaux du village.

Propriétés des végétaux du Câd Goddeu :

- adoucissant : v. Emollient.
- amaigrissant : Favorise la perte de poids, soit par une action diuratique, soit en diminuant l’appétit. S’oppose à adipogène.
- analgésique : Diminue la douleur.
- anesthésique : Abolit la sensibilité. Son action peut-être locale ou générale ; dans ce dernier cas, la conscience est aussi affaiblie, voire supprimée.
- antianémique : Combat contre l’anémie par un apport en vitamines et en minéraux (fer) qui aident le sang à reconstituer son stock de globules rouges.
- antidiabétique : v. Hypoglycémiant.
- antidiarrhéique : Combat la diarrhée, par une action astringente, adsorbante, désinfectante ou modératrice du transit.
- antihémorragique : S’oppose au saignement en permettant le resserrement des capillaires sanguins, ou favorise la coagulation.
- anti-inflammatoire : v. Antiphlogistique.
- antiphlogistique : Réduit les inflammations en s’opposant aux réactions de l’organisme.
- anti-parasitaire : Qui détruit tous les parasites (insectes, acariens, vers).
- antirhumatismal : Combat les manifestations douloureuses qui intéressent les articulations ou les structures périarticulaires.
- antiscorbutique : Contre les manifestations dues à une carence alimentaire en acide ascorbique (vitamine C, présente dans les fruits et les légumes frais).
- antiseptique : Tue les germes, ou empêche leur développement, ce qui évite la contagion ; aide à désinfecter les plaies et permet de nettoyer certains organes. L’eucalyptus et le pin sont ainsi antiseptiques des voies respiratoires.
- antispasmodique : Décontracte certains muscles douloureux en agissant sur l’influx nerveux qui commande le rythme de la contraction musculaire.
- antisudoral : Diminue la sécrétion de sueur.
- apéritif : Renferme des principes amers qui ouvrent l’appétit et préparent la suite des opérations digestives.
- astringent : Resserre et contracte les tissus, les capillaires, les orifices, et tend à diminuer les sécrétions des muqueuses. Les plantes astringentes sont souvent antihémorragiques et provoquent parfois la constipation.
- balsamique : Contient des baumes qui adoucissent les muqueuses respiratoires.
- calmante : v. Sédatif
- cardiotonique : Renforce, ralentit et régularise les battements du coeur.
- cholagogue : Contracte la vésicule biliaire, permettant ainsi l’évacuation de la bile du canal cholédoque dans l’intestin.
- cholérétique : Stimule la sécrétion de la bile par le fois, favorisant ainsi la digestion des corps gras.
- cicatrisante : v. Vulnéraire.
- dépurative : Purifie le sang en aidant à l’élimination des déchets par action diurétique, laxative ou sudorifique.
- détersive : Nettoie les plaies et les ulcères, facilitant ainsi leur cicatrisation.
- digestive : Aide la digestion en facilitant le travail de l’estomac.
- diurétique : Achève le processus d’élimination en épurant le sang des toxines qu’il contient. Certains diurétiques éliminent les chlorures et sont utiles en cas d’oedème, d’autres éliminent l’urée, d’autres peuvent augmenter pour quelques heures le volume des urines.
- emménagogue : Facilite ou augmente l’évacuation des règles.
- émolliente : Exerce un effet apaisant sur la peau et sur les muqueuses lorsqu’elles sont enflammées.
- excitant : v. Stimulante
- expectorante :Favorise l’expulsion des sécrétions bronchiques et pharyngées.
- fébrifuge : Combat la fièvre ou en prévient les accès.
- galactagogue : Favorise ou active la sécrétion de lait chez les nourrices.
- hémostatique : Stoppe l’hémorragie soit par une action vaso-constrictive, soit par un apport de facteurs coagulants (vitamines K et P).
- hypertenseur : Provoque l’élévation de la pression du sang dans les artères, souvent par un effet stimulant.
- hypoglycémiente : Fait baisser le taux de glucose dans le sang.
- laxative : Facilite l’évacuation des selles, soit en augmentant leur volume, soit en stimulant le mouvement péristaltique de l’intestin.
- pectoral : Exerce une action bénéfique sur l’appareil respiratoire. Les plantes béchiques et les plantes expectorantes sont des pectorales.
- purgative : Très fortement laxatif, accélérant le péristaltisme, et irritant parfois la muqueuse intestinale.
- rafraîchissante : Calme la soif et abaisse la température du corps. Les plantes acidulées, qui sont aussi antiphlogistique, sont rafraîchissante.
- reminéralisante : Permettant, par un apport de sels minéraux et d’oligo-éléments, de reconstituer l’équilibre minéral du corps.
- résolutive : Produit la résolution des engorgements et des inflammations, ce qui fait revenir les tissus à leur état normal. Synonyme de fondant.
- rubéfiante : Produit une irritation et une rougeur de la peau.
- sédative : Calme et régularise l’activité nerveuse.
- stimulante : Excite les fonctions d’éveil, l’activité nerveuse et vasculaire. Il y a des stimulants d’organes précis, par exemple du tube digestif ou du coeur.
- stomachique : v. Digestif.
- sudorifique : Stimule la transpiration.
- tonique : Exerce une action fortifiante et défatigante sur l’organisme.
- vaso-constricteur : Provoque le resserrement des vaisseaux sanguins.
- vermifuge : Expulse les vers de l’intestin. On utilise différentes plantes selon le ver en cause (ascaris, oxyures ou ténia).
- vulnéraire : Contribuation à la cicatrisation des plaies et à la guérison des contusions.

Je ne suis pas certain que les druides ait été au courant de certaines possibilité comme celle de la plante « antidiabétique » mais ce qui est certain est qu’ils connaissaient parcontre parfaitement les possibilités anesthésiques, analgésiques, antiseptiques, anti-inflammatoires, antihémorragiques et antidiarrihiques et très certainement d’autres aussi !

2 commentaires:

Ondine a dit…

Vraiment très intéressant cette mythologie des arbres. Je note votre page comme ressource aussi de leurs propriétés. Et j'ai une question. Que savez vous du peuplier?
savez vous pourquoi il est dit d'eux qu'ils souffrirent beaucoup et se firent souvent briser dans le combat?

MASSON Marc a dit…

Bonjour cher monsieur

D'abord un grand merci pour avoir lu mon blog et ensuite bien entendu merci pour votre encouragement. J'ai effectivement des renseignements sur les peupliers. Il y a plusieurs types de peupliers : blanc, noir, deltoïde, euraméricains et trichocarpa. Je pense à un début de réponse à votre question les peupliers vivent dans un milieu humide. Il se peu que la réponse soit d'ordre climatique comme la sécheresse ! Le peuplier blanc de Hickel lui résiste à la sécherese. Mais du point de vue médicinale c'est le peuplier noir qui était utilisé en charbon.

Cordialement
Marc